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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 01:53


- XXV –


Rien n'est fini.

 

 

    Une tignasse brune en pagaille des sourcils drus froncés. Inutile de préciser que Jean-Baptiste semblait perplexe. Assit dans le vieux canapé élimé de son ami, il regardait ce dernier faire des allers-retours depuis cinq bonnes minutes.
    Une bière à la main, ses yeux suivaient le blond dans ses allées et venues. Devant lui, sur la table basse était posé un pack de bière, des cacahuètes mais aussi une tapette à souris, un tournevis, un gros rouleau de chatterton, un marteau, des clous… Des objets pour le moins insolites qui n’ont apriori rien à faire sur une table basse mais que Manu a posé là car il les a trouvé traînant sur son chemin.
    La vérité c’est que le blond est totalement paniqué à l’idée qu’un bébé allait s’introduire dans leur petit quotidien.
    En effet, Sandrine allait quitter la maternité ce jour et allait donc pénétrer en ces lieux avec Guillaume maintenant âgé de quatre jours. Les garçons n’avaient eut donc qu’à peine trois jours pour aménager un tant soit peu la maison qu’avait trouvé Manu.
    Brève description des lieux : une maison comprenant un étage plus un grenier et un sous-sol. Le premier étage comportait trois chambres et une salle de bain et avait été réservé à Sandrine et Guillaume. La troisième pièce ayant été aménagée comme une chambre d’ami. Manu lui, avait décidé d’investir le grenier et il disposait ainsi d’une large surface rien qu’à lui. Le rez-de-chaussée était composé d’une cuisine et d’une salle à manger salon. Le sous-sol quant à lui avait été aménagé par JB qui en avait transformé une partie en véritable mini-studio. Il y avait passé presque la totalité des trois jours à faire les cloisons et tout bien isoler, tout en sachant qu’il avait cours certaines heures de la journée, pendant que Manu s’occupait d’aménager le reste de la maison.
    Le travail n’était pas tout à fait fini, m’enfin, il ne restait plus beaucoup de carton. Au moins, les chambres, et surtout celle de Guillaume, étaient prêtes. Marc allait arriver d’une minute à l’autre après avoir récupérer la jeune maman et son bébé à la maternité et Manu stressait comme s’il avait à prononcer un discours devant des milliers de personnes.

- Bon Manu, t’as finis ton manège ?! s’exclama soudainement Jean-Baptiste à l’énième passage du blond On est sensé prendre une pause là ! Marc et Sandrine vont bientôt arriver alors soit pas tendu comme un string !
- Mais justement ils arrivent ! fit Manu plus stressé que jamais Et je viens de retrouver des clous ! Et on a totalement oublié de calfeutrer les prises électriques, et regarde, là-haut, dans le coin, y’a des fils électriques qui dépassent !
- Nan mais attend, tu crois que Guillaume ça va être Gargantua ? Qu’il va te toucher les fils au plafond ? Manu, il a quatre jours ! Il sait même pas ramper au sol alors c’est bon t’as largement le temps de ranger tout ce bazar !
- Mais !
- Y’a pas de mais, tu prends une bière et tu t’assois ! répondit JB, joignant le geste à la parole et poussant Manu sur le divan après lui avoir collé une bière dans la main pour l’occuper

    Mais il en fallait plus pour Manu et bien qu’il restait dans le sofa, sa nervosité avait engagé un concert de castagnette entre ses genoux alors que Manu tapotait frénétique du pied au sol. Le canapé en tremblait et un rugissement fondit l’air alors que JB semblait être prêt à lui sauter dessus. Mais il n’en eu pas l’occasion alors que la porte d’entrée venait de s’ouvrir avec fracas.

- C’est nouuuus ! tonna la voix de Sandrine Woa c’est chouette ici ! continua-t-elle alors qu’elle s’était mise à tourner sur elle-même pour regarder autour T’as bien choisi Manu, je sens que je vais adorer être ici !

    Se jetant dans le canapé, elle s’était carrément allongée sur les deux garçons.

- Hey j’ai soif ! ajouta-t-elle tout en souriant à JB
- Non mais, tu te prends pour qui là, grosse vache ?! fit le brun tout en virant les jambes de la jeune femme posées sur ses genoux Va te chercher à boire toute seule, ch’uis pas ton boy !
- Mais, sois plus gentil avec moi ! répliqua la jeune femme tout en s’asseyant correctement entre ses deux amis T’avais qu’à mettre autre chose que de la bière sur cette table et ne me dis pas que c’est Manu qui l’a mise là, il est bien trop en panique depuis que j’ai accouché !
- Espèce de…
- Hey Jean-Baptiste, tu te calme ? Viens plutôt m’aider, j’en ai plein les mains moi ! T’abuse Sandrine quand même !
- Mais, je voulais voir la maison moi !

    A l’encadrement de la porte, se tenait Marc, le cosi avec Guillaume dans une main et l’énorme sac de Sandrine dans l’autre. Un sourire aux lèvres, il fixait ses amis.
    Grognant un peu, JB se leva pour aller l’aider tandis que Sandrine se blottissait contre Manu.

- Aller c’est bon, déstresse chéri, on est là, tout va bien se passer ! Sache que je suis vraiment très heureuse d’être ici avec toi et je sais que tout ira bien !

    Elle plaqua alors un baiser sur la joue du blond et se précipita vers JB qui s’était mis à beugler comme un porc alors qu’il avait soulevé Guillaume au dessus de sa tête et que ce dernier lui avait vomi à la figure.
    Cette scène tira alors un large sourire à Manu tandis que la voix de son amant retentissait dans la pièce.

- Et bien, il a l’air de t’aimer ! Bienvenu dans la famille JB !
- M’appelle pas comme ça ! Arg, du vomi de bébé ! Qu’est-ce ça pue le lait fermenté ! Eurk !
- Ouais bah justement, va te nettoyer un peu, qu’on passe à l’apéro ! ajouta Marc tout en retirant sa veste et l’accrochant au porte manteau

    Les pas éléphantesques du grand brun disparurent dans l’escalier tandis que Sandrine s’installait dans un fauteuil pour bercer Guillaume qui pleurait. Souriant toujours, Marc se laissa tomber aux côtés du blond et posa un baiser sur ses lèvres.

- Ca va toi ? lui demanda-t-il
- Ouais, enfin, va falloir que je m’y habitue !
- T’inquiète pas, ça va très vite devenir une seconde nature et sache que personnellement, je te confierais mes gosses sans hésiter ! Alors te bile pas, tu seras parfait !
- J’espère…
- Hey les gars, arrêtez vos messes basses, j’vous ai déjà dit que j’aimais pas que vous parliez en français en ma présence !
- Mais c’est pour Guillaume, qu’il devienne bilingue ! ria doucement Marc tout en croisant ses jambes et passant un bras autour des épaules de Manu
- Ouais ouais, c’est ça… soupira la jeune femme qui avait mis Guillaume au sein

    Le rire du brun emplit la pièce et Manu laissa un franc sourire planer sur sa figure. L’instant d’après, JB était de retour et les quatre compères fêtèrent dignement cette nouvelle vie.
    Lorsque sonna 18h30, les garçons prirent congés alors que le blond devait aller ouvrir son bar. Sandrine explora donc la maison et commença à ranger ses affaires tandis que Guillaume dormait dans son berceau.


    Cela faisait maintenant trois heures que Manu poireautait dans son canapé. Sandrine était partie la veille avec Guillaume pour rendre visite à ses parents et son frère et Marc devait venir passer le week-end avec le blond. Ils avaient fixés un rendez-vous en début d’après-midi mais le brun n’était toujours pas là.
    Manu lui avait téléphoné plusieurs fois et envoyé plusieurs sms mais le brun restait muet. Le blond ne s’inquiétait pas outre mesure, il savait que son amant avait beaucoup de travail et il avait sans doute été retenu sans pouvoir le dire à Manu.

- Il a du oublier son portable… murmura le blond tandis qu’il caressait son chat qui s’était installé sur ses genoux

    Gros-Louis n’était pas du tout perturbé par le changement de lieu mais en même temps, son maître l’avait toujours trimballé partout alors, un peu plus ou un peu moins, ça ne dérangeait pas vraiment l’animal.
    Regardant une énième fois sa montre, Manu poussa un soupire tout en passant sa main dans ses cheveux. Une heure de plus passa et le blond commençait à piquer du nez. Il avait allumé la télé, sans vraiment la regarder et il s’endormit totalement alors qu’une scène d’amour d’un soap débile défilait à l’écran. Il se réveilla en sursaut deux heures plus tard alors que la sonnette retentissait dans la pièce.
    Se levant d’un bloc, le blond fit tomber son chat qui s’enfuit en feulant et regarda la porte.

- C’est qui… ?! fit-il encore dans le coltard
- C’est moi. Répondit la voix de Marc

    Se frottant alors les yeux, Manu regarda sa montre et poussa un soupire d’exaspération.

- Tu as cinq heures de retard Marc ! s’exclama-t-il tout en ouvrant la porte
- Désolé, j’ai été retenu. Fit le brun tout en entrant
- Nan c’est vrai ?! Je t’ai appelé plusieurs fois, t’aurais quand même pu m’envoyer un message ! J’ai finis par m’inquiété moi !
- Tu parles, je suis sûr que tu t’es endormi. Répondit Marc dans un petit sourire
- Mais, l’un n’empêche pas l’autre ! répliqua Manu tout en croisant les bras sur sa poitrine
   
    Un faible rire s’échappa de la bouche de Marc alors qu’il accrochait son manteau. Passant sa main dans ses cheveux, il fixa le blond avant de le prendre dans ses bras pour l’embrasser puis le serrer contre lui.
    Le nez dans le cou du brun, Manu poussa un soupire puis passa à son tour ses bras autour de son amant. Respirant l’odeur du brun, il fronça soudainement les sourcils et repoussa l’homme.

- Qu’est-ce que t’as fais ?! s’exclama-t-il, ses mains à plat sur le torse de Marc

    Fixant les grands yeux noisette face à lui, il y vit un étrange trouble. Marc affichait une expression qui semblait vraiment perturbée. C’était vraiment étrange de la part du brun de montrer une telle expression.
    Dans son cou, Emmanuel-Fritz avait sentit un parfum de femme.

- … T’étais avec qui… ? demanda Manu
- … Isabelle est revenue. Répondit Marc

    Le visage de Manu perdit alors toutes ses couleurs et il s’y dessina une expression de panique.

- Quoi … ? fit-il tout en reculant d’un pas Comment ça Isabelle est revenue… ?
- Elle n’a pas pu signer les papiers du divorce. Répondit Marc tout en avançant d’un pas vers le blond Elle veut qu’on reparte de zéro, elle a l’intention de venir aménager ici, avec les gosses.

    Les yeux crispés d’incompréhension, Manu avait instinctivement fait un autre pas en arrière. Une bouffée de peur panique montait en lui à vitesse grand V.

- Manu, dis quelques chose…  fit Marc alors que le blond était incapable de dire un mot Je tiens à toi tu sais.
- Tu tiens à moi ?! cria alors soudainement le blond, faisant un nouveau pas en arrière, les bras entourant ses épaules Si tu tenais vraiment à moi, tu n’aurais pas couché avec elle ! Et qu’est-ce que tu fous ici d’abord ?! Dégage connard ! Espèce d’enfoiré de merde ! J’aurais du écouter Jean-Baptiste au début, t’es qu’un salaud de première ! T’en a strictement rien à foutre de moi ! Ca n’a jamais été qu’elle ! Il n’y a qu’elle qui compte dans ta putain de vie égoïste !

    Hurlant, Manu avait continué de reculer, s’éloignant le plus possible de cet homme. Le visage transfiguré par la colère et les larmes, ses yeux étaient brouillés et il ne voyait quasiment plus l’homme face à lui.
    Prostré en avant, il débitait sa colère et sa tristesse tandis que ses jambes commençaient à trembler sous lui. Il allait tomber mais il fut retenu par de grands bras chauds qui le serrèrent contre eux.

- Arrête de crier, s’il te plaît, calme toi, je, oui je lui ai dis oui mais je, je ne veux pas te quitter, je t’ai promis que, ne me repousse pas Manu ! Je tiens trop à toi, arrête de pleurer, on va trouver une solution !
- Casse-toi pov’con, dégage ! répondit Manu alors qu’il n’avait plus de forces pour repousser Marc

    Les deux hommes avaient finit au sol, Marc enlaçant Manu et le blond les bras posés sur les bras du brun, dans la faible offensive de le repousser.
    Une main du brun s’était glissé dans la tignasse blonde et Marc serrait Manu contre lui à l’en étouffer.

- Non, je ne vais pas partir, je refuse, je ne veux pas ! Hors de question que ça s’arrête là !
- … Tu as trahis ma confiance Marc ! Tu m’avais dis qu’il ne fallait pas que je doute de toi et pourtant j’avais raison !
- Non, ça n’a aucun rapport Manu, là c’est Isabelle ! Tu sais très bien ce que j’éprouve pour elle, je ne pouvais pas lui dire non ! répondit Marc tout en serrant un peu plus Manu contre lui, sa bouche posée dans les cheveux blonds
- Si tu pouvais ! Tu avais déjà fais ton choix Marc ! Tu as signé les papiers, tu es venu vers moi alors que notre amitié me suffisait enfin ! C’est moi que tu as choisis !
- Oui, c’est toi que j’ai choisis, je ne le regrette pas et je veux te garder !
- Tu peux pas me demander ça Marc ! tremblait la voix du blond Tu t’es donné tout entier à moi, même du temps de mon chantage tu n’étais rien qu’à moi, il est hors de question que je te partage ! Putain, tu sais pourtant ce que c’est que d’être amoureux, comment tu peux me demander ça ?!
- Mais, Isabelle ou non, ça ne change rien, tu fais parti de mes priorités et tu le sais très bien !
- Je ne veux pas être l’une de tes priorités ! hurla Manu le plus fort possible alors que sa voix était étouffée contre la poitrine de Marc Je veux rester la seule et unique !
- Mais t’as jamais été la seule et unique Manu ! Y’a mes enfants, mon boulot, et maintenant y’aura Isabelle en plus, ce n’est qu’un bout de l’équation, pourquoi tu te mets dans des états pareils ?! Je te veux pour amant, j’en ai besoin, je t’ai dans la peau Manu ! Je te l’ai déjà dis pourtant ! Ce que j’éprouve à ton égard est vraiment très fort et je ne veux pas que ça s’arrête ! Rien qu’à la pensée que tu puisses me quitter ça me fais mal ! Ca me brûle Manu ! Je ne peux pas m’éloigner de toi, je ne peux pas, ne peux pas…

    La voix du brun s’amenuisait petit à petit tandis qu’il relâchait la pression de ses bras autour du blond. Le visage enfoui contre la poitrine chaude au cœur tambourinant, Manu dont la respiration était saccadée, s’était agrippé à la chemise du brun.

- Répond moi Manu… souffla Marc alors qu’il enfouissait un peu plus son visage dans son cou

    Complètement hébété par les paroles du brun, Manu, dont la colère et la panique avait quitté, avait le regard hagard et fixait le mur face à lui. Sa respiration était encore dyspnéique et ce qu’il avait entendu tournait dans sa tête.
     Dans les paroles du brun il y avait quelque chose d’impérieux. Un secret presque honteux que le brun n’arrivait pas à avouer. Mais Manu le connaissait bien trop bien et savait que Marc n’était pas du genre à tourner autour du pot cent sept ans. Il savait que Marc était un homme instinctif et franc, qu’il n’était pas du style à se prendre la tête ni à faire autant de périphrase.
    La vérité c’est que l’homme qui le serrait dans ses bras était simplement incapable de comprendre ce qui était en train de lui arriver.

- Manu… murmura Marc S’il te plaît Manu…

    Mais le blond ne savait juste pas quoi dire et était partagé entre son désir de rester avec cet homme apeuré qu’il aimait plus que tout et celui de fuir l’être égoïste qui le tenait dans ses bras.

- Tu sais, je sais, pour mon problème. Souffla le brun tout en raffermissant sa prise C’est toi mon problème Manu, ça a toujours été toi, depuis le début. Tu me fais ressentir tellement de chose Manu, et ça me fous la trouille autant que je ne veux surtout pas que ça s’arrête. Je me sens tellement bien avec toi Manu, t’es la seule personne au monde avec qui je me sente aussi bien… Et je sais que pour toi c’est pareil alors ne me quitte pas…
   
    Son souffle se clamant peu à peu, Manu décrispa son visage et ses mains. Fermant les yeux, il se décala un peu, s’écartant légèrement de Marc, le visage tourné vers le mur.

- Va te laver, tu pue la femme. Fit-il d’une voix sèche

    Marc mit quelques secondes avant de réagir, Manu sentait son regard fixé sur lui. Mais il finit par se lever et le blond entendit ses pas monter l’escalier.
    Toujours au sol, Manu se rendit compte qu’il pleurait encore et chassa rageusement les larmes de ses yeux. Reniflant, il finit par se lever et se dirigea vers la cuisine où il se passa de l’eau sur le visage.
    Dans sa tête, c’était le vide intersidéral. Tout avait fuit brusquement alors qu’avec ses dernières paroles, il avait accepté la proposition de Marc.
    Il aimait cet homme, plus que tout. Et c’était son cœur qui avait dit oui alors que sa conscience n’avait pas arrêté de lui dire non. Qu’il ne pouvait pas rester avec un homme comme lui, un type égoïste qui ne pense qu’à sa petite personne en revenant avec sa femme tout en voulant garder son nouvel amant.
    Face à l’évier, Manu n’était plus capable de rien. Il avait juste assez de force pour se tenir debout. Il resta ainsi de longues minutes, à fixer un point de la ligne d’horizon par la fenêtre face à lui.
    Il n’entendit pas Marc revenir, il sentit à peine les grands bras enlacer son corps, il ne réagit pas lorsque de l’eau ruissela au creux de son cou, il se laissa faire lorsque Marc le tira en arrière, reculant jusqu’à se caller contre la porte du frigo. Il ne tiqua que lorsqu’il sentit un baiser se poser derrière son oreille, les cheveux mouillés de Marc chatouillant son cou.
    Alors il ferma les yeux et posa ses mains sur celles qui enlaçaient son torse.

_________________

Break me up, tie me down, tear me down,
Make me feel like a little dog.
Why don’t you rape me now, and hit me now,
Make me feel like I’m nothing at all,
I’ll wait for you, wait for you to kill everything I have inside,
Destroy everything I have inside.

You and me, we’re a waste,
We’re a waste, we’re a waste,
And we’re going, down the drain,
Down the drain, down the drain,
Down the drain,
Wer’re just a waste, we’re just a waste,
We’re just a waste,
And we’re going, down the drain…


Lilly Wood & the PrickDown the drainlien YouTube

 

 

Sur la corde raide.


FIN

 


 

 

EDD

 

La troisième partie d'ici trois semaines un mois !

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 12:09

 

- XXIV –
C’est ça le bonheur… ?


 

- Raaaaaah putain tu va sortir oui ?! Pourquoi t’as une aussi grosse tête, ça fais maaaaaal ! Manu putain, fais quelque chose !

    Comment décrire cet instant avec d’autres mots… ? Sandrine en mode chartière résumait parfaitement la situation…
    Allongée sur la table de travail, les pieds dans les étriers, complètement nue, quatre personnes en blouse bleue gravitaient autour d’elle. Un type avec des lunettes entre ses jambes.

- Ecoute Sandrine ! T’as pas voulu de la péridurale alors tu assumes, tu pousses et tu te la ferme !

    Un brumisateur à la main, Manu en tenue de cosmonaute, tout aussi en panique que son amie lui envoya un pshit à la gueule.

- Mais il sort avec son siège auto ou quoi ?! gueula Sandrine, n’ayant pas du tout écouté les paroles du blond
- Poussez madame, poussez ! fit le docteur entre les cuisses de la jeune femme
- C’est mademoiselle ! Raaah, ça fais maaaaal !

    Attrapant la main de Manu, Sandrine lui broya les doigts alors que son visage rouge écarlate semblait sur le point d’exploser.
    Cela faisait un peu plus de deux heures maintenant que la jeune femme était dans la salle de travail. Les contractions avaient commencé tôt dans la matinée et il était à présent pas loin de 18h. En cette soirée de novembre, le 16 pour être plus précis, le petit Guillaume était en train de voir le jour… Sous les beuglements intempestifs de sa mère et le regard totalement impuissant de Manu qui ne savait pas quoi faire.
    Le blond faisait tout son possible pour garder son calme mais la vérité c’est qu’il était presque plus inquiet que Sandrine. Alors, à part lui laisser lui exploser les doigts, il ne pouvait pas faire grand-chose… La seule chose qui le rassurait était que Marc soit derrière la porte à les attendre.
    Le brun été arrivé en milieu d’après-midi et avait pu les voir avant que Sandrine n’entre dans la salle de travail. Il avait prodigué ses derniers conseils à la jeune femme et les avait laissé partir. Une seule personne était autorisée à entrer avec Sandrine et cette dernière avait désigné Manu. Le jeune homme lui en était redevable et en même temps pas du tout, d’une part parce qu’il savait que Marc n’aurait pas supporté d’assister à l’accouchement de Sandrine, les souvenirs de la naissance de ses enfants lui revenant en mémoire mais d’un autre côté, le brun aurait été bien mieux placé pour soutenir la jeune femme étant justement déjà passer par là. Alors oui, Manu était complètement paniqué et n’avait qu’une envie : se jeter dans les bras de son amant et attendre que ce mauvais moment passe.

- Aller, encore un effort, je vois sa tête ! s’exclama le docteur tout en faisant un large sourire à Sandrine
- Des efforts ?! Mais je fais que ça ! J’voudrais bien vous y voir moi ?! Gnnnii ! Bwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

    Plouf.
    Plouf ?

- … Ouiiiiinnnnn !
- Félicitations, c’est un garçon !

    Sandrine s’était tue soudainement alors qu’un bruit s’apparentant au son que fait une ventouse qu’on tire avait raisonné dans la pièce. Suivit d’un hurlement strident.

- Ooooh ! Qu’il est beauuu ! On dirait un singe mais il est trop beauuuu ! s’exclama Sandrine, les larmes aux yeux alors qu’elle tendait les bras vers son bébé

    Manu était toujours à ses côtés, complètement interdit face à la scène qui se déroulait sous ses yeux.
    Une petite chose rose et visqueuse était sortie d’entre les jambes de son amie et le médecin était en train de couper le cordon ombilical avec un grand ciseau après l’avoir clamper avec deux pinces, empêchant le sang de se répandre au sol.

- Tenez, faites-le téter. Fit le médecin tout en posant l’enfant sur le buste de Sandrine
- Oh, mon petit Guillaume… susurra la jeune femme alors qu’elle pleurait à torrent tout en serrant contre elle la petite chose rose qui s’était mise à téter goulument

    Le blond n’avait toujours pas bougé et ce n’est que lorsqu’il se prit un coup de coude, Sandrine ayant relevé le bras pour essuyer ses larmes, qu’il réagit enfin. Se penchant au dessus de son amie, son sourire s’élargit en observant le petit être qui hier encore n’était pas là. Ses propres larmes lui montèrent aux yeux alors qu’il posait doucement une main sur la petite tête aux cheveux noirs et frisés.

- T’as vu, il est tout rose ! fit Sandrine tout en posant sa main sur la joue de Manu
- Bah, il va noircir plus tard… répondit le blond avant d’essuyer ses larmes
- Ouais, un beau bébé métis, j’en ai de la chance…

    Les deux jeunes gens restèrent ainsi un moment, les médecins et autres infirmières s’agitant autour d’eux puis Sandrine dut laisser Guillaume partir alors qu’il devait recevoir des soins avant de lui être totalement rendu.

- On va vous conduire dans votre chambre et vous aider à faire votre toilette. Fit une infirmière tout sourire à l’intention de Sandrine Monsieur, vous pourrez les rejoindre dans un petit moment, nous viendrons vous chercher dans le couloir.
- D’accord. Répondit le blond, encore dans le pâté, avant de se laisser conduire à la sortie de la pièce, jetant sa blouse et sa charlotte bleues dans une poubelle

    Dans le couloir, son premier réflexe fut de se poser contre un mur et de sortir son paquet de roulées de sa poche.

- Hey, t’es toujours dans le bâtiment là, viens, on va dehors. Fit la voix de Marc alors qu’il glissait sa main dans celle du blond pour le tirer doucement

    Les yeux rivés sur le grand dos qui lui faisait face, Manu se laissa guider jusqu’à la sortie de la maternité par la grande main chaude. Arrivés devant un banc, Marc l’y fit s’asseoir et prit place à ses côtés, sortant une cigarette à son tour et se l’allumant.

- Le bébé va bien ? demanda Marc alors que Manu allumait sa cigarette
- Oui… Enfin, je pense, le docteur n’a fais aucun commentaire pour le moment… Ils l’ont prit pour lui faire les premiers soins et Sandrine a été conduite à sa chambre… Faudra pas qu’on tarde trop, l’infirmière m’a dit qu’elle viendrait nous chercher dans le couloir…
- Pfiouuuu… lâcha Marc alors qu’il se laissait glisser sur le banc, étalant ses bras sur le dossier, le nez levé vers le ciel
- … J’étais pas le seul à être stressé, ouf ! fit Manu en riant doucement
- Ouais, ne pas être dans la pièce avec vous c’était hyper stressant ! J’me suis bouffé les ongles au sang, regarde ça !

    Tendant ses mains vers le blond, Marc affichait un large sourire rassuré, amusé même.

- Et bah, tu t’es pas loupé… ria doucement Manu tout en prenant en main les doigts qui saignaient  légèrement

    Riant, Marc se redressa et se tourna vers son amant. Passant un bras autour de son cou, il attira le visage blanc à lui et l’embrassa doucement. Un sourire se peignit alors sur les lèvres de Manu et il leva une main pour la poser sur la joue de Marc, approfondissant le baiser.

    Depuis trois mois maintenant, les deux hommes avaient continué leur route main dans la main, leur relation restait encore cachée aux yeux de tous mais ils avaient continué leur petit bonhomme de chemin et tout se passait pour le mieux.
    Emmanuel-Fritz était un peu plus heureux chaque jour passant et même si ses questions étaient toujours présentes, il avait finit par s’y habituer. Le plus important était que Marc soit à ses côtés. Plus le temps passait et plus le brun faisait part de tendresse, d’affection à l’égard de Manu. Il ne disait jamais rien quand à la nature exacte de leur relation mais l’attachement profond qu’il montrait au blond lui suffisait amplement. Marc n’était pas un homme à paroles, ça, Manu l’avait toujours su.
    Les deux hommes passaient plus de temps ensemble qu’auparavant mais outre le fait qu’à présent ils étaient amants, leur amitié était au beau fixe et même s’ils faisaient l’amour presque tous les soirs, ils continuaient de partager de simples moments amicaux.
    C’était risible mais Manu ne pouvait s’empêcher de tomber un peu plus amoureux chaque jour de cet homme compliqué et à la fois si simple qu’était Marc. La vie était parfois bien facétieuse… Mais le blond ne s’en plaindrait pas.
    Il était heureux.

- Bon, on remonte ? fit doucement Marc alors qu’il venait de mettre fin au baiser
- Ouais… souffla Manu avant de se redresser

    Volant un dernier baiser au brun, Manu se leva, s’étira en poussant un profond soupire puis s’élança vers le bâtiment. Finalement, il n’avait même pas fumé sa clope… Mais le baiser de Marc lui avait amplement suffit.
    Le brun à ses côtés, ils rejoignirent le couloir où était la chambre de leur amie et attendirent quelques minutes que l’infirmière vienne les chercher.

- Ne restez pas trop longtemps. Fit la jeune femme à leur intention Ils ont besoin de repos.
- Comptez sur nous. Répondit Marc

    Entrant doucement dans la chambre, les deux hommes restèrent sur le pas de la porte quelques secondes alors qu’ils regardaient leur amie qui était couchée dans son lit, Guillaume tout contre elle. Le visage rayonnant qu’affichait Sandrine était tout nouveau pour les deux hommes et il leur fallut un petit temps pour s’y habiter.
    Les longs cheveux en pagaille de Sandrine reposaient sur ses épaules et un de ses longs doigts avait été fait prisonnier par une minuscule main rose.
    Faisant un premier pas, Marc poussa doucement Manu pour qu’il avance aussi et les deux hommes se rendirent au chevet de la jeune femme qui leur offrit un large sourire.

- Ah vous voilà ! fit-elle rayonnante Alors Marc, qu’en penses-tu, n’est-il pas magnifique ?
- Oui, il est très beau Sandrine. Répondit doucement le brun tout en se penchant pour embrasser le front de son amie Guillaume donc ?
- Oui ! C’est ça… Guillaume… répéta Sandrine tout en se penchant pour embrasser le front de son fils

    Emu par cette vision, Manu continuait de sourire tendis que Marc riait doucement. Levant son visage vers son amant, Manu avait une terrible envie de lui prendre la main mais il n’en avait malheureusement pas le droit. Enfin, disons pas encore… Sandrine n’était pas au courant de leur relation et les deux hommes n’avaient jamais discuté de ce sujet. A dire vrai, ils ne discutaient jamais de leur relation, la vivant au jour le jour, tranquillement.
    Ils laissaient les choses se faire sans les brusquer, comme l’avait demandé Marc.

- Au faite les gars. Fit soudainement Sandrine, levant son visage vers eux Maintenant que j’ai accouché, vous pouvez peut-être me dire enfin ce qu’il se trame entre vous deux… J’ai peut-être eu pas mal de sautes d’humeurs ces neuf derniers mois mais c’est pas pour autant que j’avais de la merde dans les yeux !

    Levant les yeux vers Marc, Manu croisa alors le regard de son amant mais ne pu rien y lire. Il ne savait absolument pas quoi répondre à Sandrine alors que la jeune femme avait sans doute tout deviné…

- Ecoute Sandrine… commença le blond
- On est ensemble c’est tout. Coupa alors Marc
- Ah ! Je le savais ! s’exclama Sandrine Mais pourquoi vous avez mis autant de temps à me le dire ?!
- On voulait prendre notre temps. Répondit le brun, évasif
- Ouais, de toute façon, vous êtes passé maître en l’art de faire des cachotteries tous les deux… répliqua la jeune femme tout en caressant la tête de Guillaume
- Mais non… ria doucement Marc

    Légèrement hébété, pas vraiment surpris, Manu fixait le profil de son amant, les yeux brillants. Il ne s’attendait pas vraiment à ce que Marc dise la vérité à Sandrine mais il n’était pas du tout surpris de la manière dont il l’avait fait. Sandrine ne se fourvoyait pas en disant d’eux qu’ils faisaient toujours beaucoup de mystère mais elle avait aussi tord dans un certain sens parce que Marc avait toujours été comme ça…
    Il ne mentait pas, il n’omettait rien mais il avait une certaine habitude à ne pas toujours dire les choses. Et surtout, il n’expliquait jamais rien. Il était comme ça Marc…
    Souriant alors doucement, Manu s’assit sur le bord du lit et tendit ses bras vers Sandrine.

- Je peux le prendre ?
- Bien sûr ! fit la jeune femme tout en tendant son bébé

    Prenant doucement la petite chose en pyjama blanc dans ses bras, Manu fut rejoint par Marc qui s’assit près de lui. Sandrine avait les yeux rivés sur les deux hommes et un sourire franc illuminait son visage.

- Alala, je ne vous comprendrais jamais vous deux je crois… fit-elle tout en croisant ses bras sur sa poitrine, mi-amusée mi-irritée J’vous adore mais vous êtes tellement compliqués ! J’espère que cette fois ça va durer entre vous pasque, j’ai beau avoir craché sur le dos de Marc à une certaine époque, quand j’te vois rayonner de bonheur comme ça Manu, j’me dis que ce gars est vraiment fait pour toi… Mais j’te préviens Marc, tu refais pleurer Manu ne serait-ce qu’une seule fois, j’te vire à coup pied au cul ! Je t’aurais prévenu !

    Le visage tourné vers leur amie, les deux hommes affichèrent tout d’abord un regard surpris avant que le brun ne lâche un rire.

- T’en fais pas Sandrine, je sais ce que je fais.

    Oh oui. Il savait.
    Marc avait toujours su ce qu’il faisait. C’était sa manière de le faire qui était bancale. Et ça avait toujours été comme ça.
    Regardant son amant, Manu repoussa encore les questions qui lui trottaient en tête et embrassa le petit garçon avant de le rendre à sa mère.

- Au faite Sandrine, ça fait un moment que je voulais t’en parler mais j’voulais trouver ce que je cherchais avant… Maintenant que t’as Guillaume, ça va être moins facile pour toi toute seule… Je m’étais dis qu’on pourrait se trouver une maison en collocation, comme ça je pourrais t’aider avec le bébé… Et je pense avoir trouvé la baraque parfaite pour nous trois ! On pourra emménager dès que tu sortiras de la maternité ! Qu’en penses-tu ? fit le blond d’une traite, profitant pour changer de sujet, n’étant pas très à l’aise face à leur révélation
- Nous trois ? Nous quatre tu veux dire ! répondit Sandrine, un sourcil arqué en direction de Marc qui la fixait

    C’eut été trop beau de pouvoir changer de sujet comme ça… La jeune femme était décidément un véritable phénomène !

- Non Sandrine, pas tous les quatre. Répondit le brun tout en se levant
- Bah, pourquoi pas ?! s’exclama Sandrine Vous êtes ensemble pour de bon maintenant, alors autant emménager tous ensemble !
- T’es gentille Sandrine mais reste en dehors de ça. Ce qu’il se passe entre Manu et moi ne regarde que nous, c’est pour ça que je ne voulais rien te dire, tu te fais toujours des plans sur la comète et ça m’énerve.
- Hein ?! Nan mais, ça va pas la…
- Woooow ! On se calme, tout de suite ! coupa Manu alors que le ton était en train de monter entre eux

    S’étant levé à son tour, Manu lançait un regard courroucé à son amant et son amie.

- Sandrine, je sais que tu veux bien faire mais il va falloir de contenter de ça pour le moment. Je vois bien que tu es heureuse pour nous mais désolé de dire ça, Marc a raison quand il dit que tu te fais des plans sur la comète… On t’adore Sandrine, n’en doute pas un seul instant mais parfois tu ne réfléchis pas quand tu parles… Je sais que c’est pas très clair pour toi tout ça mais, ça ne l’est pas vraiment pour nous non plus. Marc et moi on est ensemble, oui, mais tu sais sans que j’ai à te l’expliquer que c’est compliqué. Alors s’il te plaît, laisse nous avancer à notre rythme… D’accord ?

    S’étant rapproché de son amie, Manu s’était agenouillé près d’elle et avait prit sa main. C’était une image qui pourrait paraître pitoyable mais qui ne l’était en aucun cas. Regardant tout d’abord le blond, Sandrine leva son regard vers Marc qui s’approcha d’elle à son tour.

- Désolé de t’avoir dis ça comme ça. Fit le brun qui semblait sincèrement désolé Il faut avouer qu’on a une personnalité bien bourrue tous les deux… ajouta-t-il un petit sourire aux lèvres
- Ouais, on est de grandes gueules. Répondit Sandrine alors qu’un large sourire se peignait sur son visage

    Levant une main, elle la tendit à Marc qui la prit en souriant avant d’y déposer un baiser. Manu toujours agenouillé regardait la scène de ses grands yeux bleus et ne put empêcher son cœur de soupirer de soulagement.
    Heureusement que Sandrine comme Marc avait la tête sur les épaules et les pieds assez ancrés au sol pour ne pas se disputer en cet heureux jour…
    Se relevant, Manu s’écarta du lit.

- Bon, on va y aller… Je repasse te voir demain matin, tu me diras quand tu sors ? Hisroire qu'on déménage tout avant que vous arriviez...
- Ouais, d’accord, on fait ça. Répondit Sandrine souriant toujours

    Se baissant pour embrasser la joue de son amie, Manu déposa un autre baiser sur le front de Guillaume qui s’était endormit et laissa la place à Marc qui fit de même. Un dernier signe de la main et les deux hommes prirent congé. Dans la voiture de Marc, un étrange silence s’était fait malgré la radio qui s’était allumée au démarrage.
    Le brun conduisait les yeux rivés sur la route et Manu avait laissé son regard se perdre dans le paysage défilant. La voiture s’arrêta à un feu rouge et Marc coupa soudainement la radio, faisant se retourner le blond.

- Tu trouve que c’est pas clair notre relation ? fit le brun sans regarder Manu
- Hein ?
- Répond moi juste. Ajouta Marc d’un ton étrangement sec

    Mais le blond ne savait pas quoi dire alors qu’une boule pesante avait prit place dans son estomac. Les yeux brillants, il fixait son amant sans qu’un seul mot ne puisse sortir de sa bouche.
    Poussant un soupire, Marc passa la première alors que le feu était passé au vert et la voiture se réinséra dans la circulation.

- J’ai signé les papiers du divorce tu sais. Ça fait plusieurs mois maintenant. Fit Marc toujours sans regarder le blond Je sais que je ne dis jamais rien mais toi non plus alors je pensais que notre relation te convenais.
- Mais elle me convient ! lâcha soudainement Manu, criant presque C’est parce que tu m’as demandé de laisser faire les choses ! Enfin je, tu es venu à moi et tu as dis que tu ne ferais pas marche arrière, j’ai des questions bien sûr, mais je ne sais même pas si tu en a toi-même les réponses alors je n’ai rien dit !

    Le ton qu’avait prit la voix du blond s’était fait soudainement craintif. Apeuré alors que Marc partait sur un sujet qui lui serrait le cœur, comme un mauvais pressentiment.

- Tout ce qui compte c’est que tu sois avec moi Marc, le reste je m’en fous. Tant que tu resteras avec moi, tout m’ira… ajouta Manu, se calmant un peu malgré que son cœur batte à tout rompre
- … C’est pareil pour moi Manu. Répondit alors Marc, tournant ses yeux vers le blond quelques instants avant de regarder de nouveau la route Je suis bien avec toi. Vraiment. J’ai mis du temps à m’en rendre compte mais c’est la vérité. Moi aussi j’ai des questions tu sais, mais je sais que j’en trouverais la réponse un jour ou l’autre alors je ne m’affole pas.
- … Tu ne t’affole jamais de rien Marc. Fit doucement Manu, pas encore tout à fait rassuré
- Oui, c’est vrai. J’ai toujours été comme ça et je dois avouer que ça m’a posé certains problèmes… Mais voilà, s’il y a bien une chose dont j’ai conscience c’est bien de ma nature nonchalante. Et dans un sens, ça n’est pas une mauvaise chose… Sans elle et sans ma manie de laisser faire les choses, on n’en serait pas là, tu ne crois pas ?

    Un sourire franc. Marc s’est de nouveau tourné vers Manu alors qu’il s’est arrêté à un nouveau feu rouge.

- … Si… répondit doucement Manu en clignant des yeux
- Alors fais pareil Manu, aie confiance en moi…
- … J’ai confiance en toi Marc.
- Non, pas tout à fait, je le sais très bien… Mais de la même façon que tu as été patient avec moi, je le serais avec toi. Parce que tu as toujours été très important pour moi Manu. Il n’est plus jamais question que je te perde de quelque manière que ce soit.

    Un baiser.
    Marc s’est penché sur lui et l’a embrassé, les yeux fermés.
    Manu a gardé les siens ouverts et regarde le visage qui  lui fais face.
    Comment ce type qui ne sait pas se remettre en question a-t-il pu mettre à jour l’infime doute du blond… ? Manu lui-même n’avait pas réussit à mettre un mot sur l’étrange sensation qui l’étreignait à chaque fois qu’il voyait Marc et le brun venait de la mettre à jour. Manu avait juste peur.
    Il avait juste peur qu’un jour Marc le quitte après l’avoir trompé avec une femme.
    C’était sa peur la plus profonde et en même temps, il l’abordait avec une sérénité déconcertante. Parce que même s’il se voilait la face, il en était parfaitement conscient. C’était très étrange comme situation… Mais il fallait qu’il fasse avec.
    Il fallait qu’il fasse avec ce doute qu’il aura toute sa vie quand bien Marc lui disait le contraire.
    Marc n’était pas homosexuel, peut-être n’était-il même pas amoureux de Manu. Il tenait à lui, oui, c’était indéniable. Mais le blond ne savait pas à quelle mesure aussi ne pouvait-il que craindre la rupture.
    La voiture avait recommencé à avancer et Marc avait de nouveau les yeux rivés sur la route. Manu regardait son profil tandis que ses pensées vagabondaient dans sa tête. Il était passé par tellement d’émotions… Une de plus ou une de moins… Ce type lui faisait tout simplement perdre la tête alors, à quoi bon résister… ?

- Je t’aime tu sais. Fit-il alors d’une voix basse mais assurée
- Oui, je sais… répondit Marc, souriant tout en lui jetant un regard et accélérant alors qu’ils venaient d’entrer sur le périphérique

    Oui, c’était compliqué entre eux.
    Mais c’était aussi très simple et Manu était heureux.
    Tout simplement heureux.

 

_________________

Sometimes all the moments,
That we savoured for the last,
Get crushed between the good & bad,
From pressures we have had,
But you know I can't conceive the day,
When feeling run too high,
To work out all the stale terrain,
Emotions try to hide, when I try !

Skunk Anansie - Lately, I Try To Smoke Alonelien YouTube

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 16:10

- XXIII –
Lentement mais sûrement.

   

    Vendredi soir au Nostra Bella, Manu s’activait derrière son bar dont les clients affluaient de plus en plus. Assise au comptoir, Sandrine c’est accordé un temps pour tenir compagnie à son ami. La main posée sur son ventre rond, une autre sur son jus de pomme, la jeune femme échange de temps en temps quelques mots avec le blond.
    Même si Manu était comme chaque soir à courir dans tous les sens, il agissait surtout comme un automate, totalement plongé dans ses pensées. Il avait encore en tête tout ce qui s’était passé la nuit dernière et après l’extase, l’heure était aux questions. Marc lui avait demandé de ne pas le presser, mais qu’est ce que ça voulait dire au juste ? Etais-ce un prolongement de son chantage ? Ou était-ce une toute nouvelle relation ? Manu était heureux, mais ne pouvait empêcher la frustration d’envahir son corps. Il savait qu’il n’avait pas le droit de poser toutes ces questions, mais elles étaient dans sa tête et il savait qu’elles ne partiraient pas avant un bon moment.
    Alors qu’il servait un pichet de bière, la clochette de la porte d’entrée résonna dans le brouhaha. En tournant la tête, il comprit alors pourquoi il l’avait entendu dans tout ce vacarme. Un sourire s’étira sur ses lèvres et sans accorder un regard à Jérôme, il posa le pichet sur le plateau de ce dernier avec peu de délicatesse. Complètement accaparé par les deux grands yeux marron qui le fixaient aussi, Emmanuel-Fritz ne faisait plus attention à ce qu’il faisait. Dans son étourderie, Manu avait légèrement éclaboussé Jérôme qui resta un instant confus. Ce n’est qu’une tape vive de Sandrine sur son épaule qui le fit réagir.

- Hey ! Mon vieux tu pourrais faire attention à ce que tu fais ! Fit Jérôme.
- Oh pardon…
- Toi t’as la tête ailleurs. Fit Sandrine tout en arquant un sourcil. C’est Marc c’est ça ? Par s’qu’il vient d’arriver ? Vous avez fait quoi hier soir après m’avoir déposée ?! s’exclama-t-elle de vive voix
- Mais rien du tout ma chère, à part boire une bière. Répondit Marc qui venait de s’asseoir à côté d’elle, tout sourire

    Le brun fit la bise à Sandrine puis tendit sa main à Manu un sourire sur les lèvres. Manu la serra et ne put retenir le frisson qui parcouru son corps.

- Mouais… Répondit Sandrine peu convaincue.  Enfin je n’insisterai pas.

    Marc se contenta d’adresser de grand yeux ronds, l’air de dire « mais de quoi tu parle ? » à la jeune femme qui secoua la tête tout en soupirant. Quant à Manu, il faisait comme il pouvait pour contenir la joie qui s’emparait de son corps. Chose peu facile en cet instant. Pourtant il y arriva alors qu’il repensa à tous les non-dits qu’ils y avaient dans cette relation et toutes les questions qui n’auront pas de réponses avant un moment.
    Mais il n’avait pas le temps de s’y appesantir, Jérôme lui demandait déjà de nouveau cocktails et il fallait qu’il serve un whisky à Marc. La soirée poursuivit donc son cours, Marc discutant avec Sandrine, qui commençait sévèrement à s’ennuyer alors qu’elle était en congé maternité depuis bientôt un mois. Et Manu ne put compter le nombre d’éclat de voix qu’il eut entre le brun et la jeune femme.

- Nan, mais sérieusement, regarde-moi Marc. J’suis un mammouth, j’vois pu mes pieds quand j’me penche et je mange n’importe quoi ! L’autre fois j’me me suis fait un sandwich, salami, concombre, vache qui rit et Nutella. Han ! Le Nutella en ce moment j’en mangerai avec n’importe quoi !

    Marc se mit à nouveau à rire et se calma en avalant une gorgée de sa bière. C’est alors que débarqua JB avec toute sa clique, les Crash Tag au complet. Le comptoir fut alors envahit par toute la bande qui s’empressa de passer commande auprès de Manu qui était encore sonné par la vive frappe dans le dos que lui avait collé Jean-Baptiste.

- Ca va mon pote ?! avait presque hurlé l’hirsute énergumène Salut la grosse, yo Marc ! avait-il rajouté avant de faire la bise à Sandrine et serrer la main de Marc qui souriait, amusé
- Oh ! On se calme. Fit alors calmement Manu qui ne savait plus où donner de la tête.
- Attend, j’viens t’aider si tu veux. Fit Sandrine un grand sourire aux lèvres
- Nan ! Toi, tu ne bouges pas, t’es en congé de maternité ! s’exclama le blond, fronçant les sourcils
 
    Manu réussi tout de même à satisfaire tout le monde et c’est dans un soupire qu’il décréta qu’il allait prendre sa pause. Embarquant au passage son chat, il se dirigea vers la porte de la petite cours intérieure tout en se roulant une clope. Un « attends-moi Manu ! » le fit se retourner et ses yeux croisèrent ceux de Marc.
    Tenant la porte ouverte, Manu laissa passer le brun alors que leurs yeux ne s’étaient pas lâchés. Il passa à son tour la porte et la referma avant de s’y adosser. Il alluma sa cigarette tout en regardant Marc chercher les siennes dans ses poches après s’être adossé contre le vieux mur face à lui. Allumant calmement l’extrémité du bâtonné, Marc tira une longue taffe dessus avant de lâcher un soupire d’extase en recrachant la fumée.
    Gros-Louis était déjà en train de farfouiller dans les buissons tandis que les deux hommes fumaient dans le silence le plus total. Marc avait la tête légèrement tournée sur le côté, un sourire sur les lèvres, ses yeux fixant quelque chose que le blond n’arrivait pas à visualiser. Peut-être ne regardait-il que le vide, plongé dans ses pensées.
    Le silence qui s’était fait ne semblait pas gêner Marc, mais Manu lui ne put empêcher les questions qu’il se posait lui revenir à l’esprit.
    En faite, il était mal à l’aise.
    Il ne savait pas quoi faire ni quoi dire alors qu’au final, ils n’avaient pas posé les bases de cette nouvelle relation. A part le fait que Marc voulait qu’ils prennent leur temps, Manu ne savait pas pourquoi le brun avait soudainement changé d’avis.
    Pourquoi lui avait-il fait l’amour ? Etait-ce à cause de l’échographie de Sandrine qui avait fait remonter des souvenirs à l’esprit de Marc ? Etait-ce par envie ? Etait-ce parce qu’il avait trouvé la réponse à son problème ? Etait-ce parce qu’il aimait Manu ? Etait-ce parce qu’il aimait coucher avec le blond sans pour autant le considérer plus que comme un simple ami ? Le meilleur de ses amis certes, mais rien de plus ?
    Des questions, il en avait des milliers comme ça. Et ça l’énervait de ne pas pouvoir les poser.
   
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? fit soudainement Marc, brisant le silence alors qu’il avait relevé ses yeux vers Manu
- Rien, y’a rien… répondit Manu, clignant des yeux

    Les deux hommes continuèrent de se fixer, de nouveau dans le silence.
    L’intervention de Marc avait coupé court aux tergiversions du blond, de tout façon, Marc n’avait certainement pas les réponses à ces questions lui-même. Manu le connaissait assez bien pour savoir que le brun ne se posait pas ce genre de questions. Il avait toujours agit à l’instinct et ça ne changerait sans doute jamais… Quand bien même il avait enfin réalisé qu’il avait un problème…
    La réponse à cette ultime question serait sans doute la dernière à venir.

- Je peux t’embrasser ? finit par demander Manu
- Oui tu peux. Répondit Marc dans un sourire On est seul tous les deux.
- Notre relation doit rester secrète pour le moment alors ? ne put s’empêcher de demander le blond
- Pour le moment je préfère. Répondit Marc Aller, approche. Ajouta-t-il tout en tendant sa main vers Manu

    D’une poussée d’épaule, Manu s’écarta de la porte et fit quelques pas pour rejoindre Marc. Se collant contre son torse, il sentit la main de ce dernier se poser dans son dos alors que leurs lèvres s’unissaient.
    Ce fut un simple baiser. Leurs lèvres s’étaient juste caressées un court instant. La main dans le dos de Manu remonta alors le long de sa colonne vertébrale et le blond la sentit se plonger dans ses cheveux alors que le visage face à lui semblait moqueur.

- Hey, ai l’air un peu plus naturel… Qu’est-ce que t’as à être coincé alors qu’on est que tous les deux ? J’te connaissais pas comme ça Manu… C’est pourtant toi qui a demandé un baiser. murmura Marc, amusé, avant de reprendre ses lèvres avec ardeur

    Sa main tenant sa cigarette en l’air, Manu ouvrit de grands yeux ronds sous la surprise puis se laissa aller. Fermant les yeux, il posa ses bras sur les épaules de Marc et sa langue se mit à valser avec celle qui s’était enfouit dans sa bouche.
    Les mains de Marc vinrent se poser dans son dos après qu’il ait jeté sa clope par terre et leur étreinte se fit plus étroite. Complètement collé l’un à l’autre ils s’embrassaient à perdre haleine. A croire que c’était la dernière fois…
    Dans l’esprit de Manu, tout s’éclaircit alors soudainement.
    Il avait beau se poser des questions, il n’avait en faite pas besoin de la réponse. Marc était tout ce qu’il voulait et le baiser que le brun était en train de lui offrir le lui avait rappelé.
    Tant pis si le doute allait rester en lui un certain moment, tant que Marc ne cassait pas leur relation, il ferait avec.
    Il aimait cet homme, et c’était tout ce qui comptait.
    La danse folle de leurs langues finit par prendre fin mais les deux hommes restèrent l’un contre l’autre, leurs lèvres continuant de se caresser doucement. Manu avait toujours les yeux fermés mais sentait le regard de Marc sur lui.
    Ouvrant alors les yeux, il ancra son regard dans celui de Marc sans pour autant que leur lèvres se quittent.

- Y’a mes gosses qui viennent lundi prochain. Fit doucement Marc tout contre ses lèvres
- Oui je sais… répondit Manu tout en se serrant un peu plus contre lui
- On va pas pouvoir se voir comme d’habitude…
- Ouais…

    Raffermissant sa prise autour du buste de Manu, Marc posa son front sur son épaule et lâcha un soupire. Le nez enfouit dans le cou du brun, Manu sut alors qu’il n’allait pas pouvoir voir Marc pendant deux semaines.
    Un nœud s’installa au fond de son estomac mais que pouvait-il y faire ? Au mieux, ils se croiseraient par hasard comme la dernière fois mais il était clair que ça ne serait qu’en toute amitié. Marc ne voulait déjà pas que Sandrine et JB sachent pour eux deux, alors ses enfants, ça n’était même pas la peine d’y penser.
    Se serrant un peu plus contre Marc, Manu ferma les yeux et posa ses lèvres sur le cou chaud. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes avant que Marc ne se redresse, mettant fin à leur étreinte.
    Un franc sourire planait sur son visage et il vola un dernier baiser au blond avant de se dégager totalement de lui.

- Je reste jusqu’à la fermeture et tu viens chez moi ? demanda Marc alors qu’il s’était arrêté devant la porte, la main sur la poignée
- Heu oui… répondit Manu, hébété
- Samedi matin je bosse mais j’peux être chez toi vers 15h, ça t’irais ? Je passerais la soirée au bar et on rentrait ensemble pour passer dimanche ?
- Oui, ça me va…

    Un dernier sourire et Marc passa la porte, laissant Manu dehors dont les pensées tournaient à vive allure dans sa tête.
    C’était vraiment étrange comme sensation, de voir Marc aussi prévenant, doux… Il agissait de la façon dont agirait un amant. Et c’était tout aussi plaisant que troublant pour Manu qui trouvait finalement que ça allait plus vite que ce qu’il aurait pensé alors que Marc lui avait demandé d’y aller en douceur. Mais, à la réflexion, ça n’était pas si étrange que ça.
    Marc avait toujours été un homme de parole. Lorsqu’il dit quelque chose, il le fait toujours. Et présentement, il avait dit à Manu qu’il ne ferait pas marche arrière, il avait choisit de lui-même cette nouvelle relation. Et il assumait ses choix. Pas totalement encore parce qu’il ne voulait pas que ça s’ébruite mais il était clair avec Manu. Sans lui dire exactement ce qu’il avait en tête, ses gestes avaient une certaine sincérité que le blond ne savait pas tout à fait encore comment interpréter. C’était sa part de doute…
    Mais, comment ne pas douter alors que c’était si soudain ? Alors qu’il avait décidé de tout laisser tomber ? D’arrêter de courir après ce rêve ? Alors qu’il s’était rendu compte que l’amitié de Marc lui suffisait amplement… Comment se faisait-il qu’à peine une minute avant ils étaient en train de s’embrasser et que la nuit dernière, Marc lui avait fait l’amour… ?
    Manu savait qu’il ne se débarrasserait pas de ses questions en un claquement de doigt mais après cette étreinte, il décida de les ignorer. Comme Marc l’avait dit, il fallait laisser faire les choses… Et puisque le brun montrait tant d’affection, Manu n’allait pas s’en priver !
    Il fallait juste qu’il s’habitue à ce que son rêve soit devenu réalité. Quand bien même il risquait de prendre fin à tout moment. Ça, Emmanuel-Fritz en restait conscient.
    Rien n’était acquis pour toujours et surtout pas en amour.
    Sortant finalement de ses pensées, il siffla son chat et rentra dans le bâtiment, affichant son habituel sourire, il prit place derrière son bar et reprit son travail.
    La soirée reprit son cours et lorsque le bar fut entièrement vide, c’est avec délice qu’il se laissa conduire jusqu’à la chambre de Marc où ils s’endormirent l’un contre l’autre après avoir fait l’amour.


    Son chat sur l’épaule, les mains dans les poches et une clope au bec, Manu marchait d’un bon pas un sourire sur les lèvres, sa sacoche en toile se balançant contre ses hanches. L’avant-veille, il avait reçut un coup un fil de Marc qui l’avait invité à venir déjeuner chez lui afin de lui présenter comme il se devait ses enfants.
    Sonnant à l’interphone, il arriva rapidement jusqu’à l’appartement de Marc qui lui ouvrit un sourire aux lèvres. A peine avait-il posé un pied dans l’entrée qu’il se faisait sauter dessus.

- Gros-Louiiiiiiiiiiiiiiiiiis ! hurla une fillette blonde en se jetant sur le  matou
- Bonjour Camille… répondit Manu riant, lui tendant son chat qui renifla la nouvelle venue avant de se laisser emporter dans l’appartement
- Désolé… fit Marc tout en se passant une main dans les cheveux
- T’en fais pas, j’avais prévu le coup ! ria doucement Manu tout en entrant complètement dans l’appartement
- Tu va bien ? demanda le brun tout en tendant sa main
- Très bien oui, et toi, tu t’en sors, ils ne font pas trop la java ?
- Bah, je ne les vois pas souvent alors j’en profite !

    Manu sourit de nouveau tout en serrant la main tendue. Il avait envie de l’embrasser mais devait se contenter de cette poignée de main.
    Sentant un regard noir sur lui, il chercha alors des yeux Mattéo qui le fixait d’un air sauvage à quelques mètres de là. Décidément, les petits garçons n’aimaient pas les nouvelles têtes.

- Bonjour Mattéo. Fit Manu tout sourire tout en s’approchant du gamin Comment vas-tu ?
- Grumph… répondit le petit garçon tout en regardant ses pieds
- Tu pourrais répondre Mattéo ! gronda Marc qui s’était rapproché

    S’accroupissant devant Mattéo, Manu farfouilla dans sa sacoche et en sortit une boite rouge et noire.

- Tiens, je t’ai apporté ça… fit-il tout en tendant l’objet au garçon
- Manu ! tonna alors la voix de Marc Fallait pas !

    Le regard rivé sur la boite tendue, Mattéo leva doucement les mains pour se saisir de l’objet. Le regardant fixement quelques secondes, il le serra soudainement contre son cœur et leva vers le blond des yeux plein d’étoiles.

- Des toupies BayBlade… ! fit-il d’une voix trahissant son émotion J’adore les toupies BayBlade !
- Humhum… fit Marc en se raclant la gorge T’oublies pas un truc Mattéo ?
- Merciiiiiiii ! répondit le gamin avant de s’enfuit avec son trésor dans la pièce d’à côté
- Alala… soupira doucement Manu tout en se relevant en souriant
- Fallait vraiment pas Manu. Fit Marc en se rapprochant de lui
- Bah, j’avais envie… J’ai pris une peluche pour Camille aussi ! répondit le blond tout en sortant un chat de sa sacoche
- Oh ! On dirait le tien ! Il va lui plaire ! ria doucement le brun
- Manu ! Tu viens jouer ?! tonna soudainement la voix de Mattéo
- Hey, la guerre est finie on dirait bien ! s’esclaffa Marc tout en croisant ses bras sur son torse, un sourire aux lèvres

    Manu ria à son tour puis rejoignit le petit garçon dans le salon qui avait déjà déchiré l’emballage et faisait tourner une toupie au sol.

- Tiens, tu prends la rouge ! On va dire que je suis le plus fort des plus forts et que toi tu m’as lancé un défi !

    Riant de bon cœur, Manu se saisit de la toupie tendue et engagea le match. Marc quant à lui s’était appuyé contre un mur et regardait le spectacle. Mattéo et Manu entrain de jouer avec les toupies et Camille dans le sofa en train de câliner Gros-Louis. D’ailleurs, elle ne tarda pas à venir près de son père alors que ce dernier avait la peluche dans les mains.
    Ils passèrent à table dans la bonne humeur et l’ambiance festive perdura toute l’après-midi. Mattéo avait sorti d’autres toupies et les trois hommes disputaient match sur match sous les encouragements de Camille qui lançait sa peluche en l’air.
    Mais chaque bons moment a une fin et Manu dut prendre congé alors qu’il devait aller ouvrir le Nostra Bella. Les enfants restés dans le salon, ne se lassant pas des toupies, Marc l’avait raccompagné jusqu’à la porte et l’avait laissé filé après lui avoir volé un baiser.
    C’est avec du baume au cœur que le blond se rendit à son travail, heureux.


_________________


And when I feel
Life's heavy labours calling.
I make my self
Light aslight
I think of things
As they come to me
Without warning
A train of thoughts passing through on the tracks…


PatriceSunshinelien YouTube

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 15:46

Bonne année à TOUS!

^w^

_____________________

 

- XXII –

Je t’aime. Tout entier.

 

            Serré l’un contre l’autre, les deux hommes s’embrassaient comme si c’était la première fois. Le blond avait enfoui une main dans l’hirsute chevelure ébène de Marc et le brun quant à lui continuait de caresser sa joue, son autre main s’étant glissée sur ses reins, le pressant un peu plus contre lui.

            C’était un baiser doux, bien loin de ceux que lui avait déjà offert Marc. Un baiser sans prétention aucune, sans crainte. Manu ne savait comment le décrire et, à vrai dire, il n’en avait pas envie. Marc le pressait tendrement contre lui, presque amoureusement et c’était tout ce qui comptait. Le blond avait décidé de lâcher prise alors, autant profiter du moment. Dusse-t-il être le seul…

            Bientôt, la main sur sa joue glissa sur son cou, les lèvres de Marc toujours caressant les siennes, les doigts de Marc glissèrent sur ses flancs, provoquant mille et un frissons dans son corps, le faisant se cambrer, presque à lui arracher des gémissements. La langue chaude jouant avec la sienne était d’une douceur extrême et la main qui finit par se poser sur sa cuisse d’une tendresse infinie.

            Se redressant alors, Marc mit fin au baiser. Les yeux de nouveau grands ouverts, Manu fixait le regard brun, sans chercher à le percer. Sans chercher à comprendre ce qu’il pouvait bien se passer dans l’esprit de Marc à cet instant. Se rapprochant un peu plus de lui, Manu raffermi sa prise autour du cou du brun et posa doucement ses lèvres sur les siennes, le fixant toujours de ses grands yeux bleus. Il sentit un sourire naître sur la bouche de Marc et se laissa emporter alors que le brun était en train de se lever, glissant sa main dans la sienne et se dirigeant vers la chambre.

            Allumant la lumière, Marc se tourna vers le blond et saisit son autre main, se mettant à marcher à reculons, son sourire toujours sur les lèvres. Se laissant tomber sur le lit, il saisit la taille de Manu et posa son menton sur son ventre, le regard levé vers lui. Enfouissant ses mains dans les cheveux noirs, Manu se pencha en avant, unissant de nouveau leur lèvres, leurs yeux ne se lâchant pas une seule seconde. Marc se laissa alors tomber en arrière, embarquant Manu avec lui et roula pour se retrouver au dessus de lui.

            Couché sur le dos, ses mains se retrouvant à plat sur le torse du brun, Manu ne le lâchait toujours pas du regard, fixant tantôt ses yeux, tantôt sa bouche dont le sourire ne s’effaçait pas. Le brun passa alors une main dans ses cheveux blonds et posa l’autre sur son menton, reprenant ses lèvres. Mais il n’y resta pas longtemps, dérivant sur la gorge blanche, sa main qui était sur le menton de Manu suivit la course, venant tirer sur les boutons du col de la chemise du blond.

            Manu laissa alors un léger gémissement franchir ses lèvres et ferma les yeux. Une de ses mains s’était saisit de celle de Marc toujours dans ses cheveux et l’autre s’était posé dans la chevelure ébène. Il se mordit la lèvre lorsque Marc, qui avait ouvert sa chemise frôla son torse de ses doigts. Il se mit à frissonner lorsqu’il sentit sa bouche s’y poser à son tour.

            Marc était en train de lui faire l’amour. Véritablement. Et c’était une sensation merveilleuse… Il ne fallait pas qu’elle s’arrête. Jamais, non, jamais…

            Se redressant, Marc enleva sa chemise et intima Manu de faire de même avant de reprendre ses lèvres avec la même douceur que précédemment. Le blond enleva les lunettes du nez de Marc avant de passer ses bras autour de son cou, écartant inconsciemment les jambes alors que la main du brun frôlait l’intérieur de ses cuisses. Il lâcha un nouveau gémissement lorsque Marc mordilla la peau de son cou avant d’y déposer un baiser. Il se mit à soupirer lorsque l’homme déboutonna son pantalon. Il ne put que trembler lorsqu’il sentit une main chaude caresser son sexe à travers le tissu de son boxer.

            Les yeux fermés, se laissant totalement aller, Manu sentait sur lui le regard de son amant. Ce regard qu’il savait briller d’une lueur étrange, indescriptible qui n’était adressée qu’à lui seul. Marc pouvait bien faire ce qu’il voulait de son corps, ça lui était égal… Tant qu’il le gardait contre lui, Emmanuel-Fritz se moquait pas mal des conséquences.

            Mais Marc ne dérogeait pas à la douceur qu’il avait intimé, sa bouche se mit à parcourir le torse blanc de Manu tandis que ses mains tiraient doucement sur le pantalon de l’homme. Manu rouvrit les yeux lorsque Marc se redressa pour enlever lui aussi son pantalon. Manu se redressa a son tour, se mettant sur les genoux, il se rapprocha de Marc, enlaçant son buste, y déposant de brûlants baisers. Il entendit alors les gémissements de Marc qui avait lui aussi passé ses bras autour de lui, posant son front sur son épaule, soufflant contre son cou.

            Un vif frisson s’empara du corps du blond et il redressa le visage de Marc pour saisir ses lèvres, collant son bassin à celui du brun, s’y frottant lascivement, embrasant un peu plus le désir naissant. Il griffa sans le vouloir le dos de Marc alors que ce dernier avait glissé une main sous son boxer, caressant ses fesses. Il entendit un rire contre sa bouche et se pressa un peu plus contre le brun. Et puis il tomba en arrière, sous une pression plus forte, atterrissant la tête dans l’oreiller, ses cheveux blond auréolant son visage, un sourire sur les lèvres. Marc se laissa glisser contre lui, une main sur sa joue, l’autre empoignant doucement sa cuisse, ses lèvres contre les siennes, ses grands yeux ne lâchant pas ceux de Manu.

            Le blond posa alors ses mains sur les joues de son amant et releva ses jambes, faisant glisser la main de Marc sur ses fesses. Leurs regards ne se lâchaient pas tandis qu’un soupire franchissait la bouche du blond, tout contre les lèvres du brun. Un rire s’échappa alors de celle du brun avant qu’il ne ferme les yeux, se mette à caresser la langue de Manu de la sienne et commence à tirer sur l’élastique du boxer du blond. Manu descendit alors l’une de ses mains et la glissa dans le boxer de Marc, saisissant le long et épais sexe chaud qui n’en était pas encore à son apogée. Le caressant alors, il ne put retenir un gémissement alors que les doigts de Marc s’étaient glissés entre ses fesses, caressant son intimité.

            La bouche de Marc avait glissé sur son cou lorsque Manu avait tourné la tête pour gémir et elle y resta tandis que le blond se mordit l’intérieur de la joue en sentant un doigt entrer en lui. Continuant de caresser le sexe de Marc, Manu se mit à onduler sous le brun, accompagnant les mouvements doux et lascifs du doigt en lui. C’était très légèrement douloureux car Marc avait les doigts rêches et qu’il ne l’avait pas lubrifié mais, c’était aussi une sensation délicieuse. S’il le pouvait, il recevrait Marc en lui sur le champ. Mais le brun était trop doux, trop attentionné pour que Manu y mette fin. Alors il patienterait le temps que Marc juge bon.

            Entre ses propres doigts, Manu sentait le sexe de Marc se tendre et se réchauffer de plus en plus. Pressant doucement le gland de son pouce, il le caressa sur toute sa longueur, arrachant un soupire à Marc qui reprit ses lèvres avec ferveur, enfouissant un deuxième doigt en lui.

            C’était les préliminaires les plus longs que Manu n’ait jamais connu. Pourtant, à peine quelques minutes s’étaient écoulées depuis que Marc l’avait embrassé. Il le voulait tellement… Il avait tellement envie de le sentir en lui, d’accueillir cet amour qu’il n’aura peut-être jamais plus. Il n’en pouvait plus d’attendre aussi commença-t-il a baisser le boxer de Marc. Marc qui rit contre ses lèvres, sentant son impatience.

            Le brun se redressa alors, après un dernier baiser.

 

- Attend… souffla-t-il, caressant sa joue avant de se pencher vers la table de chevet du blond et fouiller dans le tiroir

 

            Se redressant sur ses coudes, Manu dont les grands yeux bleus s’étaient embués suivait tous les faits et gestes de Marc. Son sourire qui s’agrandit lorsqu’il trouva enfin une capote, la manière dont il arracha l’emballage de ses dents, ses doigts qui commençaient à dérouler le préservatif sur son sexe…

 

- Non. Fit alors Manu, posant sa main sur le poignet de Marc S’il te plaît, n’en mets pas… ajouta-t-il dans un souffle, les joues rouges de désir

 

            Laissant un rire s’échapper de ses lèvres, Marc froissa le sachet de latex entre ses doigts et le laissa tomber au sol tout en se remettant sur Manu, emprisonnant ses lèvres des siennes après avoir totalement enlevé son boxer et le sien. Leurs yeux grands ouverts, les deux hommes ne se lâchaient pas du regard alors que Marc s’était légèrement redressé, empoignant les cuisses de Manu aussi fermement que la douceur dont il était emprunt le lui permettait. Les genoux cognant contre les flancs de Marc, Manu avait agrippé ses épaules et lâché sa bouche tandis que l’épais membre s’insinuait en lui, un grognement au fond de la gorge.

 

- Tu es si chaud… soupira Marc à son oreille tandis qu’il continuait à s’enfoncer en lui

 

            Une larme perla et roula sur la joue du blond sans qu’il ne puisse l’expliquer.

            Ça n’était pas douloureux, certes, pas vraiment agréable pour le moment mais, il n’avait pas mal. Il se sentait incroyablement bien alors, pourquoi cette larme, en cet instant ?

            Marc qui s’en était rendu compte se redressa alors soudainement, emportant Manu avec lui, lui arrachant un cri de surprise avant de saisir ses lèvres, assit sur le lit, les cuisses du blond autour de sa taille, ses mains pressant doucement son dos. Surplombant alors le brun, Manu posa ses mains dans sa nuque, les pouces écartés, caressant ses joues, son regard bleu plongé dans le sien. Gigotant un peu, Marc put voir l’expression de délice qui montait en Manu alors qu’il était en train de plier ses genoux, se positionnant plus confortablement avant de commencer à bouger.

            Lentement, doucement, Manu glissait autour du sexe chaud, des gémissements de plus en plus fréquents et de plus en plus rauques au bout des lèvres, le visage de plus en plus transfiguré par le plaisir. L’expression du visage de Marc changeait elle aussi, une main posée sur la taille de Manu, accompagnant ses mouvements et l’autre enserrant sa nuque, les doigts perdus dans la chevelure dorée, il fixait le blond avec le même regard embué. La même lueur qui tremblait comme un souffle d’air tout en s’intensifiant de plus en plus. Ses gémissements accompagnèrent bien vite ceux de Manu et lorsque le plaisir devînt intenable, il bascula en avant, remettant Manu sur le dos, s’emparant de ses lèvres, une main de ses cheveux, l’autre sous son genou, s’enfonçant profondément en lui. Manu ne put retenir un cri rauque, crispant tous ses muscles, les paupières plissées, une main griffant l’épaule de Marc et l’autre s’agrippant au drap.

            Les deux corps étaient en sueur, soudainement en proie à une valse aussi tendre que sauvage, leur bouche liée l’une à l’autre dans un désir passionné. Une fusion sulfureuse, emprunte d’une étrange douceur, d’une véritable envie de ne faire qu’un, de vivre à travers l’autre, de donner et tout prendre à la fois… Leur peau parcourue de frissons semblait n’être qu’une seule, leur voix s’exprimant à l’unisson, leur souffle se mélangeant, leur plaisir montant exponentiellement.

            Marc et Manu ne faisaient qu’un en cet instant et rien d’autre n’existait à part eux deux. Tremblant, gémissant, griffant, s’unissant dans une symbiose totale ils atteignirent l’orgasme au même moment, dans un ultime gémissement, leur voix se confondant pour la dernière fois avant de laisser place à des halètements éreintés.

            Marc s’était laissé retomber sur Manu après s’être tendu une dernière fois, les ongles du blond griffant sa nuque, ses cuisses chaudes enserrant sa taille, son sexe pulsant délicieusement entre ses fesses et la semence chaude qui avait giclé contre son torse. Exténué, il respirait fortement tout contre l’oreille du blond et avait passé ses bras sous lui, l’enlaçant tandis que Manu avait posé son front au creux de son cou et le serrait fortement contre lui.

            Cherchant leur souffle, les deux hommes restèrent ainsi de longues minutes, jusqu’à ce que leurs muscles se détendent, jusqu’à ce que les cuisses serrées de Manu retombent de chaque côté de son corps, jusqu’à ce que les frissons qui passaient d’un corps à l’autre s’évanouissent totalement. Marc bougea alors, juste un mouvement de bassin pour se dégager des cuisses de Manu et mettre sur le flanc, ses bras toujours autour du blond, l’entraînant avec lui, l’enlaçant, jusqu’à ce que la douceur des bras de Morphée les submerge complètement.

            Ils s’endormirent ainsi, la lumière allumée, la couverture jetée à leur pied, leurs corps l’un contre l’autre, dont la sueur faisait briller les muscles courbaturés.  

 

            Quelque chose de chaud enlaçant son corps, Manu ouvrit doucement les yeux, sortant d’un rêve dont il ne se souvenait pas vraiment. Restait juste le bien être infini d’avoir passé une bonne nuit.

            Les yeux encore embués, il se le frotta machinalement alors qu’une forme se dessinait peu à peu face à lui. Il reconnu alors le visage de Marc, totalement endormit, la bouche légèrement entrouverte et les cheveux en bataille. La couverture avait été ramenée sur leurs corps et la lumière de la pièce éteinte.

            Marc s’était levé dans la nuit et était revenu contre lui… ?

            Se redressant doucement, défaisant au passage l’étreinte des grands bras chaud autour de son corps, Manu fixa un instant le visage paisible de Marc. Etait-il toujours en train de rêver… ? Passant une main dans ses cheveux, il tourna la tête avant de se frotter vigoureusement le visage. Non, il ne rêvait pas.

            Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu’il soulevait la couverture pour se lever, il était toujours nu. Quelque chose coula à l’intérieur de ses cuisses et un fin rire sortit de sa bouche alors qu’il passait une main sur ses reins endoloris. Il se dirigea alors vers la salle de bain, attrapant des fringues propres au passage et s’offrit une douche bien chaude.

            Les cheveux mouillés et une serviette sur les épaules, son entrée dans la cuisine fut accueillit par de plaintifs miaulements.

 

- Olala, mon pauvre chat, je t’ai abandonné… fit-il mutin tout en s’agenouillant devant Gros-Louis qui vînt se réfugier dans ses bras

 

            Se relevant, il se dirigea vers le comptoir près de l’évier et fouilla d’une main dans le placard au dessus. Il en ressorti un paquet de croquettes dont il remplit la gamelle de son chat. Revenant du côté de l’évier, il mit en marche la machine à café et posa ses mains sur le bord du lavabo, son nez levé en direction de la fenêtre juste au dessus, un sourire sur les lèvres.

            Regardant son vraiment voir les cotonneux nuages blancs, son esprit était occupé à tout autre chose alors que les souvenirs de la nuit passée emplissait sa pensée. Il avait bien conscience que Marc avait certainement agit sur un coup de tête et qu’il était resté dormir avec lui simplement parce qu’il avait besoin d’une présence à ses côtés cette nuit-là mais le blond ne pouvait empêcher son cœur de battre la chamade et ses yeux s’emplir d’espoir.

            Tout à ses pensées, une tasse de café chaud à la main, il n’entendit même pas le deuxième humain de l’appartement entrer dans la pièce. Se fut lorsqu’il entendit la voix encore endormie de Marc qu’il se tourna vers lui.

 

- Quoi, qu’est-ce que tu as toi ? avait dit Marc, se frottant les yeux d’une main et tendant Gros-Louis au dessus de sa tête de l’autre T’es plein de poils tite tête !

 

            Un sourire sur le visage, Marc laissa Gros-Louis frotter sa tête contre son front dans un ronronnement avant de le poser à terre.

 

- Bonjour. Fit-il alors à l’attention de Manu, posant sur son nez ses lunettes jusque là dans ses cheveux

- B… Bonjour… répondit le blond, toujours un peu perdu dans ses pensées

 

            Marc avait juste enfilé sa chemise qu’il avait laissé ouverte, son boxer et son pantalon même pas boutonné. Autant dire que Manu mit un certain temps à revenir sur terre. Le temps que Marc prenne un café et s’accoude près de lui en faite. Il ne reposa pied à terre que lorsque le brun prit la parole après avoir bu une gorgée de la boisson chaude.

 

- J’espère que t’as compris que je ne ferais plus marche arrière. Avait dit le brun sans regarder Manu avant de reprendre un peu du liquide noir

 

            Le cœur d’Emmanuel-Fritz fit un bond dans sa poitrine et il pensa soudainement qu’il aurait sans doute avalé de travers s’il avait eu du café dans la bouche. Mais ça n’était heureusement pas le cas quand bien même il ne savait pas quoi répondre à Marc. Se jeter dans ses bras serait aussi mal venu… En tout cas, une chose était sûre, il n’était plus question d’un quelconque chantage. Marc agissait sans contraintes et Manu sentit tout son corps se réchauffer en même temps qu’un sourire naissait sur ses lèvres.

            Ses espoirs n’étaient donc pas vains…

 

- Oh putain, t’as vu l’heure ?! s’exclama soudainement Marc, le doigts pointé vers la pendule accrochée au mur face à lui Merde, je vais être en retard au taf ! J’ai juste le temps de passer chez moi prendre une douche et me changer !

 

            Posant avec fracas sa tasse dans l’évier après l’avoir terminée cul sec, une plainte s’échappa de sa bouche en même temps qu’un « merde, c’est chaud ! » Marc sortit alors rapidement de la pièce. Manu le suivit, une expression tant surprise qu’amusée sur le visage et il s’appuya sur le chambranle de la porte de sa chambre, regardant Marc s’habiller en vitesse et manquer de se casser la gueule alors qu’il essayait d’enfiler ses chaussettes tout en restant debout, sautant sur un pied.

            Manu laissa échapper un rire et Marc lui lança un regard mi-courroucé mi-amusé avant de boutonner correctement sa chemise et de la fourrer dans son pantalon, bouclant sa ceinture.

 

- Bon, on se voit ce soir au bar. Fit-il tout en ressortant de la chambre, frôlant Manu au passage

 

            Le blond le suivit de nouveau dans le salon où Marc enfila sa veste et tenta d’aplatir un tant soit peu ses cheveux. Manu le suivit jusqu’à la porte d’entrée que Marc ouvrit.

 

- Ne m’en demande pas trop. Raisonna alors sa voix sans qu’il ne se soit retourné Pas trop vite en tout cas… Laisse les choses se faire sans les forcer. Ajouta-t-il, tournant légèrement la tête de façon à ce que Manu ne puisse voir que son profil A ce soir. Termina-t-il avant de franchir la porte, la refermant derrière lui

 

            Toujours sa tasse dans la main, Manu resta de longues minutes à fixer cette porte, l’image de Marc encore ancrée dans ses yeux, comme s’il avait pressé le bouton pause de la télécommande. Gros-Louis vînt alors se frotter contre ses jambes, miaulant, et Manu laissa un grand sourire illuminer son visage avant de faire volte-face et d’aller se préparer un copieux petit déjeuné.


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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 09:53

Heyhey,

en espérant que vous avez toutes et tous passé un excéllant Noël,

voici notre cadeau ! =)

 

___________________________

 

- XXI -

Advienne que pourra…

 

            Un pas en arrière pour deux pas en avant… Mine de rien, il ne s’en sortait pas si mal que ça !

            Manu avait bien entendu raconté sa discussion avec Marc à Sandrine et la jeune femme restait sur ses positions. Marc aimait Manu mais ne le savait pas vraiment encore. C’est donc du baume au cœur que Manu avait ouvert son bar en ce samedi soir. Marc viendrait le voir. Il ne pouvait pas l’expliquer mais il le sentait. Le brun n’avait pas tout à fait finit ce qu’il avait à lui dire la veille et il reviendrait ce soir là.

            Manu en était persuadé et pourtant, il ne put retenir un soupire de soulagement lorsque le brun avait enfin franchit la porte. Un fin sourire sur les lèvres, Marc s’était immédiatement dirigé vers le bar, s’asseyant face à Manu.

 

- Bonsoir Manu. Avait-il fait tout en tendant la main.

- Salut… avait répondu le blond, souriant lui aussi et serrant la main tendue Tu veux un whisky ?

- Non, pas ce soir, merci. Fit Marc dans un sourire Juste une bière s’il te plaît.

- Pression ?

- Oui, merci.

 

            Une conversation banale entre deux hommes civilisés. Manu avait le cœur qui battait la chamade tout en préparant la choppe du brun.

 

- Tu sais, j’ai bien réfléchit à ce que je t’ai dis hier soir. Fit le brun après avoir bu une gorgée de bière et sortit un billet de son porte feuille Mais en faite, je n’y vois pas spécialement plus clair… Tout ce que je sais c’est que te dire ça m’a fait un bien fou. Tu as raison quand tu dis que quelque part, je suis hypocrite envers moi-même mais pas pour les raisons que tu cites. J’ai un problème oui, mais je veux le découvrir tout seul. Mais je sais aussi que j’ai besoin d’être épaulé, pas qu’on me guide. J’ai pas besoin qu’on me dise quoi faire, qu’on me montre où aller. J’ai simplement besoin d’une épaule sur la quelle me reposer quand ça va plus. Et cette épaule, ça ne peut qu’être la tienne. Je te l’ai dit hier soir Manu, je t’ai dans la peau, ton amitié compte vraiment énormément pour moi. Je l’ai toujours su et pourtant je ne peux pas expliquer pourquoi je t’ai jeté comme ça. Mais, si j’ai bien comprit, tu ne m’en veux pas et tu es d’accord pour être cette épaule… Tu es d’accord pour qu’on redevienne ami comme avant.

 

            Des picotements, sur l’ensemble de son corps. Les mots de Marc le piquent comme des aiguilles et c’est autant douloureux qu’étrangement plaisant. Emmanuel-Fritz sent un sourire se tendre sur ses lèvres.

 

- Oui, c’est exactement ça. Pour ma part, je t’aime trop pour te dire adieu comme ça, alors si tu veux mon amitié, je te la donne. Et je te demande pardon pour le chantage. C’était vraiment pas intelligent de ma part, j’en suis vraiment désolé…

- Bah, au point où on en est, autant faire table rase du passé… répondit Marc dans un sourire franc

 

            C’était comme un voile qui venait brusquement de se lever. Un poids bien trop lourd qui s’était soudainement évaporé. Tout était clair à présent, il n’y avait plus aucun faux semblant. Leur amitié était de nouveau au beau fixe et, malgré tout ce qu’il s’était passé, il n’y avait absolument aucune gêne entre les deux hommes.

            La conversation avait rapidement dérivé sur le dernier match de foot, Gros-Louis était venu dire bonsoir, Sandrine de même, sans faire de remarque, bref, tout était redevenu comme avant, en un battement de cil.

            C’était si simple en faite… Si complexement simple ! Enfin, Manu quant à lui savait enfin où il en était et ne referait plus jamais la connerie de troquer son amitié contre de la baise. Quand bien même il aimait et aimerait sans doute toujours Marc, il était prêt à attendre le temps qu’il faudra.

            Il en était intimement persuadé. Marc ressentait des sentiments pour lui et il s’en rendra compte lorsqu’il sera prêt.

 

 

 

            De francs rires fusaient dans la pièce alors d’un grand brun aux yeux nébuleux était en train d’imiter un gorille.

 

- Nan mais arrêtez de vous marrer ! J’vous jure ! Le type il s’est mit à faire le gorille mais il s’y croyait trop quoi ! tonna la voix bourrue de Jean-Baptiste sous les regards hilares de trois personnes

 

            Non, personne dans la pièce n’était bourré, ni même choutté. La présence d’une femme enceinte empêchait toute digression pour ne pas la tenter mais ça n’était pas grave. En faite, ces quatre personnes n’avaient absolument pas besoin de substances pour s’amuser et rire ensemble.

 

- Mais c’est bon Jean-Baptiste ! Tu as ri toi aussi quand t’as vu ce mec faire ça ! s’exclama Manu entre deux rires

- Oui, et m’est avis que tu riais bien plus fort de nous ! ajouta Marc lui aussi bidonné

 

            En effet, les deux hommes avaient finit par se rencontrer et, malgré l’appréhension de JB, tout s’était très bien passé. Pire, Marc qui avait décidé de jouer franc jeu avec lui dès leur poignée de main avait gagné sa confiance et les deux hommes étaient devenus amis.

            Ainsi donc, cela faisait presque trois mois maintenant que Marc et Manu avait mis les choses au clair dans leur relation et que leur amitié était revenue à la normale. Le blond avait ainsi présenté Jean-Baptiste au brun et ils formaient à présent un quatuor de choc avec Sandrine. Encore meilleur du temps où Manu était avec Omar… Ils avaient fêté la fin des partiels de Sandrine, l’avait acclamée alors qu’elle ressortie enfin diplômée et accueillirent avec elle l’arrivée de l’été.

            Soit dit en passant, JB et Manu avait eu une petite conversation par rapport à Marc et le brun aux yeux bleu avait donné sa parole qu’il n’interviendrait pas. Qu’il laisserait les deux hommes continuer leur petit bonhomme de chemin, dussent-ils ne jamais se retrouver un jour.

 

- De toute façon, j’ai passé ça Manu. Avait dit JB Tu avais raison, je ne t’aimais pas autant que je le pensais… Enfin, pas autant, tu comprends quoi !

 

            Manu avait rit et prit JB dans ses bras, lui collant une amicale tape dans le dos.

            Tout allait donc pour le mieux pour nos quatre protagonistes… Enfin, quatre et demi alors que le ventre de Sandrine s’arrondissait de jour en jour.

            Ainsi donc, la jeune femme en était à son sixième mois de grossesse et avec lui sonnait l’échographie trimestrielle. Et l’amniocentèse… Etape très importante mais aussi extrêmement angoissante dans la vie d’une femme enceinte… Sandrine avait ainsi demandé à passer une soirée festive avec ses amis la veille de l’échographie et avait expressément demandé à Marc et Manu de l’accompagner. JB ne pouvait quant à lui pas venir étant donné qu’il avait cours… Mais c’était heureusement le jour de repos de Marc et Manu avait fermé son bar exceptionnellement ce soir là pour leur petite soirée.

            Soirée qui se passa dans la joie et la bonne humeur.

            Sur les coups de trois heures du matin, JB et Marc quittèrent l’appartement, laissant Sandrine qui s’était endormie sur le canapé aux bons soins de Manu.

 

- Je passe vous prendre à midi, j’ai réservé une table à notre resto’. Avait dit Marc avant de prendre congé

 

            Ainsi donc les trois amis prirent leur déjeuné au restaurant français où Marc et Manu continuaient d’aller chaque mardi et jeudi. Ils étaient pour ainsi dire devenu des habitués et avait même commencé à se lier d’amitié avec le patron, un franchouillard du centre de la France qui l’avait quitté sur un coup de tête.

 

- Mais, la vie à Aves est assez douce et c’est une ville de business alors, j’en ai pour mon argent !

- Comme nous ! avait répondu Manu, levant son verre et faisant un clin d’œil à Marc

 

            Les trois amis mangèrent donc dans la bonne humeur mais cette joie régressa à l’approche du rendez-vous de la jeune femme. La pauvresse était de plus en plus stressée et ni les boutades de Manu, ni les encouragements de Marc n’y firent rien.

            Comme chaque femme à l’heure de cet important examen, quand bien même l’amniocentèse n’était pas obligatoire pour les femmes de l’âge de Sandrine, elle avait voulu le faire pour se rassurer. Pour se rassurer et pourtant, elle était morte de trouille.

 

- Mais, et s’il est trisomique ?! Qu’est-ce que je vais faire ?! Si c’est un hermaphrodite … ?!

- Mais Sandrine, arrête donc de t’imaginer le pire… T’as arrêté de fumer, tu ne bois plus, tu n’a rien fais de dangereux pendant ta grossesse, tu n’es pas tombée malade… A part le fait que Demba est un crétin fini il n’avait aucune tare, tu n’en a pas non plus alors arrête de t’en faire, ton bébé sera normal ! avait répondu Marc

- Et si y’a un troisième bras qui lui pousse dans le dos ?! S’il n’a qu’un seul œil au milieu du front ?!

- Et bien tu seras l’heureuse et bienveillante mère d’un cyclope écoute… répondit Manu, riant doucement

- Mais arrête, c’est pas drôle !

- Oh, Sandrine, mais arrête !

 

            Secouant la tête, on voyait bien que Marc ne savait pas trop quoi choisir entre rire et pleurer. Pourtant, il gardait un calme olympien face aux craintes de Sandrine. Ça se voyait qu’il était lui aussi passé par là. Il savait y faire alors que Manu lui, cachait son inquiétude presque aussi forte que celle de son amie par des blagues foireuses. Enfin, ils avaient finit de manger et c’était bientôt l’heure.

            Marc se leva donc et alla payer tandis que Sandrine s’était réfugiée dans les bras de Manu, une main sur son ventre et l’autre sur sa figure.

 

- T’inquiète pas ma belle, tout va bien se passer… chuchota le blond tout en caressant la crinière auburn

- Moui, je sais mais j’ai peur… répondit Sandrine en reniflant

- Bon, on y va ? fit alors Marc qui était de retour

 

            Les deux amis se levèrent alors, Sandrine toujours agrippée à Manu mais qui tendit son autre main à Marc qui leva les yeux au ciel tout en se rapprochant pour qu’elle puisse passer son bras autour du sien. Ainsi bras dessus, bras dessous, les trois amis quittèrent le restaurant et rejoignirent la voiture de Marc garée non loin pour se rendre à la maternité.

            Ils durent attendre quelques minutes en salle d’attente mais le gynéco les reçut finalement tous les trois. Sandrine s’installa donc sur la table d’observation et remonta son tee-shirt tandis que le médecin allumait sa machine. Marc et Manu côtes à côtes de l’autre côté de la table, le blond enserrant sa main et le brun la sienne sur son épaule.

 

- Bon, alors… Vous voulez une amniocentèse c’est ça ? demanda le gynécologue

- Oui, je sais que c’est pas obligé vu mon âge, mais je veux être sûre que tout va bien… répondit Sandrine d’une voix assurée bien qu’apeurée

- Oui, je comprends. C’est déjà pas facile d’être une mère célibataire alors avoir un poids en moins c’est bien… Même si je vois que vous êtes bien entourée !

- Ouais, ce sont les deux hommes de ma vie ! Il manque le troisième mais il a pas pu venir… ! répliqua Sandrine soudainement joyeuse

- Je vois ça… rit doucement le docteur Bon, est-ce que vous voulez savoir son sexe aussi ?

- Heu…

 

            Levant son regard vers ses deux amis, Manu vit bien que la jeune femme hésitait. D’un sourire, il lui fit comprendre que ce choix n’appartenait qu’à elle.

 

- Oui, je veux bien. Répondit-elle alors, après avoir sourit à Manu

- A la bonne heure ! fit le gynéco avant de presser un tube de gel bleuté au dessus du ventre de la jeune femme

- Ah c’est froid ! cria-t-elle tout en serrant la main de Manu dans la sienne

- Sandrineuh ! siffla Manu tout en retirant sa main Fais gaffe !

- Pardon pardon, mais c’est vraiment froid ce truc ! pleurnicha Sandrine qui depuis qu’elle était enceinte passait d’une émotion à l’autre en un battement de cil

- C’est bon ça va, pleure pas… rit doucement Manu tout en reprenant sa main

 

            Marc quant à lui souriait lui aussi, spectateur d’une vision qu’il avait déjà vue plusieurs fois.

 

- Aller, c’est partit ! fit le docteur tout en posant sa sonde sur le ventre rond, étalant le gel bleuté Alors alors… Ah, regardez, c’est sa tête ! fit-il au bout de quelque secondes, pointant l’écran de son doigt

- Olala, on dirait un extra terrestre… fit Sandrine, une mine presque dégoutée sur le visage

- C’est normal, la tête grossit toujours plus vite que le reste du corps… rit doucement le médecin Mais ne vous en faite pas, sa croissance se déroule très bien ! D’après la mesure de mon appareil, votre bébé mesure déjà 33 cm pour environ 2kg ! Vous allez avoir un bien bel enfant mademoiselle !

 

            Un sourire radieux illumina alors le visage de Sandrine qui le tourna donc avec ses amis. Manu lui souriait lui aussi mais Marc avait quant à lui une mine grave.

 

- … Qu’est-ce qu’il y a Marc ? demanda la jeune femme

- … Ça te dérange si je vous attends dehors ? fit alors le brun, quittant l’écran des yeux et s’éloignant un peu de la jeune femme, lâchant son épaule

- … Non, vas y, je comprends. Répondit Sandrine dans un sourire Désolée de t’avoir forcé !

- Non c’est rien t’en fais pas. Dit Marc dans un sourire avant de quitter la pièce, un dernier regard à Manu

- Je suis vraiment nulle de lui avoir demandé, merde ! s’exclama la jeune femme tout en regardant le blond

- Mais non, arrête, tu pouvais pas savoir… Même lui je suis sûr qu’il ne pensait pas réagir comme ça. Tu le connais comme moi Marc, il se voile tout le temps la face et ce crois plus fort qu’il ne l’est… murmure Manu dans un sourire

- Ouais… Tu iras lui parler après ?

- Oui oui, enfin, s’il veut bien !

- Ouais…

 

            Nouveau rire, fin de l’aparté. Le médecin balade toujours sa sonde sur le ventre rond et finit par s’arrêter.

 

- Regardez ! fit-il tout en pointant un semblant d’excroissance de chair sur l’écran C’est un garçon ! ajouta-t-il tout sourire

- Oooooh ! Mais, oui, on voit sa nouille ! s’exclama Sandrine de nouveau en mode bisounours

 

            Manu leva les yeux au ciel, balançant doucement sa tête de gauche à droite, serrant la main de Sandrine dans la sienne.

 

- Bon, et bien vous n’avez plus qu’à choisir son prénom ! fit le docteur tout en appuyant sur le bouton de l’imprimante

- Oh, mais c’est déjà tout décidé ça !

- Ah oui ? fit Manu surprit

- Bah, je vais l’appeler Guillaume, évidemment ! Puisque toi tu n’aura jamais d’enfant et que tu m’as dis un jour que si tu avais eu un fils, tu l’aurais appelé ainsi !

- Pfff, Sandrine… soupira Manu, une pointe au cœur et les yeux un peu embués

 

            Sandrine se redressa alors et prit son ami dans ses bras, embrassant doucement sa joue.

 

- Bon, voilà la première photo de votre bébé ! fit alors le gynéco tout en tendant l’impression en noir et blanc à Sandrine

- Ouha ! La première photo de Guillaume !! s’extasia Sandrine tout en prenant le cliché, les yeux plein d’étoile, ayant lâché Manu aussi vite qu’elle l’avait enlacé

- Bon, prête pour la piqure ? ajouta le docteur

- Heu… Je ne suis plus très sûre en faite… fit Sandrine, de nouveau en proie à une crainte sans nom

- Et bien, si je peux vous donnez mon avis, ce que je viens de voir à l’écran est un petit garçon très en forme, sans malformation et qui fera votre bonheur… A votre âge, il est extrêmement rare qu’un bébé naisse avec une quelconque maladie génétique alors, franchement, vous pouvez vous passez de cet examen… répondit le gynéco dans un sourire

- Bon, alors non. Je vous fais confiance. Fit Sandrine De toute façon je l’aime déjà et je l’aimerais pareil dusse-t-il avoir les yeux rouges !

- A la bonne heure ! répondit le docteur tout en éteignant son appareil Tenez, de quoi vous essuyer, vous pouvez vous rhabiller !

 

            Le sourire aux lèvres, Sandrine se rassit sur la table et commença à essuyer le gel sur son ventre.

 

- Je vais rejoindre Marc ? demanda alors Manu

- Oui oui, vas y, j’arrive après ! sourit Sandrine

 

            Un baiser sur le front de Sandrine et Manu quitta la pièce. Un coup d’œil dans le couloir, Marc n’est pas là. Sans doute est-il sorti pour fumer… Le blond le rejoint donc, se roulant une clope au passage.

 

- Hey, c’est un garçon ! fit-il dès qu’il fut à sa hauteur Elle va l’appeler Guillaume.

- Ah, comme toi si t’avais eu un fils ! Tu me l’avais dit un jour, elle l’a fait exprès ?! répondit Marc

- T’as deviné, héhé ! rit doucement Manu, tirant sur sa clope Mais dis moi, ça va toi… ?

- Oui, t’en fais pas… C’est juste que ça m’as fait penser à Mattéo et Camille… Quand Isa était enceinte d’eux…

-… Ouais, je comprends… Et Sandrine aussi d’ailleurs, elle s’en veut tu sais.

- Elle n’a aucune raison de le faire pourtant.

- Oui, elle le sait aussi mais bon…

- Comme tu dis… Enfin, toujours est-il qu’en faite, j’ai oublié de vous le dire mais mes enfants vont venir la semaine prochaine ! Ils restent pour les deux dernières semaines des vacances d’été… J’ai posé mes congés au boulot mais j’avais complètement oublié de vous le dire…

- Bah, ça ne change pas va, on a l’habitude ! répondit Manu dans un sourire, frappant amicalement l’épaule de Marc

 

            Un franc sourire fit s’étirer les lèvres de Marc et c’est à ce moment là que Sandrine les rejoignit.

 

- Ça va les mecs ? On y va ? demanda-t-elle sans poser la moindre question, reprenant sa place entre les deux hommes, bras dessus bras dessous

 

            Et c’est dans la bonne humeur que les trois jeunes gens poursuivirent leur ensoleillée après-midi d’août. Ils se baladèrent dans le parc, mangèrent une glace pour Sandrine, un hot-dog pour Manu et juste un café pour Marc à quatre heures puis le brun se remit au volent de sa voiture pour déposer la brunette en bas de son immeuble.

 

- Merci les gars d’être venus avec moi, ça m’a fait du bien de vous avoir à mes côtés ! Soit dit en passant, je vous proclame Tontons gâteau de Guillaume ! Aller, bonne soirée, merci encore !

 

            D’un signe de la main, la jeune femme disparue dans son immeuble et Marc fit vrombir le moteur de sa voiture pour se réinsérer dans la circulation. Manu côté passager regardait la ville défiler alors que Marc était soudainement plus muet qu’une tombe.

            Arrivé devant l’immeuble du blond, Marc se gara et sortit de la voiture, suivant le blond jusqu’à la porte du bâtiment.

 

- Bon et bien, bonne soirée. Fit Manu dans un sourire, tout en tendant sa main au brun, tenant la porte qu’il avait ouverte

 

            Brun qui la prit et la serra tout en fixant Manu du regard. Le blond lâcha un petit rire puis tourna les talons pour franchir la porte. Mais il ne put aller bien loin, Marc avait saisit son poignet.

 

- … Qu’est-ce qu’il y a ? demanda alors le blond, revenant vers Marc

- J’ai pas envie d’être seul ce soir.

- Ah… Et bien monte, je dois avoir des bières au frigo… répondit Manu tout en se défaisant doucement de l’étreinte du brun et l’invitant à franchir la porte

 

            Marc suivit donc Manu qui alla appeler l’ascenseur. Les deux hommes y montèrent mais pas un mot ne franchir leurs lèvres. Ils pénétrèrent dans l’appartement du blond toujours dans le silence le plus total. Manu alla dans la cuisine et revînt avec deux bières, il en tendit une à Marc et se laissa tomber dans le canapé à ses côtés.

 

- Et bah, quelle journée… soupira le blond tout en passant sa main dans ses cheveux.

- Comme tu dis…  répondit Marc avant de prendre une gorgée

 

            Le regard perdu sur le mur face à lui, Marc semblait en proie à une réflexion intense. Manu à ses côtés regardait son profil en soupirant intérieurement. Et puis, comme un pantin qui s’anime soudainement, Marc se pencha en avant et posa sa bière sur la table basse.

            Se rasseyant correctement, Marc posa ses mains sur ses cuisses et tourna son regard vers son ami.

- Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? demanda Manu

            Se mettant alors face au blond, Marc tendit une main pour se saisir de la bière de Manu et la poser elle aussi sur la table basse. Un fourmillement naquit soudainement au creux du ventre du blond et il sentit ses joues devenir cramoisies alors que le brun venait de poser sa main sur sa joue. Et doucement, Manu vit le visage du brun se rapprocher du sien, comme au ralentit, avant que ses lèvres chaudes ne se posent doucement sur les siennes.

            Les yeux grands ouverts, Manu regardait ceux de Marc qui semblaient légèrement embués alors qu’il avait rompu le contact de leurs lèvres et qu’il s’était mis à caresser sa joue de son pouce. Un fin rire franchit la bouche de Marc qui se mit à sourire avant de fermer les yeux et d’unir de nouveau leurs lèvres.

            Son cœur tambourinant dans la poitrine, Manu garda quelque secondes encore les yeux ouverts, son corps parcouru de frissons, les fermant finalement alors qu’il sentit la langue chaude de Marc passer sur ses lèvres.

            S’abandonnant à ce baiser, ne voulant penser à rien d’autre, le blond passa ses bras autour du cou de l’homme qu’il aimait. Il aura tout le temps d’y penser plus tard…

 

_________________

If there's a place that I could be
Then I'd be another memory
Can I be the only hope for you?
Because you're the only hope for me
And if we can't find where we belong
We'll have to make it on our own
Face all the pain and take it on
Because the only hope for me
Is you alone

My Chemical Romance The only hope for me is youlien YouTube

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 14:39

Désolées du retard >.<

On est en pleine rédaction de mémoire pour nos formations respectives alors on a un peu zappé x)

- enfin j'ai (Sid) vu que c'est moi la responsable du postage x) -

Bonne lecture et bonnes révisions pour ceux qui ont leur partiels en janvier !

Bonnes vacances aux autres et courage à ceux qui bossent !

 

__________________________

 

 

- XX -

Laisse moi t’aider…

 

            Manu courrait à perdre haleine depuis plusieurs minutes déjà, esquivant voiture et vélos, piétons et bus… Il courrait avec la seule idée en tête qu’il comptait pour Marc autant que Marc comptait pour lui. Qu’il l’aimait, peut-être, qu’en tout cas, il fallait mettre tout ça au clair. Et puis, si Sandrine s’était trompée, et bien tant pis. Mais le blond ne pouvait restait sans rien faire après que la brune lui ait dit tout ça. Alors il s’était mis à courir comme un fou sans jamais ralentir. A croire que la chance était avec lui car chaque passage piéton qu’il traversait était vert, ou en tout cas, il n’y avait pas de voiture. Il arriva ainsi, en bas de l’immeuble de Marc et la chance continuait d’être avec lui alors qu’une personne sortait du bâtiment, lui tenant la porte au passage, un sourire amusé sur le visage alors que le blond était en nage et avait ralenti juste au passage de la porte avant de se remettre à courir en direction des escaliers. Une centaines de marche qu’il monta au pas de course, ne s’arrêtant que devant la porte de l’appartement de Marc.

            Essoufflé, respirant comme si sa cage thoracique allait exploser, il appuya sur le bouton de la sonnette puis se courba en avant, posant ses mains sur ses genoux, cherchant son souffle. Plusieurs secondes passèrent ainsi mais la porte restait close. Alors il sonna une nouvelle fois mais n’obtînt pas plus de réponse. Il recommença, une troisième fois, une quatrième. Son doigt ne quitta pas le bouton jusqu’à ce que la porte s’ouvre.

 

- C’est quoi ce bazar ! tonna la voix de Marc, les cheveux hirsute, ses lunettes dans la main et cette même main se frottant les yeux

 

            Manu l’aurait réveillé… ?

 

- … Qu’est-ce que tu fiches là… ? demanda le brun en français tout en posant ses lunettes sur son nez Je croyais avoir été clair. Ajouta-t-il tout en fixant Manu d’un œil mauvais

- Non, justement, t’as pas du tout été clair, huh… fit le blond tout en cherchant encore son souffle

- J’ai rien de plus à ajouter Manu, ça devait se finir comme ça, un point c’est tout. Salut.

 

            Marc se retira alors de l’encadrement de la porte qu’il referma. Mais Manu ne l’entendait pas du tout de cette oreille et connaissant Marc, il savait bien qu’il fallait lui tenir tête. Alors tendant le bras, il retînt la porte et poussa vivement dessus, l’ouvrant en grand et entrant dans l’appartement.

            L’instant d’après, son poignet était enserré avec force par la main de Marc qui lui lança un regard des plus courroucé.

 

- Je t’ai dis de partir Manu ! tonna sa voix

- Et moi je ne veux pas que ça se termine comme ça !

- C’est le cadet de mes soucis Emmanuel-Fritz, sort d’ici.

 

            Il l’appelait par son prénom entier… ! Sandrine s’était-elle totalement plantée… ? Non ! Impossible ! C’était justement parce que marc réagissait avec tant d’opposition que le blond savait que son amie avait dit vrai. Marc restait juste fidèle à lui-même et à ses fausses convictions.

 

- Marc, stop, arrête les frais immédiatement. Répondit le blond, ancrant ses prunelle azure dans la froideur automnale de Marc Pour une fois dans ta putain de vie hypocrite, soit franc avec moi à défaut de l’être avec toi-même.

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?! Arrête d’être égoïste et de ne penser qu’à ta petite pomme !

- Oui je suis égoïste ! Oui j’ai joué avec le feu ! Mais moi au moins j’en suis conscient ! répliqua Manu avec autant de froideur que le brun

 

            Les deux hommes se regardaient en chien de faïence, le brun serrant toujours fortement le poignet du blond. Une tension sans nom était en train de monter entre eux.

 

- Si t’es uniquement venu pour me dire ça, tu peux partir. Répondit Marc, le sourcil arqué

- Non, j’ai d’autres choses à dire avant. Répliqua Manu du tac-au-tac J’aimerais que tu comprennes, que tu prennes conscience que tu te voile la face Marc.

 

            Un rire tonna alors aux oreilles du blond. Marc avait lâché son poignet et son rire gras emplissait la pièce.

 

- Ah bin ça y est ! T’as vu Sandrine et vous vous êtes monté le bourrichon ! Arrête de vivre dans un compte de fées Manu, ne crois pas que tu m’es sentimentalement indispensable ! fit Marc sur un ton des plus mauvais.

- Oui j’ai vu Sandrine. Répondit Manu sérieusement Mais là tu vois, je ne suis pas en train de parler de nous deux, je parle de toi. Uniquement de toi Marc. Tu vois bien que c’est toi qui a l’esprit complètement embrouillé !

 

            Le regard que lui lança alors Marc était des plus magnanimes. Le sourcil arqué, il fixait Manu d’un air de dire « mais qu’est-ce que tu me raconte encore là ? » C’était tout juste s’il n’allait pas croiser ses bras sur son torse. Le genre d’expression de base, que tout humain possède et use en les circonstances appropriées. Mais voilà, Marc n’avait jamais eu plus d’expression que le strict minimum. Sans connaître exactement le mode de fonctionnement de la pensé de Marc, Manu savait très bien que cet homme ne savait pas analyser les choses et qu’il préférait toujours les reléguer au second plan. Et, puisqu’il était un homme fort que rien ne semblait atteindre, il gardait toutes ses choses enfouies au fond de lui sans jamais éprouver le besoin de les faire sortir.

            Manu savait tout ça. Alors, il devait lui tenir tête et trouver les mots pour le faire réfléchir.

 

- Je ne suis pas là pour parler de nous Marc. Reprit Manu Je ne suis pas là pour te demander de me pardonner, pour te demander de me reprendre ! J’ai eu une semaine pour réfléchir à tout ça, pour analyser tout le mal que je t’ai fait. On ne peut plus revenir en arrière, ça j’en suis conscient alors, si après tout ça, tu ne veux vraiment plus me voir, et bien soit. Je disparaitrais. Mais avant, je voulais te parler, parce que justement j’ai vu Sandrine et qu’elle m’a dit que tu n’allais pas bien. Je suis ici en cet instant uniquement pour toi, parce que ça me fait de la peine de te savoir mal. Parce que je t’aime et malheureusement, je pense que ce sentiment ne changera jamais. Tout comme celui qui tu éprouve pour Isabelle.

 

            Il avait tout craché d’une traite, sans vraiment y réfléchir. Mais c’était ce qu’il pensait.

 

- … Je vais très bien Manu, donc j’ai pas besoin de ton aide. Répondit Marc, croisant ses bras sur sa poitrine

- Mais arrête Marc ! Arrête ça ! Putain, réfléchit un peu avant de parler merde ! cria presque le blond

 

            Manu ne perdait pas patience. Non. Il savait très bien qu’il s’était lancé dans un jeu qu’il mettrait du temps à gagner. Mais il fallait qu’il le fasse, pour Marc. Parce que ce type avait bien plus de problèmes qu’il ne voulait laisser l’entendre. Alors manu haussait le ton lui qui d’ordinaire détestait crier. Parce qu’il essayait tous les moyens à sa portée pour faire prendre conscience à Marc de son état.

 

- Mais demande-toi un peu ! Pose-toi la question Marc ! Sérieux, comment tu peux me dire que tu vas très bien alors que t’as mis fin à notre relation du jour au lendemain ?! Alors qu’à peine trois semaines avant tu m’as dit ne jamais être allé voir ailleurs depuis le début de mon chantage ! Alors que t’es un mec volage qui baise à tout vas, qui se casse sans jamais rien dire ! Comment tu peux dire que tu va bien alors qu’il y a toujours eu un trou béant dans ta vie ?! Toi qui me répète sans cesse que tu aime Isabelle plus que tout, demande-toi comment ça se fait que tu ais pu la tromper de si nombreuse fois sans que ça ne te pose jamais problème ! Demande-toi pourquoi t’as finit par lui cracher le morceau ! Putain Marc, t’as un problème, un sérieux problème ! Pourquoi tu ne veux pas en prendre conscience ?! Tout ce que tu va y gagner c’est de finir malheureux ! Vous êtes en instance de divorce Marc ! Et de ce que tu me dis, tu ne pourras jamais aimer quelqu’un d’autre qu’elle ! Tu te pourri la vie Marc et tu ne t’en rends même pas compte ! Putain, comment tu veux que je reste de marbre moi ?! Ne suis-je donc pas ton ami avant d’être le mec qui est amoureux de toi… ?!

 

            Oui, en cet instant, Manu avait le sentiment profond de n’être qu’un ami. Pour une fois, il n’agissait pas égoïstement. Dusse-t-il perdre Marc à tout jamais, au moins, c’était dit.

            Il ne supportait pas l’idée que l’homme qu’il aimait foute sa vie en l’air comme ça.

 

- … Ça te va bien de me dire ça. Répondit alors Marc sur un ton froid Toi qui cours toujours après les mauvaises personnes ou les gens qui ne sont pas disponibles. Toi qui n’as jamais su construire quelque chose de solide… Ne parle pas de ce que tu ne connais pas, sois d’abord irréprochable avant de te permettre de te mêler de la vie des gens et d’analyser ce qui ne te regarde pas. Maintenant qu’on a chacun dit ce qu’on avait sur le cœur, tu peux partir. T’as su entrer, tu sauras sortir.

 

            Clignement des yeux, Marc rompt le jeu de regard et se retourne, commençant à avancer en direction de sa chambre.

 

- Ouais, t’as raison. Répondit Manu après quelques secondes Je n’ai jamais rien su faire de concret de ma vie à part parler de celle des autres. Pourtant c’est toujours parti d’un bon sentiment. Je suis parti d’un mauvais pas à cause des sentiments que j’éprouve pour toi mais c’est terminé maintenant. Tant pis si je t’aime à en crever jusqu’à la fin de mes jours, je veux juste que tu sois heureux. Si jamais t’as besoin d’aide, tu peux compter sur moi. C’est tout.

 

            Et Manu fit demi-tour lui aussi, franchissant la porte de l’appartement et la refermant derrière-lui. Il avait dit tout ce qu’il voulait dire. Même si Marc lui avait renvoyé des choses qu’il ne voulait pas forcément entendre, au moins, maintenant c’était clair. Si Marc voulait revenir vers lui, il le ferait. Sinon, tant pis…

            Après tout, Manu l’avait bien cherché ! Il fallait payer la monnaie de sa pièce… Mais il restait tout de même persuadé qu’il n’était pas allé trop loin. Même s’il s’en était lui aussi prit plein la gueule, même si Marc n’avait pas du tout apprécié qu’il lui dise toutes ces choses, manu savait qu’il avait bien fait. Parce que Marc n’était pas capable d’analyser les choses sans qu’on l’y invite. Peut-être que manu ne reverrais jamais le brun mais au moins, il pourra continuer sa vie dans l’espoir que Marc trouve une certaine stabilité et surtout soit heureux. Qu’il trouve comment combler le vide qui l’habite.

 

 

            Vendredi soir au Nostra Bella. Un groupe d’homme en costar cravates vient de franchir la porte du bar dans un brouhaha tonitruant, desserrant leur cravate et la fichant sur leur épaule avant de la jeter sur leur épaule ou la glisser dans leur mallette.

 

- Garçon, pressions pour tout le monde s’il vous plaît, on est neuf ! lança l’un d’eux à l’intention de Jérôme qui s’était approché

 

            Derrière son bar, Manu fixait ces hommes qui étaient en train de s’installer à la longue table près du comptoir. Un en particulier qu’il n’avait pas vu depuis deux semaines.

 

- T’as vu, y’a Marc. Fit Sandrine qui s’était rapproché de lui, fixant la table

- Ouais, j’ai vu… répondit simplement Manu avant d’attraper des verres et commencer à les remplir de bière

 

            Le blond sentait le regard de son amie sur lui mais il n’ajouta rien de plus. Qu’avait-il à dire ? Les deux hommes avaient été clairs l’un avec l’autre, ça n’était pas à Manu de faire le premier pas.

            Les bières servies, le blond retourna à ses affaires et Sandrine aux siennes mais Manu sentait sur lui un drôle de regard qu’il n’arrivait pas à analyser. En faite, c’était Jérôme qui le fixait ainsi. Manu ne racontait rien à son serveur mais il savait que le jeune homme n’était pas dupe et qu’il avait comprit qu’il s’était de nouveau passé quelque chose entre les deux hommes alors que Marc n’avait pas mis les pieds au Nostra Bella depuis plusieurs semaines. Lui qui était intervenu la fois où Marc s’était bourré la gueule alors que Manu ne voulait pas lui parler.

            Le blond secoua la tête, comme pour se débarrasser de feuilles agrippées dans ses cheveux. Jérôme sembla comprendre parce que l’instant d’après, Manu ne sentait plus son regard sur lui. Si Marc voulait lui parler, il viendrait à lui. Même Sandrine resta de côté alors que le blond lui avait raconté au retour de chez Marc. Pourtant, un nouveau regard le fit frémir et le blond n’eu même pas besoin de lever les yeux pour savoir que c’était Marc qui s’était mis à le fixer.

            Le regard du brun était des plus insistants et Manu avait la désagréable sensation chatouilleuse qu’il éprouvait à chaque fois qu’une de ses oreilles se tendait comme une curiosité inconsciente de savoir ce qu’il se passait non loin de lui. Pourtant, il n’y avait rien à entendre alors que les hommes parlaient entre eux et que Marc restait coi, son regard marron ne le quittant pas.

            Une bonne heure passa ainsi, Manu se concentrant sur ce qu’il avait à faire alors que son oreille continuait de se tendre en direction de la table où était Marc et que le brun ne le quittait toujours pas du regard. Et puis, soudainement, son oreille vibra désagréablement alors que le prénom du brun retentissait dans la conversation de ses collègues.

 

- Hey ho Marc ! T’es pas avec nous là !

- Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? demanda une deuxième collègue

- … Rien. Répondit le brun alors que Manu ne ressentait plus son regard sur lui

- Menteur, tu fixes le barman depuis qu’on est entré dans le bar ! fit une quatrième voix

 

            Relevant alors les yeux, Manu posa enfin son regard sur la table, essayant de voir à qui appartenait cette voix qui avait vu clair dans le petit jeu du brun. Cette voix qu’il avait déjà entendue et qu’il reconnu sans peine alors que face à Marc se trouvait un certain David. Un type qu’il connaissait un peu parce qu’il était gay et qu’ils se croisaient parfois dans le milieu.

 

- Ha ha Marc ! Qu’est-ce qu’il t’arrive, t’es en train de virer ta cuti ?! demanda un autre collègue

- Mais c’est vrai ça ! s’exclama un cinquième homme Ça fait longtemps qu’on t’as pas vu avec une gonzesse ! Toi qui les enchainais !

- Tu nous fais donc des cachotteries, cher Marc… ? appuya David

- Haha, hilarant messieurs… fit Marc avant de prendre une gorgée de bière, une expression blasée sur le visage

- Roh allé Marc, tu peux nous le dire ! Tu t’es tapé Manu… ?

- D’où tu connais Emmanuel-Fritz toi ?! répliqua vivement Marc

- Hin hin, alors tu le connais… susurra David, le sourcil arqué, un sourire amusé et les bras croisés sur son torse Pour ma part, je suis gay, comme lui, et je le connais du milieu. On discute ensemble quelque fois et je savais qu’il tenait ce bar alors j’ai eu envie d’y faire un tour ce soir avec vous…

- … Moi je le connais parce que je venais régulièrement ici. Répondit Marc un peu plus calmement

- Tu venais, comment ça ? demanda David

- Oui je venais. En quoi ça te regarde que je vienne plus ? Qu’est-ce que t’as à fouiner dans mon intimité ?

- Dans ton intimité ! Mais Marc ! Que nous caches-tu ?! Dis-nous donc tout, ça nous intéresse !

- J’ai rien à te dire, David. Répliqua sèchement Marc avant de reprendre de la bière

 

            David se redressa alors, posant ses coudes sur la table et regardant fixement Marc.

 

- Tu t’es tapé le barman, j’en suis sûr ! fit David amusé Remarque, y’a plein de mecs qui lui tournent autour… Moi le premier… En y repensant, c’est d’ailleurs étrange que tu ai pu l’avoir alors que ce mec repousse tout le monde… Dis moi c’est quoi ton truc, tu crois que j’ai mes chances avec lui ?

 

            Raclement de chaise, bruit tonitruant de quelque chose qui tombe au sol. Plus un bruit dans la salle, même le groupe s’est arrêté de jouer. Tous les regards sont fixés vers la table de Marc alors que ce dernier est debout, crispé, le poing en avant près à frapper. Mais Jérôme a réagit au quart de tour est s’est déjà interposé, se plaçant devant Marc.

 

- Monsieur, c’est la deuxième fois que vous faites du grabuge ici, la troisième sera la dernière. Vous êtes prévenu. Fit Jérôme alors que Marc fixait David comme s’il allait le foudroyer du regard

 

            Face au brun, David avait viré blême mais avait très vite reprit des couleurs, un fin rire s’échappant de sa bouche.

 

- … Je sors fumer. Fit alors Marc, repoussant Jérôme et se dirigeant vers la sortie

 

            Le brun sortit, les paroles reprirent dans la salle et la musique de même. Le regard tourné vers la porte, Manu n’entendait plus que des bribes de la conversation des hommes avec Jérôme. « Deuxième fois ? » « Il s’est vraiment tapé le barman ? » « Excusez-moi messieurs mais la conversation s’arrête ici. » Complètement figé sur place, Manu fixait le profil de Marc qu’il voyait à travers la vitre. Il n’entendit pas Sandrine se glisser à ses côtés.

 

- Va le voir. Fit la jeune femme

- Nn non… répondit Manu dans un sursaut Pas tout de suite…

- … Ok.

 

            Sandrine s’éloigna alors et Manu baissa les yeux, remplissant un verre de bière avant de remplir le plateau face à lui. Plusieurs minutes passèrent et Gros-Louis vînt se frotter aux jambes de son maître qui le prit dans ses bras.

 

- Toi au moins, tu ne me laisseras jamais tomber… murmura Manu dans la fourrure de l’animal qui s’était mis à ronronner

 

            Regardant de nouveau par la fenêtre, le blond vit Marc tirer avec force sur sa cigarette.

 

- Sandrine ? appela Manu Je, je vais prendre ma pause.

- D’accord. Répondit la jeune femme dans un sourire

           

            L’instant d’après, Manu était dehors après avoir confier son chat à la jeune femme. Prit par le froid soudain, il grelotta, se frottant les bras de ses mains et s’approcha de Marc.

 

- Ca va ? fit-il un peu hésitant

 

            Le brun leva brusquement la tête, fixant quelques secondes Manu avant de détourner le regard, sans répondre.

 

- Je suis désolé de ce qu’il s’est passé tout à l’heure… ajouta le blond

- Pourquoi t’es désolé ? C’est pas de ta faute. Répondit Marc toujours sans le regarder

- Bah, si, un peu quand même…

- Non c’est moi. Je sais pas pourquoi j’ai réagit comme ça mais l’entendre parler de toi comme un vulgaire morceau de viande ça m’a fait voir rouge. J’avais vraiment envie de le frapper…

 

            Un fin rire s’échappa alors de la bouche du blond.

 

- C’est gentil… fit-il dans un murmure

- Non c’est pas gentil alors que nous deux on s’est tout dit et qu’on est sensé ne plus rien à voir l’un avec l’autre. Répondit sèchement Marc

- Bah, apparemment c’est pas le cas.

 

            Manu ne savait pas trop sur quel pied danser mais il savait que s’il partait maintenant, que s’il ne saisissait pas la perche tendue par Marc, ça serait terminé. Finalement, c’était lui qui était allé vers le brun…

 

- Pffff… soupira Marc J’ai reçut les papiers du divorce ce matin et j’ai été incapable de les signer. Fit le brun, détournant encore plus le regard et tirant sur sa clope

- Comment ça ? demanda le blond

- T’as raison, j’ai un problème. Ajouta Marc Ca fait deux semaines que je rumine ce que tu m’as dis l’autre jour. Je n’y crois pas une seule seconde, tout ce que tu as pu dire sur ma vie est totalement faux mais il n’empêche que j’arrête pas d’y penser. Depuis deux semaines je ne fais que penser à toi, à notre amitié, à ton chantage, à ce qu’on a vécu ensemble. Et recevoir les papiers du divorce ce matin a fait resurgir en moi tout ce que j’avais vécu avec Isabelle et tout s’est mélangé. J’avais l’intention de me bourrer la gueule ce soir mais il a fallu que David nous entraîne ici et j’ai pas pu ôter mes yeux de toi. T’es ancré en moi Manu putain ! Je t’ai dans la peau et je ne sais pas quoi faire de ça ! Mais je pense aussi à Isabelle et j’ai encore plus mal…

 

            Figé sur ses deux pieds, Manu accusait le coup. C’était la première fois que Marc s’ouvrait à lui comme ça… Et ça le tétanisait autant qu’il avait toujours voulu ça.

 

- … Si tu aime autant Isabelle, pourquoi tu n’essayes pas de la récupérer ? Enfin, je veux dire, si elle t’arrache autant le cœur, pourquoi tu n’essaye pas de la reprendre… ?

 

            Le blond avait dit ça sans vraiment réfléchir. Marc venait de lui dire qu’il l’avait dans la peau mais Manu lui, ne pensait qu’au fait que le brun avait été chamboulé en recevant les papiers du divorce. Qu’il était malheureux à cause d’Isabelle.

 

- Mais qu’est-ce que tu me raconte encore… ? répondit Marc, se tournant alors vers le blond Tu me dis ça après le chantage que tu m’as fait ?! Tu me dis d’aller récupérer Isabelle après ce que je viens de te dire ?! Mais, t’es con ou tu le fais exprès ?!

           

            Oui il était con. Mais il ne le faisait pas exprès…

            Comment réagir, comment réaliser quelque chose qu’il n’espérait plus de la part du brun… ? Lui qui avait tant voulu des mots d’amour, il venait de se les faire cracher à la gueule en plus du trop plein d’émotion de l’homme qu’il aime.

 

- Mais je… commença-t-il

- Tu rien. Tais-toi. Coupa Marc Reste ici et ne dis rien.

 

            Des mots d’amour… Ça en était tout en n’étant pas vraiment. Comme l’avait deviné Sandrine, le brun était totalement perdu dans ses sentiments et émotions et il ne savait pas quoi en faire. Mais Manu n’avait pas non plus de solution. Il ne pouvait qu’être spectateur. Que subir, même… Alors, comme le lui avait intimé Marc, il se tue, prenant appuie contre la fenêtre du bâtiment, il fixait le profil de Marc qui s’était remit à tirer sur sa clope avec un peu moins de ferveur.

            Lorsque le brun eu terminé, leurs regards se croisèrent à nouveau et Marc fit un petit signe de tête, en guise d’au revoir, alors qu’il avait mis ses mains dans ses poches et s’éloignait.

            Manu fixa la grand silhouette noire jusqu’à ce qu’elle tourne au coin de la rue avant de rentrer dans son bar. De retour derrière son comptoir, il fit un sourire à Sandrine, lui signifiant qu’il lui raconterait plus tard. La soirée se poursuivit dans le calme mais ni David ni aucun autre collègue de Marc vînt le questionner quant à son départ.


_________________

 

Never mind, I'll find someone like you,
I wish nothing but the best for you, too,
Don't forget me, I beg,
I remember you said,
" Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead… "
Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead, yeah.

 

Adèle Someone like youlien YouTube

 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 14:00

Finalement, on poste x)

Et on postera tous les dimanches qui vont suivre, promis juré !

On a ratrappé notre "retard"...

Sur votre écran ça suit doucement son cours mais dans notre fichier, c'est bientôt la fin !

Ou pas, la troisième partie va suivre normalement sans coupure x)

Bonne lecture ;)

 

_________________________

 

 

- XIX –

Quel con, mais quel con… !

 

Tout était finit. Oui, c’était vraiment terminé.

Marc l’avait quitté et le blond savait qu’il ne reviendrait pas… Et que tout était de sa faute.

            Depuis trois jours qu’il ruminait ça, il en était venu à la conclusion que tout venait de lui. Le chantage, en premier lieu, mais aussi cette rupture… Il avait agit égoïstement, puérilement… Il n’avait pensé qu’à sa gueule et ses petits sentiments mièvres… Jamais, jamais il ne s’était interrogé sur les ressentiments de Marc.

            Jamais il n’avait pensé au fait que le brun puisse être mal à l’aise, puisse mal vivre cette situation. Il avait accepté le deal alors Manu pensait qu’il surmontait. Il pensait que tout était clair pour Marc. Mais ça n’était pas du tout le cas.

            Manu avait joué avec le feu, encore plus ce soir là, lorsqu’il avait dit à Marc ne pas supporter l’idée qu’Isabelle était toujours présente dans son cœur malgré leur instance de divorce.

            Oui, ce soir là, il avait vraiment agit égoïstement sans penser aux conséquences. Et maintenant, il fallait qu’il en assume les frais. Et il avait décidé de lâcher prise.

            Tout était irrémédiablement fini et pleurer sur son sort ne servirait à rien. Le blond savait de toute façon très bien que ça ne servirait à rien de s’excuser auprès de Marc, ce dernier ne reviendra pas. Et puis, Emmanuel-Fritz en avait vraiment marre de ces bouleversements sentimentaux.

            La façon dont tout s’était terminé était vraiment dure mais, en faite, Manu était étrangement soulagé. Un poids s’était enlevé de ses épaules et il se sentait libéré. La vérité c’est qu’il n’avait jamais véritablement assumé son propre chantage.

            Sandrine avait traité Marc de connard mais en fin de compte, n’était-ce pas plutôt lui le salaud ? Lui, qui disait aimer Marc mais qui ne prenait absolument pas en considération ses sentiments et émotions… ? Pourquoi, mais pourquoi n’avait-il pas simplement accepté l’amitié de Marc ?! Ca lui avait suffit pendant presque une année, alors pourquoi avait-il fait ce chantage ?! Et puis, il avait laissé tomber Jean-Baptiste alors que ce type était tout ce dont il avait besoin…

            Tout ça à cause de ce sentiment qu’on nomme « amour »… En cet instant, le blond détestait vraiment ce mot et tout ce qu’il représentait. Comme on dit, l’amour rend aveugle, mais il rend aussi con !

            L’amour est égoïste, puéril, on ferait tout en son nom mais lui ne nous remercie jamais comme on le voudrait vraiment.

            Alors Manu avait décidé de l’ignorer.

            A présent, même si c’était dur, il avait véritablement décidé de laisser tomber… Et puis, c’était de sa faute après tout alors, autant en assumer les conséquences. Le truc maintenant, c’était de ne pas regretter. Et de ne pas avoir de remords de ne pas tenter d’arranger la chose, de ne pas rattraper Marc, de ne pas aller s’excuser. De toute façon, connaissant le brun, Manu pensait qu’il l’avait déjà oublié, comme il avait oublié toutes les nanas qu’il avait pu sauter.

            Manu n’était qu’un trophée à son tableau de chasse. Et c’était tout. De toute façon, Manu avait à présent d’autres chats à fouetter que de ruminer cette sale histoire… En effet, Sandrine lui avait dit vouloir garder le bébé et le blond était à présent tout à son amie qui même si elle était prête à assumer son choix était tout de même assez bouleversée. D’autant plus qu’elle ne savait absolument pas comment le dire à Demba.

            La fin de la semaine se passa ainsi, Manu l’esprit occupé à Sandrine, la surveillant du coin de l’œil. On était dimanche soir et le blond était affalé devant sa télévision, Gros-Louis sur ses genoux, une bière à la main et un thriller à l’écran. Il sursauta lorsqu’il entendit l’interphone.

 

- Oui ? fit-il dans le combiné

- Manu ? C’est Sandrine, tu m’ouvres ?

 

            Un peu surpris par cette visite inattendue, Manu appuya sur le bouton qui ouvre la porte de l’immeuble et alla enfiler une veste avant que son amie n’entre dans l’appartement.

 

- J’ai tout dit à Demba et il m’a quitté. Fit Sandrine à peine installée dans le divan

- Quoi ?! répondit Manu surprit

- Tu as très bien entendu, il ne veut pas du bébé et comme je ne changerais pas d’avis alors il m’a quitté.

- Putain, Sandrine ! fit Manu avant de prendre son amie dans ses bras

- Non mais, ça va, t’en fais pas ! J’accuse le coup mais… Mais ça va, je suis capable d’élever cet enfant et l’aimer sans lui.

 

            Petit sourire, Sandrine avait doucement repoussé l’étreinte de son ami. Ce qui surprit encore plus Manu qui ne comprenait pas vraiment pourquoi elle était venue si elle n’avait pas besoin qu’on lui remonte le moral.

 

- … Mais, c’était quand ça ? Quand lui a-tu dis ? fit Manu, se demandant si Sandrine gardait ça depuis quelques jours, préférant d’abord analyser la situation seule avant de lui en parler

- Aujourd’hui, en fin de matinée.

- Hein ?!

- Ouais, et il m’a même pas laissé le temps de parler, il m’a fait : « J’en veux pas, puisque tu veux pas avorter, c’est terminé. » Et il est parti, comme ça…

- Putaiiiiin ! s’écria Manu, outré

- Ouais, comme tu dis… Enfin bon, toujours est-il qu’en sortant de chez moi, parce que je voulais venir te voir bin… J’ai croisé Marc, j’étais en pleure, il a tout de suite comprit et on est allé chez lui où on a pas mal discuté… Et puis voilà, maintenant tout va bien, je sais que je peux assumer tout ça, que je serais une bonne mère et puis, je ne suis pas seule. Je vous ai tous les deux, les meilleurs amis qu’on pourrait avoir.

 

            Nouveau sourire, Sandrine vient de poser sa main sur la joue de Manu avant de se réfugier finalement dans ses bras.

            Un silence s’installa alors que les deux jeunes gens s’étreignaient doucement mais Sandrine se redressa bien vite. Posant sur le blond un regard dès plus accusateur.

 

- Mais au faite, tu m’as mentit connard !

- Hein… ? fit Manu héberlué

- Tu m’avais dis que Marc était en séminaire et que c’est pour ça qu’il ne venait plus au bar ! Mais en faite, c’est que vous avez cassé !

- Sandrine, on a jamais vraiment été ensemble. Répondit Manu, fermement Et puis j’avais mes raisons de te mentir, j’avais besoin de faire le tri. Ajouta-t-il tout en se défaisant de l’étreinte de la brune

- Ah ouais ? Et t’en es venu à quelle conclusion alors… ? fit Sandrine, les bras croisés sur sa poitrine et le regard courroucé

- … Je laisse tomber. J’ai fais le con, maintenant j’assume.

- Ah bin ça pour faire le con, en effet… répondit Sandrine Mais Marc aussi a été con.

- Hein, comment ça ?

- Réfléchit deux secondes : tu lui a fais un chantage ignoble n’est-ce pas ?

- Oui…

- Et bien il a été con de l’accepter ! Vous n’en seriez jamais là s’il avait di non ! Et quand bien même, au moment où tu lui a fais ce chantage, tu n’étais pas en état d’accepter une simple amitié, je sais très bien qu’à la longue, tu t’y serais fais…

- Oui, je sais… répondit Manu, le regard baissé Mais, comment vous en êtes venu à parler de ça alors qu’à la base le sujet c’était toi ? ajouta-t-il relevant les yeux

 - Bah, j’ai été surprise de tomber sur lui alors que tu m’avais dis qu’il était parti en séminaire pour deux semaines…

- Ah…

 

            Assez gêné par la situation, Manu avait ramené ses jambes contre son torse, les yeux de nouveau fixant ses pieds et les mains croisées.

 

- Tu sais, même si tu viens de me dire que tu laissais tomber, je sais que ça te tracasse quand même et si ça peut te rassurer, Marc est dans le même état.

- … Comment ça ? demanda Manu, relevant le visage

- Mais il crève d’amour pour toi ce con, c’est juste qu’il se voile la face ! s’exclama Sandrine mi-enjouée, mi-atterrée

 

            Un rire nerveux fusa de la bouche de Manu qui passa sa main dans sa nuque.

 

- Arrête, te fous pas de moi comme ça, j’ai tiré un trait sur lui et c’est mieux ainsi.

- Non toi arrête ! T’es si stupide et borné pour ne pas avoir compris que Marc ne sait juste pas quoi faire des sentiments et émotions qu’il éprouve pour toi ?!

- Sandrine, il a encore Isabelle en tête ! s’exclama Manu Je n’étais qu’une baise parmi tant d’autre, je n’ai pas plus de valeur à ses yeux que toutes ces nanas qu’il a baisé ! C’est juste que ça a duré plus d’une nuit parce que je lui ai fait un chantage…

- Ah ouais ? Et à ton avis, pourquoi y a-t-il mis fin si ce n’était qu’une simple histoire de coucherie ?

- Parce qu’il en avait marre.

- S’il en avait vraiment marre, il serait parti sans rien te dire ! Je le connais Marc, je sais comment il est avec ses coups d’un soir pour avoir été l’un d’eux ! Il se tire sans rien dire pendant que l’autre dort ! Il n’aurait donc jamais attendu que tu te réveille pour te quitter s’il te considérait vraiment comme un simple plan cul !

- … Mais comment tu sais ça toi ?

- Bah, il m’a tout raconté pardi ! Et dans les moindres détails…

 

            Petit clin d’œil et léger coup d’épaule. Sandrine a un sourire facétieux et les yeux brillants.

 

- Arrête, c’est pas drôle. Fit Manu, détournant le regard

- Oulala, sois pas si susceptible ! J’essaye de te remonter le moral là…

- C’est pas de la susceptibilité, c’est juste frustrant… répondit Manu, le visage entre ses mains A moi, il ne me dit jamais rien… Comment veux-tu que je comprenne quoi que se soit à ce qu’il se passe dans sa tête s’il ne me dit rien ! Moi, j’ai tout pris dans la gueule, je me suis efforcé à tout dire, même si ses réponses me faisait plus de mal que de bien, j’ai était le plus franc possible avec lui mais lui, il n’a jamais rien dit… Et excuse moi, je ne pense pas qu’il m’aime comme tu le dis. Je ne peux pas concevoir qu’il puisse aimer deux personnes. Isabelle est et restera à jamais dans son cœur, bien que ça soit finit entre eux. Et je comprends très bien alors que, comme tu l’as si bien dis, j’ai laissé tomber, mais j’ai pas oublié. Et j’oublierais jamais.

- Ok, tu ne me crois pas ? Alors t’ouvre grand tes écoutilles et tu me laisse parler !

            Se redressant contre le dossier du sofa, Sandrine fixait Manu de ses grands yeux marron une expression des plus sérieuses sur le visage.

 

- Quand je l’ai croisé, ce matin, j’étais en pleure. En plus je m’étais maquillée histoire de faire bonne impression à Demba, enfin bon, voilà, toujours est-il que mon mascara dégoulinait, j’étais vraiment pitoyable ! Tout ça pour dire que je lui ai plus ou moins rentré dedans sans savoir que c’était lui et que quinze minutes plus tard j’étais chez lui devant une tasse de thé et un bon steak frite sur le feu… En faite il revenait de ses courses pour la petite histoire. Bref, j’ai tout déballé, pleurant un peu plus histoire d’être bien crados, et puis il m’a rassurée, comme il l’a fait la dernière fois. Me disant que j’avais pas besoin de lui, qu’il savait que je serais une bonne mère, que j’étais pas seule, que c’était normal que je sois dans cet état, car j’aime Demba, que j’avais le droit de pleurer, blablabla. Ce que j’avais besoin d’entendre quoi ! Et puis on a commencé à manger et là, j’ai tilté. Comment se pouvait-il que je sois dans sa cuisine à manger avec lui alors qu’il était sensé être à un séminaire pendant 2 semaines à Perpette-les-Oies ! Je peux même pas te décrire la gueule qu’il a tiré quand je lui ai dis ça ! Et puis alors, j’ai compris qu’il s’était passé quelque chose avec toi et je lui ai demandé… Ca n’a pas été chose facile que de lui tirer les vers du nez, tu le connais, mais j’ai réussit à avoir quelques petites choses qui ma fois sont intéressantes… Déjà, il n’a pas pu me cacher son trouble. Il m’a dit qu’il avait mis un terme à ton chantage, m’a raconté entre deux mots comment ça s’était passé, sans vraiment enter dans les détails mais suffisamment pour que je me rende compte qu’il était vraiment mal… Je te jure Manu ! Il ne me regardait même pas ! Et puis il m’a dit ça : « Je déteste cette situation ! Je tiens à lui moi, putain ! » « Comment ça tu tiens à lui ? » J’ai fait, et il m’a répondu : « Bah je tien à lui quoi… » Alors je lui ai choppé la main et lui ai demandé de me regarder. Et là j’ai vu, j’ai senti. Je ne saurais t’expliquer comment, parce que tu connais Marc, rien ne transparait sur son visage quand il est troublé mais j’ai su. Je lui ai fait « Manu est plus qu’un simple ami n’est-ce pas ? » Et là, il m’a répondu : « Non mais c’est pas ton problème alors laisse moi tranquille ! » Et ça Manu, excuse-moi, mais ça veut tout dire ! Ok, Marc n’est pas du genre à se confier mais là, le fait qu’il se soit renfermé comme une huitre, fuyant le truc, ne voulant plus rien me dire alors que j’ai posé LA question, c’est qu’en effet, tu es plus qu’un simple ami, plus qu’un plan cul… Il n’a pas réalisé à quelle mesure il tient à toi ou c’est juste qu’il le sait mais n’a pas voulu me le dire parce qu’il est mort de trouille. Parce que justement, il n’a aimé qu’Isabelle dans sa vie et qu’au final, ce sentiment étrange qu’est l’amour, il ne le connaît pas vraiment… Il ne connaît que la façon d’aimer sa femme. L’amour a ça de particulier qu’il s’exprime différemment. Pour toi, il le ressent d’une manière qu’il ne peut analyser. Donc, ne sachant pas exactement ce que c’est, il le rejette. Il ne sait pas comment réagir, il ne sait pas quoi faire face à ça. Mais il t’aime. Ca, j’en mets ma main à couper… Il est amoureux de toi, Manu. Alors je t’en pris, ne dis pas que tu va laisser tomber alors qu’en faite, Marc a autant besoin de toi que toi de lui…

- … T’as le double de mes clefs sur toi là ? demanda Manu après quelques secondes

- Heu… Non… Je t’aurais pas demandé de m’ouvrir sinon ! Mais c’est vrai que j’aurais pu les prendre, je suis partie comme une furie en faite…

- C’est pas grave, bouge pas d’ici, j’en ai pas pour longtemps.

 

            L’instant d’après, Manu s’était levé, avait passé sa veste et avait ouvert la porte.

 

- Ou pas, tu va me laisser poireauter toute la nuit ! gueula Sandrine alors qu’elle avait réceptionné Gros-Louis au vol

- Le frigo est remplit et y’a te glace préféré au congélateur ! fit Manu avant de claquer la porte, courant dans le couloir jusqu’à l’escalier

                                                           _________________

He’s the one,
Who likes, all our pretty songs,
And he likes to sing along,
And he likes to shoot his gun,
But he, don’t knows what it means,
Don’t knows what it means when I say yeah…
 

Nirvana – In bloom lien YouTube



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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 19:17

Avec un jour de retard, désoléééééééééééééééées >.<

Mais au moins, le chapitre est là...

Hum, par contre, on risque de pas poster les semaines à venir, t'être bien de tout le mois de décembre en faite ^^'

Par ce mois de fêtes on a un peu moins de temps pour écrire...

Mais on sera plus vite de retour que vous ne le pensez =p

Pleins de bisous, passez de très bonnes fêtes si on ne se revois pas d'ici là !

Ah, et inscrivez-vous à la newsletter ! Promis, on ne vous harcèlera pas par ce biais, mais c'est pratique car ainsi vous savez quand est posté le prochain chapitre ^^

Sid & Vanou

__________________________________

- XVIII -
Putain fais chier...!

Samedi soir, après une chaude journée de mi-mai. Emmanuel-Fritz avait exceptionnellement fermé son bar alors qu'il avait pévu de passer sa soirée en compagnie de Sandrine et Marc, Demba n'avait quant à lui pas pu se libérer. Les deux jeunes gens avaient reprit leur relation comme elle s'était arrêtée et leur amitié était de nouveau au beau fixe. Manu était vraiment content car il savait que Sandrine tenait à Marc autant qu'il tenait à elle. Et puis, dans un sens, ça l'arrengeait lui aussi que sa meilleure amie et son amant s'entendent bien.
Trois semaines étaient passées depuis qu'ils avaient fait l'amour et leur relation avait continué dans ce sens. Manu était aux anges, il sentait que Marc commençait à réellement s'investir dans leur relation. Pourtant, il restait encore quelques non dits. Mais le blond n'avait pas envie de les mettre sur le tapis. Il était trop euphorique, trop heureux.
La soirée se déroulait très bien et Sandrine était vraiment euphorique. Pourtant, elle n'avait pas un pet d'alcool dans le sang...

- Ouais, et puis du coup, l'autre mec il s'est rétâmé au sol et tout l'amphi à explosé de rire ! C'était tordant ! Purée, j'aurais trop aimé que vous voyez ça...!

Oui, Sandrine était vraiment heureuse. Pourtant, une chose était bel et bien en suspend. Tout comme Manu, elle avait ses non-dits. Et son ami ne savait pas du tout comment les aborder.
Elle n'avait toujours pas pris de décision concernant le bébé et Demba n'était toujours pas au courant. Il lui restait trois semaines avant de se décider pour l'avortement. Et c'était assez court somme toute... Aussi, ce soir là, Manu était bien plus préoccupé par son amie que par ses propres problèmes.
Riant de bon coeur, il faisait tout pour cacher son malaise. Marc quant à lui, restait égal à lui-même. Aussi, Manu ne fut absolument pas surpris lorsque ce fut lui qui aborda le sujet.

- Et pour le bébé, t'en es où ? Fit Marc avant de prendre une gorgée de bière

Un silence. Très lourd. Sandrine qui fixe Marc, son verre de menthe à l'eau à la main. Faisant une légère grimace, Manu s'aprêtait à cogner le pied de Marc sous la table mais il se retînt au dernier moment car Sandrine avait prit la parole.

- Pour le moment j'ai pas la tête à ça. J'ai encore trois semaines alors je verrais ça plus tard. Pour le moment je me concentre sur mes révisions. Dernière ligne droite avant l'optention de mon master deux ! Répondit-elle tout de go avant de finir cul sec son verre
- Et bien je te souhaite bonne chance. Répondit Marc, un sourire franc sur les lèvres

Manu était pour le moins effaré mais au moins, il était fixé.
Il se faisait du soucis, et c'était légitime, mais apparement, Sandrine prenait ça bien plus à la légère. Enfin, disons qu'elle mettait les priorités ailleurs. Et dans un sens elle avait raison car si elle foirait son année à cause de ça, elle se retrouverait vraiment dans la merde.
La jeune femme recommenda un Diabolo menthe et repris sa discussion où elle l'avait coupée. Une vraie commère... Grosse bavarde fidèle à elle-même. Et ça rassurait Manu autant qu'il était inquiet. Enfin, passons. Elle les avait invité pour faire la fête, pas pour se morfondre... Et Manu décida de faire de même.
Au bout de plusieurs minutes, Marc sorti une cigarette de son paquet puis tâta se poches à la recherched'un briquet. N'en trouvant pas, il se tourna vers ses amis.

- Désolée, répondit Sandrine J'ai arrêté !

Encore un truc qui fit penser à Manu que la jeune femme hésitait toujours.

- Tiens... fit alors le blond, se tournant vers son ami et lui tendant le zippo qu'il avait trouvé dans sa poche
- Hey mais ! C'est le mien !
- Hein ?

Regardant alors l'objet qu'il tenait dans sa main, tout lui revînt en tête. Ce soir où il avait trouvé l'objet oublié sur sa table de salon et où l'ectoplasme du brun était venu lui embrouiller l'esprit.

- Je croyais l'avoir perdu, mais en faite, c'est toi qui l'avait ! Poursuivit Marc, après s'être saisit de l'objet, un grand sourire peint sur le visage
- Heu... Bin tu l'avais oublié sur ma table basse et après j'ai zappé de te le rendre... menti Manu J'me souvenais même plus l'avoir mis dans la poche de ce blouson !

Mensonge, et pas tout à fait en même temps. Oui, il avait totalement oublié jusqu'à même l'existence de ce briquet. Mais jamais il n'avait voulu le rendre à Marc. Il se l'était gardé car à ce moment là, il en avait voulu à Marc et qu'il jalousait Isabelle. Il jalousait d'ailleurs toujours la femme alors que Marc ne s'était toujours pas débarassé de son alliance...

- Bah, mieux vaut tard que jamais ! Fit le brun avant de se lever Bon, je vais fumer, à tout à l'heure, je te le prêterais lorsque tu ira dehors !

Les deux amis se retrouvèrent alors seuls et Manu fixa la haute silhouette jusqu'à ce qu'elle passe la porte.

- Bon ! Mon cher Manu, il me manque des infos ! Alors maintenant raconte-moi tout et en vitesse avant qu'il ne revienne !

Evidemment... Marc parti, Sandrine arrivait à grand galop... Une véritable commère, c'était peu dire !

- Bah écoute, que veux-tu que je te dise... fit le blond tout en se retournant vers elle et remettant ses cheveux en arrière Ca va...
- Ca va, va ou ça va mal ? Demanda la brune le sourcil arqué
- Ca va... réitéra Manu
-
Ouh, toi, tu ne me dis pas tout !
- Roh, Sandrine ! Ca évolue bien, t'es contente ?
- Bien ? Mais comment ça bien ?

Elle ne lâchait pas l'affaire...

- Roh Sandrine, j'vais pas te faire un dessin ! Fit Manu entre ses dents, sifflant presque
- ... Toi, t'es un petit coquin ! Répondit alors Sandrine tout en écrabouillant le bout du nez de Manu avec son index
- Arrête tu me fais mal ! Dit le blond tout en virant le doigt de son nez C'est arrivé et voilà, maintenant, j'vais pas te donner plus de détails, t'as l'esprit suffisement perverti pour te l'imaginer toute seule...
- Ah pasque tu crois que j'ai attendu ? D'ailleurs je me demande si c'était mieux que quand j'ai baisé avec lui...
- Putain Sandrine t'es gore ! Imaginer deux de tes potes en train de baiser ! Ca va pas bien dans ta tête !
- Que veux-tu, chuis une fille à pédé, yaoiste de surcroit...
- Yao-quoi ?
- Nan laisse tomber... Rooh chuis trop conteeeeente !

Et Manu ne put échapper au câlin étouffant que lui donna Sandrine. Complètement écrasé dans ses bras, il en avait carrément le souffle coupé.

- Oops... murmura soudainement la jeune femme
- Quoi ? S'inquiéta alors le blond

Se redressant, Sandrine lui montra alors une visage blème, sa main devant la bouche.

- J'ai envie de vomir... murmura-t-elle Je reviens !

L'instant d'après, elle avait disparu derrière la porte des toilettes. Et Marc était de nouveau dans son champ de vision.

- Ca va pas Sandrine ? Fit-il en français
- Elle a la nausée... répondit Manu avant de boire une gorgée de bière
- Ah... fit simplement Marc avant de se rasseoir Ce n'est que le commencement !
- Attends, elle sait même pas si elle va le garder ou pas...
- A mon humble avis, vu comment c'est parti, elle va le garder...
- Comment tu peux savoir ça ?
- Je suis parent ne l'oublie pas. Je sais voir ce genre de chose.
- ... Si tu le dis...

Il n'y avait pas grand chose à dire sur le sujet. Enfin, rien de plus en tout cas.
Sandrine réapparut quelques minutes après alors que les deux hommes étaient en train de discuter à propos du groupe qui passait dans les enceintes du bar. La jeune femme à peine réinstallée, ce fut Marc qui se leva.

- Non je ne vais pas vomir, c'est juste ma vessie qui m'apelle. Fit le brun amusé

Ca lui vallut un petit coup sur le bras de la part de Sandrine mais ils en rirent tous deux. Manu se retrouva une fois de plus seule avec son amie.

- Bon, bin écoute, ch'uis heureuse pour toi. Fit alors Sandrine, un sourire sincère sur le visage
- Ouais... répondit le blond, la tête légèrement baissée
- ... Mais y'a un truc qui va pas, c'est ça ?

Relevant le nez, Manu fixa un point derrière Sandrine qui s'avérait être la porte des chiottes où avait disparu Marc. Les pieds sur le repose-pied de son tabouret, sa jambe droite s'était mise à trembler.

- Quoi, toi aussi t'as envie de pisser ? Demanda alors Sandrine
-
Bouge pas, je reviens. Répondit Manu avant de se lever et de se diriger vers les toilettes

S'appuyant sur un lavabo, Manu fixait face à lui la porte close de la cabine de WC. Marc en sortit quelque instant après, le bruit de la chasse d'eau résonnant dans la pièce.

- Bin, qu'est-ce que tu fais là ? Fit alors le brun, quelque peu surpris
- Faut que je te parle d'un truc.
- Ah bon ? Quoi ?
Demanda le brun tout en se lavant les mains
- Ton zippo. En faite, je ne voulais pas te le rendre à la base.
- Hein ? Qu'est-ce que tu me racontes ?

Relevant la tête vers son ami, Marc avait arqué un sourcil.
Manu ne savait pas trop pourquoi mais, soudainement, il avait décidé de suivre les conseils de JB. Il fallait qu'il soit franc s'il voulait faire avancer les choses. Et maintenant que Marc acceptait qu'ils fassent vraiment l'amour, Manu était prêt à tout pour avancer encore plus loin.

- Je ne voulais pas te le rendre parce que c'est Isabelle qui te l'a offert et que je ne supporte pas l'idée que tu l'ais encore en tête.
- ... Nan mais attends Manu, t'oublie qu'Isabelle est ma femme !
- Non c'est plus ta femme. Vous êtes en instance de divorce ! Elle t'a quitté et t'es venu à Aves pour me retrouver ! T'es avec moi maintenant !
- Je ne suis pas avec toi Manu. T'es mon ami et j'ai accepté ton chantage.
- Mais tu me fais l'amour !
- Oui et alors ? Ce n'est pas pour autant que je ne pense plus à elle ! Si tu m'aime, comme tu le dis si bien, tu peux comprendre que moi j'aime encore Isabelle !

Et sur ces mots, Marc quitta la pièce sans prendre le temps de se sécher les mains.
Debout, profil au miroir, Manu renifla. Il avait soudainement envie de chialer mais il n'en avait pas le droit. Il ne devait surtout pas afficher des yeux rougis à Sandrine alors qu'il était venu pour elle.
Ravalant ses larmes, il se passa de l'eau sur le visage et se le sécha avant d'aller rejoindre les deux autres. A peine assit, il commanda un shooter de vodka puis un whisky. Etonnamment, Sandrine eut le chic de ne pas poser de questions.
Marc avait déjà réengager la conversation avec la jeune femme mais Manu ne put s'empêcher de voir qu'il avait lui-même commandé un whisky qui était déjà bien entamé.
Finalement, la bonne humeur revînt mais ce fut sans compter sur les verres que s'étaient enchaîné les deux hommes. Vers 23h, Sandrine exprima une soudaine fatigue et partit donc, appelant un taxi. Les deux hommes étaient donc seuls tous les deux et les verres continuaient de filer sous leurs yeux. Ils avaient même finit par acheter la bouteille, continuant de discuter comme si tout allait bien alors qu'un malaise sans nom planait au dessus d'eux. Finalement, les heures avaient tournées et le bar fermait ses portes.

- Bon, on fait quoi maintenant ? Demanda le blond alors qu'ils étaient sur le trottoir, s'allumant une clope
- ... J'ai envie de baiser. Répondit Marc

A peine cette phrase prononcée qu'il héla un taxi et y poussa le blond avant de s'y engouffrer à son tour et donner l'adresse de Manu au conducteur.
La voiture se mit en branle et dans son rétroviseur, le taximan était le témoin d'une scène qu'il ne reverrait sans doute jamais dans sa vie.
Sur la banquette arrière, Marc était sur Manu, sa main droite agrippant sa taille et la gauche tirant ses cheveux, basculant sa tête en arrière alors qu'il était en train de lui bouffer le cou. Il suçait, léchait, mordillait chaque bout de peau à sa portée. Sa main droite avait finit par se glisser sous la chemise du blond et glissait dangereusement vers sa ceinture.
Complètement ivre lui aussi, Manu n'était pas capable d'analyser la situation. Le souffle court, une sensation de chaleur grandissante dans tout le corps, il se laissait totalement aller sous Marc et ne pouvait s'empêcher de gémir. Plus rien n'existait et certainement pas le chauffeur qui avait mit la radio à fond et qui appuyait sur le champignon.
Arrivé à l'immeuble de Manu, Marc donna un billet au taximan et sorti de la voiture sans attendre la monnaie. Toujours collé au blond, il avait saisit ses lèvres et le poussait en arrière jusqu'au perron, ne le lâchant même pas pour monter les marches. Ils restèrent ainsi collés l'un à l'autre jusqu'à ce qu'ils soient dans l'appartement. Là, Marc repoussa fortement Manu qui tomba dans le canapé, les yeux hagards.
Le brun toujours debout avait déjà viré son manteau et sa chemise était en train de suivre le même chemin. Ses chaussures y passèrent et bien vite, il se retrouva complètement nu. Se laissant alors tomber à genoux, ses lèvres reprirent leur course folle sur le cou du blond qu'il déshabilla aussi.
Assit sur le divan, nu comme un verre, Manu arquait le dos, ses bras arqueboutés au dessus de sa tête, ses mains agrippant le dossier du sofa alors que les doigts de Marc fouillaient son corps et qu'une bouche chaude se baladait sur son torse. Il gémissait et tremblait, complètement à la mercie du brun.
Un grognement rauque s'échappa de sa gorge lorsqu'il sentit la verge épaisse et dure s'enfouir au fond de lui. Mais les lèvres de Marc étaient de retour sur les siennes et la douleur laissa bien vite place au plaisir.
Les deux hommes ne furent bientôt plus que gémissements et leur souffle chaud empli la pièce. La jouissance fut rapide mais intense. Ils poussèrent un criéraillé et ce à l'unisson alors que leur verge pulsèrent une dernière fois, rependant leur semence au même moment.
Marc retomba sur Manu qui s'était affaissé. Ils haletaient frénétiquement, cherchant leur souffle alors qu'ils venaient de vivre le moment le plus intense de leur relation. Le brun avait fermé les yeux alors que Manu lui, le regardait, les joues rougies par l'effort. Leur souffle se calma peu à peu et bientôt, le blond entendit la respiration calme du sommeil. Marc s'était endormit sur lui.
Gigotant, alors qu'il était dans une position qui s'avérait à présent très inconfortable, il secoua légèrement l'épaule de son amant.

- Hey, Marc, si tu veux dormir allons dans le lit...
- Humphr...
grogna le brun

Un sourire sur les lèvres, Manu se délogea de l'étreinte et souleva comme il put le brun jusqu'à le mettre sur ses pieds. Passant un bras autour de sa taille, il le soutient par l'épaule et se mit à marcher en direction de la chambre.
Laissant tomber Marc sur le lit, il tira la couette et l'en recouvra avant de se glisser à ses côtés. Marc roula alors vers lui et le prit dans ses bras. L'instant d'après, il ronflait déjà tandis qu'un large sourire planait sur les lèvres du blond.
Manu ferma alors les yeux et s'endormit à son tour.

Les rayons de soleil chatouillèrent les paupières du blond qui se réveillait doucement. Encore embué par le sommeil, ses yeux distinguèrent le profil de son amant qui était assit à côté de lui, une clope déjà entre les doigts.

- Bonjour... murmura Manu tout en se redressant

Lâchant un souffle de fumée, le brun écrasa sa cigarette.

- J'en peux plus. J'peux plus supporter ça. Fit Marc

Et un rêve qui s'effondre, Marc se leva et quitta la pièce.
Interdit sur le lit, Manu senti son oreille se tendre alors qu'il entendait le bruit de vêtement que l'on froisse. Quelque instant plus tard, la porte claquait et il se laissa retomber sur l'oreiller.
De grosses larmes rigolaient sur ses joues sans qu'il ne puisse rien y faire.

_________________

 

Danger ! Danger ! It's high voltage !

When we touch, and when we kiss !

Danger ! Danger ! It's high voltage !

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 14:43

Désolééééééééééééééééées ! >.<

Aucune de nous deux n'a pu poster la semaine dernière !!!!

Et on a pas eut le temps dans la semaine non plus u.u

Mais bon, ce chapitre devrait vous satisfaire.... =3

Bonne lecture !

 

_______________________________


- XVII -

Je me suis planté.

 

Dimanche après-midi, avachit sur son canapé, Manu avait la tête des mauvais jours. La télé allumée, le son coupé, ses grands yeux bleus fixaient les images sans vraiment les voir. La pire semaine de sa vie venait de se terminer et en cet instant, alors qu’il attendait Marc qui l’avait prévenu de son arrivé par un SMS, il était en train de réfléchir à ce qu’il allait lui dire.

Avoir vu Marc avec cette nana l’avait fait énormément cogité. Malgré ce qu’avait pu lui dire JB, il n’arrivait pas à en faire fit. Et ça l’avait rongé au plus profond de lui-même. La seule chose qu'il avait vraiment retenu du discours du brun c'était qu'il fallait jouer franc-jeu. Même s'il ne savait pas vraiment comment le dire...

C'est à ce moment que la sonnette de l’entrée retenti et sans même attendre une réponse Marc était entré dans la pièce. Il salua Manu d’un signe de la tête tout en retirant sa veste. Le blond n’avait pas bougé et le fixait le regard toujours aussi vide.

 

- T’en tire une gueule Manu. Qu’est ce qui ne va pas ? Demanda Marc le sourcil arqué avant de se laisser tomber dans le fauteuil, allumant sa clope au passage

- Rien ne va. Répondit Manu d'une voix morne tout en se redressant.

 

Les yeux noisettes se posèrent alors sur lui, légèrement voilés par un écran de fumée. Ce type l'étonnera donc toujours... Il avait le chic pour lui faire sortir tous les maux – mots – qu'il avait en fond de lui.

 

- Et bin alors ? Qu’est ce qu’il se passe ? J’peux faire quelque chose ? Demanda Marc

- Oui. Sortir d’ici et ne plus revenir. Répondit sérieusement le blond

- Quoi ?! Mais qu’est ce que tu racontes ? Fit Marc en s’étouffant à moitié avec sa salive.

- T’as bien entendu. Je veux que tu sortes d’ici et que tu n’y remettes plus les pieds, tout comme dans mon bar. Réitéra le blond

- Quoi ! Mais qu’est ce qui te prend ! Explique-moi au moins !

- Expliquer quoi ?! Cria presque Manu Y a rien a expliquer ! Je t’ai vu avec cette femme et là tu te pointes chez moi la gueule en fleur comme si tout était normal ?! On ne s'est pas vu pendant deux semaines, tu as annulé tous nos rendez-vous habituels ! Et tu te demandes pourquoi je ne veux plus te voir ?

- Non mais attends, tu m’as suivi ou quoi ?

- Mais non je ne t’ai pas suivit. Je suis juste sorti au parc avec Gros-Louis et je t’ai vu avec cette femme dans les bras à l’embrasser, je l’ai trouvé tellement belle et je me suis dit…

- Quoi ?! Mais t’as vu quoi exactement ?!

- J’viens de te dire ce que j’ai vu !

- Tu m’as vu la bécoter ?!

- J’ai détourné le regard, mais je t’ai vu l’embrasser sur la joue. Pour moi c’était tout comme. Après je suis parti, je ne pouvais pas en voir plus... Merde, je sais bien que tu te force avec moi mais sois franc si tu t'es trouvé quelqu'un !

 

Le regard triste, Manu était au bord des larmes. Mais il ne fit pas le plaisir à Marc d'éclater en sanglot. Ça n'était pas l'envie qui lui manquait mais, après tout, il se savait en tord, enfin, disons de trop dans l'histoire. Alors autant partir la tête haute... Faire comme si de rien n'était.
Marc se laissa alors tomber contre le dossier du fauteuil, la main sur le front et lâcha un soupire d’exaspération.

 

- Putain Manu je savais que tu avais une imagination débordante, mais à ce point…. Mais c’est ma sœur t’es con ou quoi ?!

 

Marc tira ensuite une énorme bouffée sur sa clope et l’écrasa dans le cendrier alors qu’elle n’était pas finie. Manu quand à lui était interdit, avait les yeux écarquillés et la bouche ouverte.
Avait-il bien entendu... ? Il s'était monté le bourrichon pour rien ? Cette nana n'était que sa sœur ?!
Mais il ne resta pas longtemps sur cette position et se leva subitement s’approchant de Marc pour le faire se lever l’attrapant par la cravate.

 

- Heureusement que ta sœur était là pour te nouer la cravate... fit-il légèrement taquin, sachant parfaitement que le brun n'avait jamais su la nouer correctement

 

L'instant d'après, il embrassait le brun. Un baiser fougueux qu'il n'avait pas pu s'empêcher de voler, pour être sûr qu'il n'avait pas rêvé, qu'importait de se recevoir une baffe après. Baffe qui ne vînt jamais.
Rouvrant les yeux, Manu remarqua l’air interdit de Marc, pourtant ce dernier ne l’avait pas repoussé. Le regardant quelques instants sans lâcher sa cravate, il finit par reculer tirant Marc avec lui. Prit d'une impulsion soudaine, enivré par le baiser, il l’entraîna alors jusqu’à sa chambre, où il le fit tomber sur le lit.

- Je t’en supplie, laisse toi faire j’en ai besoin. Fit-il tout en restant debout face au brun et commençant à enlever son tee-shirt.

 

Marc se redressa alors sur le lit et ne dit rien, regardant le blond qui se déshabillait.

Dans l'esprit de Manu, tout tournait. Il avait été tellement mal ces derniers jours qu'il avait vraiment besoin de se rassurer. Les paroles de Marc ne suffisaient pas. Tant pis si le brun lui en voulait après... Il lui fallait plus. Et tant que l'homme ne le repoussait pas, Emmanuel-Fritz n'arrêterait pas.
A présent en boxer, il s'approcha du brun et se pencha sur lui, posant ses mains sur ses cuisses.

 

- Juste un dernier... murmura-t-il tout contre la bouche de Marc avant d'y déposer ses lèvres

Montant alors sur le lit, il surplomba son amant, le forçant ainsi à se coucher sur le dos alors que sa langue franchissait la barrière humide des lèvres de Marc.
Complètement couché sur le lit, le brun se laissait faire bien que Manu le sentait crispé sous lui. Il arrêta alors son baiser mais ses lèvres ne quittèrent pas le visage face à lui. Dérivant sur le menton, elles continurèrent leur course jusqu'au cou, se plongeant dans le col blanc alors qu'une de ses mains défaisait la cravate encore nouée. Elles continuèrent ainsi, toujours plus bas, à mesure que Manu retirait les vêtements qui lui faisait obstacle.
Marc était à présant torse nu, la chemise ouverte, la cravate jetée au sol et le blond venait de tirer son pantalon et son boxer, révélant ainsi son sexe qu'il s'était mis à sucer avec frénésie. Le brun qui jusque là suivait tous les faits et gestes de Manu du regard finit par relâcher les muscles de son cou, laissant sa tête tomber en arrière et un soupire de plaisir franchir ses lèvres. Une de ses mains s'était glissée dans la chevelure blonde et s'y agripait avec poigne. Manu, la tête entre les cuisses de Marc, avait commencer à balader ses mains sur le corps hâlé.
D'abord sur les hanches, l'un d'elle remonta jusqu'au cou pour redescendre jusqu'aux pectoraux où ses doigts excercèrent une assez forte pression. Il était indéniable que le blond y prenait beaucoup de plaisir et son propre sexe ne tarda pas à se tendre dans sa cage de tissu. Il léchait, suçait, mordillait le membre chaud face à lui avec toute l'ardeur et la douceur dont il était capable. Rien ne l'empêcherait d'aller jusqu'au bout cette fois. Marc devra l'assomer s'il ne souhaitait pas plus.
Mais le brun n'en fit rien et ses gémissements rauques emplir bientôt la pièce. Sa main toujours dans la tignasse blonde s'y crispait et se relâchait au rythme des allées et venues de la bouche chaude. Au bout de plusieurs minutes, tout son corps se tendit brusquement et il jouit dans un grognement sourd, se délestant entre les lèvres du blond. Manu reçut le foutre chaud et s'en délecta avec un plaisir non feint, s'étant redressé pour regarder l'expression de Marc encore transfigurée par la jouissance.
Le brun cherchait son souffle et Manu en profita donc pour lui retirer complètement pantalon et boxer, virant chaussures, chaussettes et chemise en même temps. Il revînt au dessus de Marc et posa ses lèvres à la jonction du cou et du buste. Il n'y laissa aucune marque, le brun ne l'aurait pas accepté, mais se délecta de la chaleur de cette peau palpitante et brûlante.
Complètement couché sur le brun, il découvrait son corps et ce pour la véritable première fois. Et c'était bon. C'était tellement grisant d'enfin goûter à la peau de l'homme dont il était tombé amoureux ! Il en aurait presque jouit. Mais il se retînt. Il voulait Marc en lui et ne jouir qu'avec lui. Oh Dieu comme il le voulait...
Le brun avait finit par reprendre son souffle et sa main était revenue se faufiler entre les mèches folles du blond. Il se laissait totalement faire et Manu, dans sa fougue, restait bien conscient que cette situation ne se reproduirait peut-être jamais. Le brun avait ses raisons pour accepter en cet instant mais il n'était pas dit qu'il accepterait une nouvelle fois. Mais, qu'à cela ne tienne ! Manu avait apprit à profiter du moment présent et de n'en laisser aucun reste...
Se redressant, leurs regards se croisèrent mais Manu ne lu rien de particulier dans celui de Marc. A part peut-être un plaisir, un désir qui grandissait... Il ne fallait pas trop trainer, cette flamme ne resterait pas éternellement.
Coupant le contact visuel, Manu se tendit en avant, la main tendue pour attraper quelque chose dans sa table de nuit. Son autre main s'occupait à baiser son boxer tandis qu'il sentait le regard brûlant de Marc posé sur lui. Le brun avait d'ailleurs posé ses mains sur ses cuisses et son souffle avait ce son caverneux de la respiration post-jouissance. Se redressant complètement, Manu ancra ses prunelles dans le regard de Marc alors qu'il versait dans sa main un peu du contenu du flacon qu'il avait attrapé.
Il ne lâcha pas le regard noisette tandis qu'il avait commencé à enfouir ses doigts enduits de lubrifiant entre ses fesses. Il fit une légère grimace alors que pressé qu'il était, il y avait enfoncé trois doigts d'un coup. Mais il s'en moquait.
Il voulait Marc en lui, qu'importait la douleur. Il le voulait tout de suite...
Saisissant la verge encore chaude, toujours sans lâcher le brun du regard, il commença à la caresser, cherchant à l'exciter de nouveau tandis qu'il continuait de se préparer. Le sexe se tendit assez rapidement, malgré que Marc ait déjà jouit à peine quelqus minutes avant et Manu pensa alors que le brun était dans le quasi même état que lui. Il en avait envie même si le blond pouvait toujours prier pour l'entendre sortir de sa bouche...
Lorsqu'il se sentit prêt et surtout lorsque le sexe fut assez tendu à son goût, Manu le présenta entre ses fesses et le fit glisser à l'intérieur. Tout son corps se crispa à cette entrée pour le moins dure et imposante et son visage afficha une expression de profonde douleur, mais le plaisir de sentir enfin Marc en lui surpassait tout le reste.
Une larme perla à ses yeux alors que Marc avait remonté ses mains jusqu'à ses flancs.

- Hey, ça va ?! Lâcha le brun qui affichait soudainement une mine anxieuse
- C'est bon...
répondit Manu tant pour dire que ce n'était pas grave que pour lui signifier le plaisir qui était en train de monter en lui

Lorsque la verge du brun fut tout à fait entrée, Manu relâcha sa tête en arrière et laissa un soupire franchir ses lèvres. Il avait posé ses mains sur les pectoraux de Marc et le brun quant à lui empoignait fermemant ses hanches. Le corps frissonnant, Manu sentait ses muscles se crisper et se relâcher en rythme. C'était encore mieux que ce qu'il avait pu imaginer et il luttait de toutes ses forces pour ne pas jouir.
Se mordant la lèvre inférieure, les yeux fermés et le cheveux tombant sur sa figure comme un rideau d'or, il sentait le regard toujours légèrement anxieux sur lui. Lâchant un nouveau soupire, il amorça un mouvement. Un gémissement franchit ses lèvres et ses mains se crispèrent sur la peau chaude. Il sentit aussi celles de Marc sur ses flancs.
Entre ses fesses, la verge brûlante pulsait de plus en plus rapidement et sans même ouvrir les yeux, Manu savait que le brun sentait lui-aussi le plaisir monter créshendo. Il fallait profiter au maximum de ce moment, donner et prendre tout ce qu'il pouvait...
Il se mit alors à bouger, tout d'abord doucement, se hissant et se rassayant avec précaution le temps de s'habituer totalement à l'imposant membre puis en accélérant. Se penchant légèrement en arrière, Marc le retenant de ses puissants bras, il fit toucher cet endroit si sensible chaché au fond de lui et ne put retenir un gémissement rauque. Sous lui, il entendait Marc commencer à hâleter, aussi, accéléra-t-il la cadence.
Il avait trouvé le rythme, il avait trouvé le point, il entendait les grognements de son amant, il sentait ses mains se crisper sur lui, il sentait le corps chaud frissonner sous lui. L'extase, le plaisir, la volupté... Tout ça ensemble dans une danse folle qui entraînait leur intensité de plus en plus.
La pièce était à présent emplie des gémissements des deux hommes et Manu avait finit par se laisser retomber en avant. Les avant bras autour de la tête de Marc, son propre visage légèrement sur le côté, sa bouche tournée vers le cou palpitant, il y déposait des baisers au rythme de ses mouvements, entrecoupés de soupires de plus en plus rauques. Marc avait descendu ses mains et empoignait ses fesses avec fermeté, accompagnant ses mouvements et expirant un souffle toujours plus chaud au creu de son cou.
Manu avait rouvert les yeux, ne voulant rien perdre de ce instant et il regardait donc le visage transfiguré par le plaisir de Marc. Et s'en était que plus plaisant...
Son sexe tendu à l'extrême, il se fit de nouveau cette réflexion qu'il avait eut avec Jean-Baptiste... C'était tellement rare lorsqu'il arrivait à bander correctement alors qu'il était en train de se faire prendre.
Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi, Manu se redressant, revenant vers Marc, posant sa bouche partout où il pouvait atteindre de la peau mais sans jamais retoucher les lèvres entrouvertes. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais il avait peur que tout s'arrête s'il l'embrassait de nouveau. Pourtant, les mains de Marc s'étaient faite autant baladeuses que sa bouche et Manu avait bien cru défaillir lorsque l'une d'entre elle avait frôlé son sexe avant de se perdre sur son ventre.
L'imposant sexe pulsait toujours et de plus en plus vite et il sentait le sien pris dans le même état. La jouissance était proche mais il la trouvait trop rapide... Pourtant, il ne put se retenir plus longtemps et, alors qu'il s'était redressé pour mieux emprisonner la verge de Marc, il jouit dans un cri rauque, se délestant sur le torse dont les muscles saillaient avant de s'y laisser tomber. Entre ses fesses, il avait sentit le foutre bouillant gigler à peine quelques secondes après qu'il ait lui-même jouit.
Il avait presque réussit à jouir en même temps que le brun...
Le souffle coupé, Manu était complètement étalé sur le brun, les bras en couronne au dessus de sa tête et il entendait la respiration toute aussi saccadée de Marc. Leur torse l'un contre l'autre se soulevaient anachroniquement. Marc avait laissé ses mains sur les hanches du blond mais il n'avait plus la force de les y agripper.
Ils restèrent ainsi plusieurs minutes, cherchant leur souffle. Manu avait un magnifique sourire peind sur le visage alors qu'il fixait le profil aux yeux fermés de Marc. Il ne voulait penser à rien et profiter des derniers instants contre le brun. Derniers instants qui arrivèrent bien trop vite à son goût alors que le brun se mit à gigoter légèrement, son souffle retrouvé depuis quelques minutes déjà.
Clignant des yeux, Manu retenu un soupir et se redressa, se dégageant du sexe encore en lui, il se mit sur le côté et attrapa le paquet de mouchoir sur sa table de nuit.

- Tiens. Fit-il à Marc tout en lui tendant les moichoirs avant de ramener ses genoux contre lui et y poser sa tête, les yeux fixant toujours le brun

Marc avait sorti un mouchoir et commençait déjà à nettoyer le foutre encore chaud collé sur son torse. Le blond quant à lui sentait celui de Marc couler entre ses fesses. Il allait devoir passer sa couette à la machine et changer la housse... Un fin sourire naquit sur ses lèvres alors que Marc s'était levé pour jeter le mouchoir à la poubelle.
Nu comme un vers, Manu pu allègrement observer la musculature infaillilble qu'il n'avait fait que deviner jusque là. Marc avait vraiment un corps parfait... Les muscles saillants juste où il fallait, un ventre plat aux fins abdominaux, des pectoraux magnifiquement sulptés, des bras merveilleusement dessinés, des cuisses parfaites, un dos superbe et des fesses masculines et viriles. Manu était vraiment en extase devant ce corps qui dépassait toutes ses espérences. Il comprit alors pourquoi Marc avait autant de succé auprès des femmes et pourquoi il en jouait autant.
La jouissance et le plaisir n'avait pas tout à fait quitté son esprit et il ne lâchait pas le brun des yeux. Brun qui s'était rassit à ses côtés après avoir enfilé son boxer et qui s'était allumé un clope, recrâchant la fumée âpre vers le plafond.
Les gémissements étouffés laissait place au silence mais ça n'était pas du tout pesant. De toute façon, que pouvaient-ils dire ? Pourtant, Marc finit par prendre la parole.

- Tu sais, depuis que j'ai accepté ton deal, je ne suis jamais allé voir quelqu'un d'autre et crois bien que si c'était le cas, tu serais le premier au courant. Je pourrais pas te faire ce coup là, je tiens trop à toi. Avait-il dit d'une traite, le regard toujours levé vers le plafond

Et Manu, toujours dans sa contemplation ne sut que répondre. Il était heureux, vraiment... Mais il ne savait pas quoi dire. Un "merci" serait trop énamouré, un "j'espère" trop présomptueux... Un "pardon" inaceptable.
Alors il ne dit rien, se contentant de se redresser légèrement et continuant de regarder l'homme. Mais au fond de lui, il se dit que Jean-Baptiste avait raison. S'il poussait un peu, comme il l'avait fait aujourd'hui, il pourrait avoir bien plus.
A présent il en était intimement persuadé. Il pouvait parfaitement réussir à faire tomber Marc amoureux de lui... Et il y arrivera.

- Bon, je vais y aller. Lâcha Marc, sa clope à peine écrasée dans le cendrier Je te dis à mardi, au restaurant ?
- Heu oui, d'accord...
répondit Manu, accusant un peu le coup alors que Marc était déjà en train de se rhabiller

Le blond enfila alors rapidement boxer et tee-shirt afin de suivre le brun qui était déjà dans le salon, enfilant sa veste et fourrant sa cravate dans sa poche.

- La prochaine fois que ma soeur vient, promis je te la présente. Fit Marc alors qu'il était déjà devant la porte, sa main sur la poignéAller, à mardi ! Ajouta-t-il avant d'ouvrir la porte et de s'y glisser rapidement, sans un regard en arrière

Manu avait eut ce qu'il souhaitait le plus. Enfin... Et il savait aussi que la relation alambiquée dans la quelle il s'était engagé avait ses aléas mais il ne put s'empêcher de ressentir un pincement dans la poitrine alors que Marc se sauvait une fois de plus comme un voleur.
Secouant la tête, il se finit par bouger et se dirigea d'un bon pas vers la salle de bain où il se glissa sous une douche bien chaude. Dans le salon, Gros-Louis dormait profondément, roulé en boule et ronronnant dans son sommeil.

 

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I go, you go,
I wanna get what I want,
Don't stop,
Give me what you got,
'cause I can't wait anymore,
Don't event talk about the consequence,
'cause right now you're the only thing that's making any sens to me,
'cause you're the only who's on my mind,
I'll never ever let you leave me,
I try to stop time for ever,
Never wanna ear you say "goodbye".

The Veronicas – Untouchedlien YouTube

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 16:51

Non, on ne fais pas la chasse aux commentaires...

Mais savoir ce que vous pensez nous tient vraiment à coeur !

Pensez-y ;)

Gros bisous et bonne lecture !

 

_________________


-XVI-

Ca y est, ça recommence.

 

Et la vie continuait, notamment pour Sandrine. Manu qui avait accusé le coup pour cette nouvelle rocambolesque était assez inquiété pour son amie, mais agissait comme si rien ne s’était passé. Mais la connaissant, Manu savait qu’il ne fallait pas lui en parler, aussi s’inquiétait-il tout seul dans son coin.

Mercredi soir Manu était derrière son bar, mes ses grands yeux bleu suivaient Sandrine et le moindre de ses faits et gestes. Son téléphone vibra soudainement dans sa poche et le fit sursauter.

Manu lâcha son amie du regard pour fixer le nom qui était affiché sur l’écran de son mobile. Il arque un sourcil avant de décrocher.

 

- Qu’est ce qu’y a Marc ? C’est rare que tu m’appelles.

- Je t’appelle juste en coup de vent. On ne va pas pouvoir se voir d’ici deux semaines. J’ai prévu des choses.

- Ah… Et même pour manger à midi ?

- Oui même pour le midi.

- Ah d’accord… Bin bonne soirée…

- Merci, toi aussi. D’ailleurs, je ne passerai pas non plus au bar.

- J’avais cru comprendre ça aussi.

- Bin au moins t’es fixé. A la prochaine. Répondit Marc avant de raccrocher.

 

Le sourcil toujours arqué le blond fixait toujours l’écran de son téléphone. Une expression mi-figue mi-raisin sur le visage.

 

- C’était Marc ?! Demanda Sandrine qui venait de poser son plateau sur le comptoir.

- Hein ? Euh… Oui. J’l’ai trouvé vachement bizarre d’ailleurs.

- Ah bon ? Qu’est ce qu’il t’a dit ?

- Qu’on n’allait pas se voir avant la fin de la semaine prochaine.

- Vous vous êtes engueulé ?

- Non, c’est justement pour ça que j’ai pas tout compris. Mais il a dit qu’il avait des trucs de prévus. Mais il était vraiment bizarre.

- Mais Marc a toujours été bizarre.

- Mais enfin à ce point là…

- T’inquiète va. T’es le seul homme dans sa vie. Répondit Sandrine avec un petit clin d’œil.

 

Manu ne répondit pas, se contentant de soupirer tout en dodelinant de la tête. Fallait qu’elle sorte sa connerie forcement. Mais dans un sens, elle n’avait pas tord. Même s’il était le réel seul homme dans son entourage, Marc restait un homme un à femme et les paroles de Sandrine réveilla sa peur d’entrevoir un jour Marc avec une femme.

Peu importe ses pensées, Manu finit par se remettre au boulot, essayant d’évacuer ses inquiétudes. De toute façon, il savait que Marc se forçait et que tôt ou tard brun le lâcherait pour une nana.

 

La fin de semaine passa ainsi et puisque Marc ne vient pas ce dimanche, Manu en profita pour sortir et prendre un peu le soleil, son chat sur l’épaule qui n’était pas sorti depuis longtemps. C’est d’un pas décontracté, clope au bec et mains dans les poches qu’il s’aventura dans le parc. Vagabondant dans les allées, entres les enfants qui courraient, le printemps semblait arriver.

Il s’arrêta au détour d’une allée et posa Gros-Louis à terre. Passant une main dans ses cheveux, il afficha un sourire serein. Sourire qui s’effaça soudainement, alors que sur un banc à une vingtaine de mètre, il reconnu la silhouette de Marc qui était dos à lui.

Complètement immobile, Manu fixa Marc qui n’avait pas remarqué sa présence et ses yeux glissèrent alors vers l’interlocuteur du brun, ou devrions dire l’interlocutrice.

Ainsi donc sa peur de mercredi soir s’était donc réaliser. Marc passait du temps en agréable compagnie et c’est pour ça qu’il ne venait pas voir son ami.

 

Mais quel connard… Pensa Manu.

 

Le blond sentit de la colère monter en lui et devait la contenir car il savait que ça finirait comme ça. Mais bon sens tout était clair entre eux ! Marc n’avait pas à lui cacher ce genre de choses.

Il fronça des sourcils en voyant la main de Marc se poser sur l’épaule de la femme. Manu siffla alors son chat et tourna aussitôt les talons, n’ayant pas le courage d’en voir plus.

Une fois chez lui, Manu resta une bonne heure sous la douche, essayant de se vider l’esprit et d’effacer de sa mémoire cette main posée sur l’épaule de cette femme qu'il n'avait pas pu s'empêcher de trouver jolie.

 

Mercredi, la montre digitale de Manu affichait 14h et il était en train de marcher en plein centre ville, son chat sur l'épaule. Jean-Baptiste était passé au bar la veille au soir et l'avait invité, ainsi que Sandrine, à venir assister à la répétition des Clash Tag qui se passait dans une salle louée à un studio de musique, pas loin de la tour Asford.

Ainsi donc, son éternelle clope au bec, le blond marchait d'un bon pas en direction du dit studio. Attendant à un passage piéton que le bonhomme passe au vert, il avait les yeux rivés sur l'immense tour qui lui faisait face. La vérité, c'est qu'il ne s'était jamais aventuré dans ce coin de la ville. Les deux gratte-ciels qui y régnaient, il ne les avait jamais vu que de loin. Et se retrouver juste en dessous comme ça... Ça lui donnait le tournis. Il baissa donc rapidement la tête, enlevant à ses yeux la vision angoissante que le bâtiment allait lui tomber sur la gueule. Mais il n'aurait peut-être pas du baisser les yeux et supporter quelques instant de plus cette vision.

L'impression que l'immeuble allait lui tomber sur la gueule était bien moins rude que la vision qui s'offrait à lui maintenant de Marc enlaçant la même femme qu'au parc et lui déposant un baiser sur le front avant de pénétrer dans le bâtiment. La blond avait totalement oublié que c'était le lieu de travail de Marc. Et que c'était l'heure où il retournait travailler.

Complètement stoïque, le regard rivé sur le dos de l'homme brun, il ne vit même pas que le bonhomme était passé au vert. Il ne sortit de sa transe que lorsqu'il fut ébranlé par un coup à l'épaule.

 

- Oh, excusez-moi monsieur ! Je ne vous avez pas vu.


Baissant les yeux, Manu reconnu immédiatement la femme qui lui était rentré dedans.

 

Mais elle l'a fait exprès ou quoi ?! Ne put-il s'empêcher de penser.

 

Secouant légèrement la tête, il fit un bref signe de la main avant de s'engager sur le passage piéton. Il ne pouvait pas supporter d'être ici plus longtemps. Il fallait qu'il se dépêche de rejoindre JB et ses amis.

 

Et Sandrine qui ne peut pas venir en plus... de dit-il alors qu'en effet, la jeune femme lui avait envoyé un sms pour lui dire qu'elle avait un cours important cet après-midi et qu'elle ne pouvait pas le louper

 

En cet instant, le blond avait grandement besoin de son amie auprès de lui. Juste histoire de faire retomber sa tension intérieure.

 

- Et bien Manu, t'en fais une tête ! S'exclama JB à peine le blond eut-il passé la porte Oh, tu as emmené Gros-Louis ! Et comment tu-vas gros père ?


Le géant aux cheveux toujours autant hirsutes venait de saisir dans ses grandes mains le matou noir et blanc qui s'était déjà mis à ronronner.

 

- Salut Jean-Baptiste. Fit Manu, se forçant à sourire Sandrine ne peut pas venir, elle a un cours important cet aprèm.

- Ouais je sais, elle me l'a dit aussi !
- Ah, ok...
- … Toi, ça ne va vraiment pas !
Reprit le brun, une mine soucieuse affichée sur le visage Viens donc t'asseoir 5 minutes, tout le monde n'est pas encore arrivé... Je te sers un truc à boire ? Pendant nos répète on carbure à la bière mais on termine par du bourbon avant de ranger le matos, tu en veux ?

Jean-Baptiste... L'homme parfait par excellence.

Un géant au grand cœur, un mec qui sait lire entre les lignes et qui sait surtout comment y faire face. Un type qu'il a rejeté mais qui est resté le même avec lui. Prévenant, amical.
En cet instant, Manu lui en est plus que redevable.

- … Pusique tu proposes du bourbon...

Un petit rire s'échappa des lèvres du brun et il se dirigea vers la glacière dans un coin de la pièce après avoir posé Gros-Louis au sol qui s'était déjà mis à fureté partout. Manu laissa son regard bleu vaquer autour de lui. Les amis de JB n'étaient pas encore tous arrivé mais il alla saluer les deux déjà présent avant de revenir vers le brun qui lui avait servit un verre.

 

- Tiens, assied-toi donc. Fit le brun tout en tirant un tabouret Alors c'est qui ? Reprit-il rapidement, fixant les yeux clairs du blondSandrine... ? Marc... ?

Manu qui avait lui aussi ancré ses prunelles dans le bleu océan de son vis-à-vis les lâcha rapidement et prit une grande gorgée du liquide ambré.


- … C'est les deux c'est ça ?
Demanda JB

… Ce type l'étonnera donc toujours !

- … Allez raconte, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- … Sandrine est enceinte et... Marc vois une femme ?
- Woooooow ! Putain !

Au moins, le ton était donné... Mais apparemment, JB ne s'était pas attendu à si grandes nouvelles.
Mais Manu avait commencé à parler et maintenant, il fallait qu'il aille jusqu'au bout. Surtout que JB n'était pas encore au courant du chantage qu'il avait fait à Marc.

- Ouais, elle nous l'a apprit la semaine dernière, elle ne sait pas encore ce qu'elle va faire et ne l'a pas dit à son mec... Et pour Marc, je ne te l'avais pas encore dit mais en faite, on est plus ou moins ensemble... Enfin, je lui ai fais du chantage. Une partie de jambe en l'air par semaine contre mon amitié... Enfin jambes en l'air, pour l'instant c'est que sa queue... Et ça ne sera certainement plus que ça.
- … Tu veux dire que toi, le nounours, le romantique de première, t'as fais du chantage à Marc ?! Nan, j'te crois pas ! Et il a accepté en plus ?! Putain, il tient vraiment à toi ce con !
- Ouais enfin, il s'est trouvé une nana et il a pas eut les couilles de me le dire en face quand même...
- Hum, vu sous cet angle...
- Je le savais tu vois, mais, ça m'a foutu un choc.
- Ça, je peux comprendre.
Répondit JB avant de boire une gorgée de la canette de bière qu'il venait de s'ouvrir Enfin, d'un côté, j'vois pas pourquoi il s’arrêterait de vivre ! Dans ton chantage, tu n'a rien spécifié de tel.
- Mais c'est pas ça le problème ! Évidemment que je ne l'empêche en rien... Le truc, c'est qu'il ne me l'a pas dit en face !
- Et toi, ta putain de jalousie, tu lui en a parlé en face... ?
Fit JB tout en se penchant vers le visage de Manu
- … J'ai pas le droit de lui dire ça.
Répondit le blond avant de reprendre une gorgée de bourbon
- Et bien lui doit penser ne pas avoir le droit de te dire qu'il s'est trouvé une meuf. Parce que s'il a accepté ton chantage, c'est qu'il respecte tes sentiments et qu'il ne veut pas te faire du mal. S'il le faut, c'est juste une passade cette nana. Toi non plus plus, t'es pas obligé de t'arrêter de vivre ! Tu peux aller voir ailleurs aussi...

Si le brun lisait à cœur ouvert dans celui du blond, Manu en cet instant savait exactement ce que JB avait derrière la tête. Se passant une main dans les cheveux, il soupira.

- Arrête Jean-Baptiste. Je ne suis pas là pour ça. Je n'ai que Marc en tête, c'est con mais c'est ainsi. N'essaye pas de recoller les morceaux avec moi, tu ne pourra que te faire du mal.
- … Mais toi aussi tu t'en fais.
- Oui, mais moi je l'ai choisit et si tu n'avais pas abordé le sujet, je ne t'en aurais pas parlé. T'es un mec génial Jean-Baptiste, ne t'accroche pas à un type comme moi, ça ne sert à rien.

Reprenant une gorgée de bière, le brun ne quittait pas Manu du regard.

- Comme dit l'adage : qui ne tente rien, n'a rien.
- Que tu tente ou non, tu n'aura rien de toute façon.
- Aïe, la vache ça fait mal !
- … Tu t'attendais à quoi ? Je comprends parfaitement tes sentiments mais l'amour c'est quelque chose d'égoïste alors, désolé de te dire ça franchement.
- Ouais, c'est tellement égoïste que de toute façon, tant que j'aurais ces sentiments pour toi, je tenterais à chaque fois.
- … Mieux vaut peut-être alors qu'on ne se voit plus.
- Mais non, arrête, ça n'a rien à voir ! Je ne souffre pas en ta présence. T'inquiète Manu, je suis fort, on a pas du tout la même vision de l'amour.
- Ça veut dire que t'es pas réellement amoureux de moi ça.
- Si ! Je le suis. Mais, certainement à moindre échelle que tu peux l'être de Marc... Peut-être que je suis en train de t'oublier et que je m'accroche juste à mes souvenirs...
- …
- T'en fais pas Manu, ça va aller. Et pour Marc, sincèrement, vu la relation dans laquelle vous vous êtes embarqués, il faut que vous soyez honnête l'un envers l'autre. Comme tu l'es avec moi. Il faut dire les choses sinon, ça va stagner. Entre nous ça a bien marché parce que justement on se disait tout sans détour. Et en plus, je vais te dire un truc, je pense vraiment que s'il a accepté de coucher avec toi, enfin d'après ce que j'ai compris pour l'instant vous avez pas vraiment dépassé le stade des préliminaires, il peut y avoir plus que ça entre vous. Ce type, au delà d'être un salopard de première tiens vraiment à toi. Sincèrement, le pas entre l'amitié et l'amour est tout petit. Il ne tient qu'à toi de lui faire comprendre ça et de le faire tomber amoureux de toi... Qu'il se soit trouvé une nana ne change rien au faite.
- … Je ne peux pas le forcer Jean-Baptiste ! Je sais bien qu'il faut qu'on parle de tout ça mais... Après l'avoir vu avec cette femme, le revoir va être presque un calvaire... Enfin, je sais pas ce que je pourrais lui dire quoi... Et puis il ne m'aime pas. Et il ne m'aimera jamais comme j'aimerais qu'il m'aime. Tu sais pas toi, ce qu'il me dit ! Il parle de son ex-femme comme s'ils étaient toujours mariés ! Quand on se voit en dehors, il y a une putain de tension sans nom entre nous ! On aborde toujours les mêmes sujets ! Musique, boulot, sport ! Je sais qu'il résiste à l'envie de me parler de ses gosses ! Je sais qu'Isabelle lui manque comme personne et qu'il n'a que l'envie de la retrouver ! Il a toujours son alliance ! Parfois ça lui échappe mais il se reprend très vite et j'ai pas le temps de répondre... Y'a trop de choses tabous entre nous et le voile ne sera jamais complètement levé... Je sais bien que je n'aurais jamais dû faire ça mais, maintenant, malgré que finalement je n'ai presque rien, je ne peux pas couper cette relation comme ça... Je l'aime. Je suis fou de lui et je sais que ça ne changera jamais... Même si c'est un connard.
- Mouais, tu sais quoi ? T'es pas venu pour te morfondre mais passer un bon moment alors, viens t'installer au piano et joue un truc auquel je peux t'accompagner au saxo ! Déchaîne toi le temps que les gars arrive et qu'on commence la répet'...

Un fin mais franc sourire s'afficha sur le visage de Manu et il hocha de la tête avant de se lever, finir son verre cul sec et aller s'installer devant le synthétiseur.

_________________

There was a game we used to play
We would hit the town on Friday night
And stay in bed until Sunday
We used to be so free
We were living for the love we had and
Living not for reality
It was just my imagination…


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