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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 00:01

Epilogue

 

- J'ai reçut les résultats de votre analyse sanguine et je suis au regret de vous annoncer une mauvaise nouvelle.

 

            Assit à côté de Xavier, Jean-Baptiste se demandait encore comment il était arrivé ici si vite.

            Après l'enterrement de Lucy, il avait raccompagné Xavier chez lui et ils avaient fait l'amour avec passion, mettant le point final à l'histoire de Lucy et l'introduction de leur histoire à tous deux. Quelques jours plus tard, il avait accompagné Xavier au service d'addictions de l'hôpital d'Aves City.

            Après une rapide entrevue avec une infirmière et une prise de sang, cette dernière leur avait fixé un rendez-vous avec le médecin du service la semaine suivante. Ils étaient présentement tous deux assit face au docteur en question et Xavier avait catégoriquement refusé que Jean-Baptiste attende à l'extérieur.

 

- ... Comment ça une mauvaise nouvelle ? demanda le brun alors que Xavier restait muet, fixant l'homme en blouse blanche

- ... Mr Léthao a contracté le virus de l'immunodéficience humaine, plus communément appelé VIH.

- Attendez, vous êtes en train de dire que Xavier a le SIDA...? fit-il dans un élan de stupeur non feinte

- Non, pas le SIDA. Le syndrome de l'immuno-déficience acquise est le résultat du VIH s'il n'y a pas de traitement. Mais Mr Léthao n'en est qu'au premier stade, son taux de T4 est quasi normal, nous allons immédiatement mettre en place la tri-thérapie en même temps que la cure dont il souhaitait bénéficier. Je sais que c'est une nouvelle alarmante et qu'il faudra prendre de nouvelle habitudes de vie mais, rassurez vous, on vit très bien avec de nos jours et presque plus personne ne meurent du SIDA lui même. reprit et expliqua le médecin Il l'a sans doute attrapé lors d'échange se seringues... Il nous avait signalé consommer de la cocaïne mais aussi de l'héroïne de temps à autre.

 

            Pourtant, Jean-Baptiste n'était pas du tout rassuré et il tourna alors son visage vers Xavier qui releva lentement les yeux vers lui.

 

- C'est fini. lâcha le jeune homme Vas-t-en...

- Quoi ?! Mais, non !

- Vous êtes amants n'est-ce pas ? coupa le médecin Vous devriez vous aussi faire un test monsieur, et prendre la tir-thérapie en prévention.

- On s'est toujours protégés, répliqua JB tout en attrapant la main de Xavier Il n'y a eu aucun échange de liquide biologique d'aucune sorte à part salivaire mais je sais que ça ne se transmet pas par là. continua-t-il tout en continuant de fixer Xavier qui ne le lâchait pas non plus des yeux Je refuse de partir Xavier. Je t'aime, VIH ou non, ça ne change rien, je continuerais à te soutenir et on affrontera ça ensemble.

 

            Clignant, Xavier s'humecta les lèvres.

 

- ... Je paye mon due à Lucy.

- Non, stop. Cette histoire est terminée, nous avons tourné la page, ne pense pas une seule seconde que c'est ta punition. C'était un accident, comme d'autres l'ont attrapé avant toi.

- Oui, c'est le risque que cours beaucoup de toxicomanes... Vous n'êtes pas le seul et je veillerais à ce que vous soyez intégré à un bon groupe de parole. Répondit le médecin

 

            Tournant de nouveau ses yeux vers le docteur, Xavier ne fit de ciller de nouveau sans ajouter une seule parole.

            L'entretien se poursuivit donc et les deux amants rentrèrent à l'appartement du jeune homme pour sa dernière nuit. Xavier allait intégrer le service dès le lendemain matin.

            Ce soir là, pour leur dernière nuit ensemble avant un long moment, Jean-Baptiste, encore plus amoureux qu'avant, avait sans hésitation exprimé l'envie de faire l'amour à Xavier. Mais ce dernier le repoussa avant de se mettre à pleurer en silence.

            L'enlaçant alors, le brun essaya de trouver les mots justes.

 

- Tu as entendu ce que t'a expliqué le docteur, tout va bien se passer. Il nous faut juste nous protéger, je ne suis pas et je ne serais jamais séropo, laisse moi juste t'aimer...

- Mais moi aussi je t'aime, c'est pour ça que je ne veux pas et que tu dois partir. répondit Xavier dans un murmure, se serrant tout contre le brun, disant mais ne le voulant pas

 

            Devant cette déclaration, JB senti ses sens s'éveiller encore plus.

 

- Ne soit pas idiot... murmura-t-il à son tour dans un sourire tout en relevant doucement le visage du garçon Puisqu'on s'aime, on doit se serrer les coudes et avancer ensemble... C'est ce que je fais et c'est ce que tu vas faire aussi.

- Mais je ne peux pas t'imposer ça...!

- C'est mon choix et je m'impose. De toute façon je sais très bien que tu n'as aucune envie que je te laisse.

 

            Xavier ne fit que ciller alors que JB l'embrassait doucement, sans attendre de réponse. Il resta sans bouger quelques instant avant de finalement fermer les yeux, stoppant ses dernières larmes derrières ses paupières et se laisse totalement aller contre le corps grand, chaud et rassurant de son amant.

 

 

Came isole


FIN

 

 

_______________________________________

 

Comme certains l'ont senti, cette histoire se termine sur une note un peu triste...

Mais ce n'est que la dure réalité de la vie et nous souhaitions rester le plus possible dans le réalisme.

Nous espérons que l'épopée de Jean-baptiste vous a plus !

Pour notre part, nous avons adoré developper ce personnage qui ne pouvait pas rester dans l'ombre après son rôle dans l'histoire de Marc et Manu...

 

Au cours de cette fiction, nous avons posté plusieurs vidéos et, si vous l'avez remarqué, nous avons toujours pris le même artiste pour représenter Xavier.

Nous vous invitons donc à parcourir sa page You Tube : Shay

 

Ainsi, nous prenons une petite pause de deux semaines avant de lancer la prochaine fiction !

Les paris sont lancés, qui en sera le héro...?

- FIN DES PARIS 04/04/13 -

 

CM

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 00:01

-XVI-

To tell the truth.

 

            Hans sorti de l'hôpital une semaine plus tard et la vie repris son cours.

            Jean-Baptiste avait été passablement retourné par tout ce qu'il s'était passé mais continuait d'afficher un comportement des plus neutres. Il avait tout dit, tout fait, c'était maintenant aux quatre jeunes adultes de se prendre en main.

            Ses sentiments pour Xavier n'avaient absolument pas changé mais ça n'était pas à lui d'aller vers le jeune homme. Il s'était peut-être passé beaucoup de choses entre eux mais JB sentait qu'il n'était pour le moment pas la priorité du jeune homme alors qu'il voyait ce dernier jeter de longs regards à ses anciens amis. Des regards échangés en silence et durant la nouvelle semaine qui suivit, ses cours se passèrent dans le silence le plus total. Un silence très pesant pour le jeune professeur qui ne pouvait rien dire.

           

            Le vendredi, il n'avait pas cours avec la classe des quatre. Alors qu'il finissait tout juste son cours avec sa classe de première année, il fut très étonné de voir Hans, Alisson, Valentino et Xavier l'attendre devant la porte alors que ses autres élèves sortaient. Cillant, il les regarda tour à tour avant de ranger ses affaires et de les rejoindre.

            Il n'eut pas le temps de dire un mot.

 

- On a prit rendez-vous avec le directeur mais nous n'irons pas sans vous. lâcha Valentino

- ... Là maintenant tout de suite ? répondit JB pour le moins décontenancé

- Oui, immédiatement. répondit le jeune homme avant de tourner les talons, suivit des trois autres

 

            Hébété, le grand brun les regarda un instant avant de leur emboiter le pas.

            Milles et une questions se bousculaient dans sa tête mais il allait très rapidement avoir les réponses.

            Une fois le secrétariat passé, tous arrivèrent dans le bureau de Mr Comont.

 

- Et bien jeunes gens, je dois avouez ma surprise lorsque vous m'avez sollicité... Mais, pourquoi Mr Cailleux est-il avec vous ?

- On ne dira rien sans lui. répliqua Valnetino

- Ah je vois... C'est votre avocat en quelques sortes.

- Si vous l'dites... répondit Valentino dans fin soupire de dédain

 

            Et bien... Même pour faire amende honorable, le jeune homme ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il y avait quelque chose de très prétentieux chez ce garçon mais JB n'était pas là pour compter les points.

            Tous prirent alors place sur le divan et les chaises présentes à part Thierry qui s'assit sur son bureau et JB qui se mit debout à côté de lui. Valentino reprit alors la parole et ce fut comme un cheveu sur la soupe qu'il livra toute l'histoire.

            Tous les quatre avaient du se mettre d'accord avant de venir car JB entendit les trois versions en une. Pourtant, un étrange accent avait été imposé car le brun trouva que le prénom de Tom revenait très souvent dans le discours. Ne comprenant pas très bien, un sentiment étrange monta en lui.

            Lorsque Valentino y mit le point final, Thierry reprit la parole.

 

- Donc, il y a un dealer dans mon établissement...

- C'est ça monsieur. fit Valentino

 

            Et voilà, on y était.

            Le mauvais pressentiment de JB s'avérait juste. Tout le discours de Valentino s'était accès dans l'unique but de faire porter le chapeau à Tom ce qu »il avait réussit car ce fut la première réaction du directeur.

 

- Thierry, attendez s'il vous plait, Tom commença le brun en se rapprochant de son ancien professeur de solfège, mais se dernier le coupa

- Non, ça suffit Jean-Baptiste, tu en as assez fait. C'est à moi maintenant de prendre le relais. Ne t'inquiète pas, je ferais en sorte que ton nom ne soit pas mentionné. Je pense que nous sommes tous d'accord ici pour dire que vous êtes venu me voir de votre plein grès et que vous n'avez jamais parlé de tout ça à Mr Cailleux...

- Mais enfin... tenta le brun sans succès alors que Thierry le stoppa de nouveau d'un geste de la main

- Oui, nous sommes tous d'accord. Mr Cailleux n'a rien à voir avec tout ça. répondit Valentino après un bref regard à son professeur

 

            Ainsi, Tom allait être dénoncé sans que Jean-Baptiste ne puisse rien y faire.

            Il s'était pourtant jurer de l'aider à son tour...

            Le jeune professeur ressorti pour le moins perturbé et déconcerté de cet entretient. Perdu dans ses pensées, il répondit d'un simple signe de tête aux jeunes qui le remerciaient et ne fit même pas attention au long regard que Xavier lui lança avant de suivre les trois autres.

           

            Plusieurs jours passèrent encore et la pression sur les épaules de Jean-Baptiste ne baissait pas. Tout était pourtant terminé, la vérité avait été dite mais planait toujours une atmosphère lourde.

            Il avait apprit que Tom s'était fait arrêter et la pilule ne passait vraiment pas. Au fond de lui, il en voulait à Valentino mais plus encore à Thierry qui ne l'avait pas laissé aller au bout de ce qu'il avait entreprit.

            Qu'avait-il gagné au final...? Il n'en avait aucune idée et même s'il n'avait pas fait tout ça dans un égoïste but, il ne se sentait pas complet.

            Quant aux quatre jeunes gens, même s'ils n'étaient pas redevenus amis, au moins, les crasses étaient terminées. Mais ils n'allaient pas non plus s'en sortir à bon compte alors que toute cette histoire leur avait valu un avertissement et une note dans leur dossier. Et si les jeunes allaient témoigner au procès de Tom, ils écoperaient certainement d'une ouverture de casier judiciaire et peut-être d'une peine minime, style, travaux d'intérêt généraux...

            Mais le procès n'aurait pas lieu avant plusieurs semaines encore et Jean-Baptiste ne savait tout bonnement pas quelle attitude adopter. Partagé entre une sorte de regret et le sentiment d'avoir fait ce qu'il avait à faire, ce qu'il voulait surtout au fond de lui était d'aller vers Xavier. Et il ne savait pas comment faire ni même s'il avait le droit maintenant que tout était fini. Ce fut comme un cheveu sur la soupe que Xavier vînt finalement à lui après un cours.

 

- Je voudrais aller voir Lucy mais je ne peux pas y aller seul. fit le garçon en fixant son professeur droit dans les yeux

- Comment ça...? répondit JB, ne comprenant pas exactement où voulait en venir Xavier

- Je voudrais que vous m'accompagniez.

- Pourquoi moi...?

- Pourquoi pas...

 

            Cillant, le brun était pour le moins surprit d'une telle demande. Xavier n'allait jamais au fond des choses et le brun se perdait toujours dans des interprétations qui mettaient à mal ses sentiments.

 

- D'accord... finit-il par répondre après s'être intérieurement promis d'avouer ses sentiments au jeune homme

 

            Le problème était réglé et même s'il laissait un goût d'amertume dans la bouche de Jean-Baptiste, ce dernier n'en restait pas moins amoureux de Xavier et il n'avait pas l'intention de le laisser se servir de lui pour se rassurer sans contre partie.

            Hochant la tête, Xavier lui répondit qu'il l'attendrait sur le parking à la fin des cours avant de sortir.

            Le brun passa sa fin de journée à se concentrer sur ses cours avant de rejoindre Xavier, un nœud au creux du ventre. Le garçon monta dans son van sans un mot et le silence plana pendant tout le trajet. Jean-Baptiste ne se sentait franchement pas à l'aise mais il avait jusqu'ici montré une image d'inébranlable roc et il n'était pas question que cette image se fissure.

            Il devait rester fort pour Xavier qu'il savait tout aussi perturbé par tout ça. Quand bien même il était enfin prêt à aller voir Lucy après tous ces mois passés.

           

            Après discussion avec les infirmières, celles-ci consentir à les laisser entrer dans la minuscule chambre où une jeune femme aux longs cheveux bruns était allongée. Des cathéters plantés dans chaque bras, reliés à de longues tubulures translucides où coulaient plusieurs sortes de liquides dont JB ignorait l'utilité.

            Déglutissant légèrement, il fut happé par cette étrange vision.

 

- Salut Lucy... lâcha soudainement Xavier qui s'était avancé vers la jeune femme sans que le brun n'y fasse attention

 

            Ce furent les seuls mots que le jeune homme prononça alors qu'il prenait doucement la main de son amie pour la caresser. Ne sachant pas quoi faire ni quoi choisir parmi tous les mots qui se bousculaient dans sa tête, JB resta en retrait.

            Observant les deux jeunes gens, il trouvait la scène particulièrement émouvante, ayant l'impression que tous deux se parlaient par la pensée. Comme dans un des bad trips de Xavier... Il finit par se sentir de trop.

 

- ... Tu veux que je sorte ?

 

            Xavier tourna alors son visage vers JB en secouant lentement la tête de gauche à droite. Mais ce ne fut pas la négation du jeune homme que le brun vit en premier. Se furent les belles et silencieuses larmes qui s'écoulaient de ses yeux noisette qui estomaquèrent le brun.

            Mais la vision fut courte alors que le garçon revint rapidement sur Lucy, reprenant leur fantomatique discussion.

            Cillant, JB resta comme paralysé un court instant. C'est sans vraiment réfléchir qu'il avança alors jusqu'au jeune homme qu'il enlaça par derrière avec une infinie tendresse.

            Il ne sentit aucune opposition, par même un sursaut de la part de Xavier qui semblait dans sa bulle avec Lucy. Plongeant alors son nez dans le cou pâle, JB en respira l'odeur en le serrant doucement contre son torse.

 

- Je t'aime... murmura-t-il contre la peau chaude

 

            Un silence lui répondit mais aucun des deux hommes ne bougèrent.

            De longues minutes passèrent ainsi, et étrangement, la boule avait disparue de l'estomac du brun. Le temps s'était juste arrêté, leur deux corps l'un contre l'autre.

            Ce fut une infirmière qui les sorti de leur léthargie en leur signifiant qu'il était temps de partir, surtout qu'ils n'étaient pas de la famille. Ils lui obéir donc et la saluèrent avant de redescendre au parking.

 

- Ramenez-moi chez moi s'il vous plaît. demanda Xavier

 

            Ce que fit Jean-Baptiste sans un mot.

            En bas de l'immeuble, Xavier le remercia sans même échanger un regard et remonta chez lui. Le brun ne put se résoudre à partir que lorsque le blond eut disparu de sa vue, le cœur lourd.

            Trois jours plus tard, Xavier revenait le voir en lui apprenant le décès de Lucy.

            Il lui avait dit ça sur un ton parfaitement détaché, sans une once de peine dans le regard. Comme s'il avait déjà fait son deuil... Ou qu'il s'y était préparé depuis longtemps.

 

- L'enterrement est dimanche prochain, c'est une cérémonie publique. Hans, Alisson, Valentino et moi avons décidé d'y aller. Si le cœur vous en dit vous pouvez venir aussi. ajouta-t-il toujours sans aucune émotion avant de partir sans attendre de réponse

 

            Le jeune professeur était encore plus perdu mais l'idée folle de terminer l'année scolaire puis démissionner lui passa par l'esprit. Il allait laisser tout ça derrière lui et reprendre ses postes de remplacement comme avant. Après tout, il commençait à en avoir assez de cet endroit, il était temps de changer d'air.

            Il avait beau avoir les épaules très larges, avoir vécu lui-même pas mal de choses pour le moins dure, toute cette histoire l’avait profondément marqué et laisserais sans doute une indélébile trace. Et même si la mort de Lucy sonnait comme un point final, des questions qui resteraient à jamais sans réponse embrouillaient son esprit. Comme si la jeune fille avait attendu de dire adieu à son plus proche ami, comme si ils s’étaient mutuellement donné l’absolution et que la vie et la mort étaient à présent leur nouveau chemin…

 

            Le dimanche suivant, après avoir emprunté un costume sombre à Marc, il s'était rendu au cimetière. La cérémonie fut vraiment émouvante, toute la famille et les amis proches de Lucy étaient présents. Jean-Baptiste se sentait presque de trop mais lorsque son regard croisa celui de Xavier qui le fixait depuis son arrivée, il se dit qu'il était finalement à sa place...

            Lorsque vînt le moment de mettre le cercueil en terre, le jeune homme se détacha du groupe, rompant le contact visuel avec son professeur et ce dernier se rendit alors compte qu'il avait sa guitare dans le dos. S'approchant du trou, Xavier se plaça derrière et sorti son instrument.

            Les premières notes de "Blackbird" des Beatles se firent alors entendre tandis que le cercueil descendait en terre. Jean-Baptiste en eu des frissons et fixa le jeune homme qui lui regardait disparaître le cercueil.

 

 


 
 

 

 

            Il jouait toujours lorsque les personnes commencèrent à venir tour à tour jeter une fleur ou un peu de terre dans le trou. Il ne s'arrêta que lorsque tout le monde fut passé, ne levant pas même le regard lorsque JB y était lui aussi allé.

            Sortant alors une rose blanche de sa housse de guitare, il en huma le parfum avant de la jeter à son tour sur le cercueil, un inaudible murmure sur les lèvres. Il se redressa alors que la mère de Lucy s'était approchée de lui pour l'enlacer et lui embrasser la joue.

            Jean-Baptiste vit alors poindre une unique larme au coin de l'œil du jeune homme qui la laissa couler sans un mot, écoutant les quelques mots de la mère de son amie. Hans, Alisson et Valentino vinrent à leur tour le voir et tous quatre s'éloignèrent un peu, semblant avoir certaines choses à se dire.

            Le groupe commençait à se disperser, laissant seule la famille de la jeune fille avec l'officier de cérémonie. Jean-Baptiste s'éloigna à son tour, main dans ses poches, profondément ému. Mais de fins doigts lui attrapèrent le bras et Xavier apparu alors dans son champ de vision.

 

- Si je vais en centre de désintox', tu restes avec moi ? lâcha le jeune homme

 

            Pas même surpris par l'emploi du tutoiement, le brun fixa un instant le jeune homme sans bien comprendre.

 

- ... Je veux être avec toi. ajouta Xavier tout en tirant sur le bras de JB dans une sorte de supplique

- ... Comment ça être avec toi...? Je veux être sûr de bien comprendre...

- En tant qu'amant.

 

______________

 

Tu es véritablement partie Lucy mais je sais que tu m’entendras toujours où que tu sois.

Je ne pourrais jamais être comme toi, à ainsi dévoiler mes sentiments mais ceux que j'ai en ce moment sont les plus forts que je n'ai jamais ressentis.

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 08:53

-XV-

An other complication

 

 

            Après son mini show sur la scène du Nostra Bella, Xavier semblait se sentir beaucoup mieux. Il s'était rassit aux côtés de JB, proche mais sans non plus trop le coller. Ils étaient donc restés ainsi, silencieux, à regarder et écouter le groupe revenu sur l'estrade.

            Le brun avait finit par se commander une bière et un coca pour Xavier qui l'avait bu tranquillement sans une parole. Ils rentrèrent aux alentours de minuit, le jeune professeur restant avec son élève pour une nuit de plus. La fin de week-end arriva assez vite et Jean-Baptiste rentra chez lui le dimanche après-midi.

            Une nouvelle semaine aller commencer et le brun espérait que ça serait plus facile maintenant que Xavier avait passé le plus dur. Mais il se trompait.

 

            L'après-midi du lundi venait à peine d'être entamé que le conservatoire était en effervescence, les murmures entre les élèves rythmés au son de la sirène des pompiers et de l'ambulance garés dans la grande cours.

            Un troupeau de jeunes gens étaient ameutés autour de l'entrée des toilettes des garçons et JB essayait de s'y frayer un passage après qu'un collègue ait dit que c'était un des élèves de sa classe. Sa première pensée se tourna vers Xavier mais lorsqu'il croisa son regard dans la foule, il eut presque plus peur encore.

            Ce n'était pas Xavier et JB ne savait donc pas à qui il allait faire face. Après un assez long échange de regard avec le blond, il réussit à entrer dans les toilettes pour voir les pompiers et ambulanciers s'afférer autour du corps inanimé d'Hans.

 

- Il semble avoir fait une overdose dit un des ambulanciers Vu la seringue c'est certainement à l'héroïne.

- C'est bon les gars, j'ai un pouls, respiration faible mais présente.

- On l'embarque, le brancard s'il vous plaît ! A trois, un, deux, trois !

 

            En quelques secondes à peine, Hans était posé sur le brancard, un cathéter déjà dans le bras relié à une solution neutre et un masque à oxygène sur le nez et la bouche.

            Le cœur tambourinant, JB ne comprenait absolument rien.

            Avait-il raté quelque chose...? En se concentrant sur Xavier il avait oublié qu'il n'était pas le seul meurtri dans cette histoire et pas une seule fois il ne lui était venu à l'esprit qu'Hans pouvait être mal à ce point.

 

- Poussez vous monsieur s'il vous plaît. fit un pompier alors qu'ils allaient sortir Hans pour l'amener à l'ambulance

 

            Obtempérant sans vraiment comprendre, le grand brun était complètement effaré. Jamais il n'aurait pu imaginer une telle situation. Même la voir de ses propres yeux ne suffisait pas à ce qu'il y croit vraiment.

            Sortant à son tour derrière le brancard, il mit du temps à redescendre sur terre. Ce fut une voix de fille qui l'y aida.

 

- Monsieur... Monsieur ! Faut qu'on vous parle.

 

            Tournant alors la tête, il cilla en reconnaissant Alisson et Valentino  juste derrière elle.

 

- ... Maintenant ? ne put-il que répondre, encore sous le choc

- Oui. Tout de suite. répondit la jeune femme

- ... Allons ailleurs.

 

            Il se sentait encore plus perdu mais il se doutait fortement que c'était en rapport avec ce qu'il venait d'arriver à Hans. En se frayant un chemin parmi les élèves encore attroupé, il croisa de nouveau le regard de Xavier. Un regard totalement neutre que le blond posa aussi rapidement sur ses anciens amis avant de tourner la tête dans une indifférence la plus totale.

            JB ne sut pas trop comment interpréter ce regard mais pour le moment il avait des choses plus importantes à faire. Avisant une salle de cours vide, il y entra, laissa passer les jeunes gens et referma derrière eux.

            Relevant ses yeux océans, il les planta sans vergogne dans ceux des jeunes gens.

 

- Si vous me dites que vous êtes mêlés à ce que vient de faire Hans, ne croyez surtout pas que je vais vous amender.

- C'est pas ce qu'on demande. répondit aussi sec Valentino alors qu'il s'asseyait sur une table

- Ah oui ? fit JB en croisant ses bras sur son torse

- Non, on veut juste vous parler.

- Parce que vous êtes la seule personne à qui on peut tout dire en étant certain que tout ne nous retombera pas sur la gueule. ajouta Alisson

 

            Cillant, le brun arqua un sourcil avant de fixer la jeune femme.

 

- Et bien allez y, je vous écoute. dit il avant de poser son cul sur le bureau professoral

 

            Et ils lui racontèrent alors tout ce que Xavier leur avait déjà dit, mais de leur point de vue. Par exemple, Alisson jura que ça n'était pas par homophobie qu'elle avait rejeté Lucy mais que sur le coup elle avait été assez dégoutée que son amie la plus proche puisse penser à elle de cette manière.

            Ils assumaient leur rôle de bourreaux, de s'être amusés à parfois pousser à bout certaines personnes mais, jamais ils n'auraient pensé que ça irait jusque là. Ils avaient été profondément choqué de l'overdose de Lucy et s'étaient alors murés dans un silence des plus total. Mais, à présent, avec ce qu'il venait tout juste d'arriver à Hans, ils en avaient conclu qu'ils ne pouvaient plus se taire.

 

- Mais quelle belle petite bande de crétins... siffla JB en les fixant droit dans les yeux Et vous vous attendez à quoi ? Que je vous félicite de m'avoir enfin tout dit ? Mais j'vous ai pas attendu les gars, je suis déjà au courant de tout et, croyez moi, y'a personne, et je dis bien, personne, pour rattraper les autres... Je vais très certainement avoir bientôt la version d'Hans et là, je déciderais quoi faire... Dans tous les cas, avoir réagit pour Hans ne vous incombent pas le fait que vous n'avez jamais pensé à Xavier qui frôle la mort chaque jours depuis l'histoire de Lucy...

 

            Les deux jeunes gens fixaient JB sans baisser les yeux mais le brun voyait une certaines sincérité dans leurs regards.

 

- ... J'espère que vous êtes conscient que je ne vais pas pouvoir garder toute cette histoire pour moi bien longtemps... Il y aura forcément des retombées, reste à savoir si c'est moi qui parlerait ou si vous allez enfin totalement assumer et aller voir le dirlo de votre propre chef. Je préfèrerais fortement cette version ! Vous êtes peut-être tous adultes mais moi je suis limite dans le délit !

- On fera rien contre vous m'sieur. répondit Valentino

- Alors réfléchissez bien à tout ça. Et vite.

 

            Il fixa un instant les yeux verts de Valentino avant de détourner les siens, pousser un profond soupire avant de sa passer une main sur le visage et se diriger vers la sortie sans ajouter un mot, claquant presque la porte derrière lui.

 

            Le lendemain, JB s'acheta un sandwich et fila en direction de l'hôpital après s'être renseigné d'où avait été placé Hans. Toquant à la porte, il attendit que le jeune homme l'autorise à entrer.

 

- ... Si c'est pour me faire la morale, vous pouvez partir. lâcha Hans après un bref regard mi surpris mi interrogateur

- C'est n'est pas du tout mon intention. répondit doucement JB tout en s'approchant du lit Comment vas-tu...?

- Tsss, vous êtes passé maitre dans les questions stupides ou quoi ?!

- Je sais bien que ça ne va pas, mentalement, je te parle physiquement. ne se laissa pas démonter JB

- ... Ça va... murmura alors Hans après un battement de cils

- Je peux m'asseoir ? demanda JB en montrant le fauteuil près du lit

- M'en fous. répondit le jeune homme dans un haussement d'épaules

 

            Le brun s'installa donc et tourna même un peu le fauteuil pour être un peu plus face au garçon qu'il regardait sans le sonder non plus.

 

- Je suis juste venu pour te proposer oreille attentive. dit-il avec une certaine douceur Pour information, je suis déjà au courant de toute l'histoire, Lucy and co... En faite, il ne me manque que ta version des faits. Mais je ne te forcerais bien évidement pas à m'en parler...

 

            Un rire guttural emplit alors la petite pièce.

 

- Ah mais c'est dingue, vous vous prenez vraiment pour un saint !

- Penses ce que tu veux, mais en attendant, c'est pas moi qui ait tenté de me suicider.

- J'ai pas voulu me tuer, j'voulais juste tomber dans le coma.

- Pourquoi, pour rejoindre Lucy ? Pour échapper à tout ça ? C'est complètement idiot Hans...

- J'vous ais pas demandez votre avis ! Lâchez-moi, dégagez !

- Bon, très bien. fit le brun tout en se levant J'ai visé juste, j'ai au moins une partie de l'histoire.

- Mais putain vous comprenez absolument rien ! éclata alors soudainement le jeune homme, des larmes de rage jaillissant de ses yeux Ça vous amuse juste de jouer au détective ! D'enfin savoir la vérité ! Bah vous l'avez ! Alors maintenant fichez moi la paix avec tout ça ! J'en ai marre, j'veux juste oublier ! L'oublier !

 

            Cillant, JB ne bougea alors pas d'un pouce, debout face à Hans. Il comprenait alors d'où venait le cynisme et l'antipathie du garçon.

 

- ... Si je jouais au détective, pensez bien que tout ça serait réglé depuis un moment puisque j'en aurais parlé à tout le monde. Sauf que ça n'est pas du tout le cas, que je me soucis autant de toi que des autres, et même de Tom figures-toi, et que je cherche le meilleur moyen de tout accorder pour qu'aucun n'en pâtisse plus que les autres... C'est une sale histoire dans la quelle vous vous êtes fourrés vous tous...

- Fermez là ! coupa Hans, les larmes dégoulinant de plus belle Vous dites ça mais vous vous rendez même pas compte qu'ils ne pensent qu'à leur petite gueule ! Ils sont tous centrés sur leur petits problème ! Personne n'est venu voir Lucy à l'hosto ! Personne à part moi ! Même Xavier, son soit disant meilleur ami, même lui n'est jamais venu ! Et puis d'abord c'est de sa faute si Lucy a plongé ! C'est lui qui l'a entrainée ! Moi j'en avais strictement rien à foutre qu'il soit pédé ! Mais il n'assumait pas et à fait de ça une montagne alors qu'à la base c'est Lucy qui était mal ! C'est Lucy qu'il fallait soutenir, mais il n'a rien fait ! Rien du tout ! Il s'est caché derrière elle ! C'est lui qui aurait du tomber dans le coma ! Il aurait du même en crever !

 

            Colère, rage, tristesse et une incommensurable haine coulait à torrent des yeux gris du jeune homme. Il déversait soudainement tout ce qu'il avait gardé enfoui au fond de lui en un flot de paroles incompréhensibles pour qui ne connait pas l'histoire.

            Quelque part, JB était choqué de tels propos. Mais il comprenait aussi parfaitement Hans qui lui avait tout fait pour essayer de faire remonter son amie. Pourtant, son sale caractère l'avait au premier abord plus fait passer pour le loup que pour le berger.

 

- ... Je ne suis pas là pour trouver un coupable. Personnellement, je pense que vous l'êtes tous un peu. Toi, tu as peut-être tenté d'aider Lucy mais sache que c'est par ta faute que Xavier à plongé. Certes, Xavier n'est pas qu'une victime, il en est aussi l'acteur, au même titre qu'Alisson et Valentino qui n'ont fait qu'aggraver les choses. A la base, vous étiez censés êtres tous amis pourtant vous ne vous êtes absolument pas comportés comme tels.

- Et alors ? Qu'est-ce que ça peut vous foutre ?! renifla bruyamment Hans

- C'est bon, arrête de te murer ainsi. Je comprend parfaitement ta tristesse et ta souffrance. Laisse moi t'aider, vous aidez, tous les quatre. Retrouver un semblant d'existence et d'équilibre, pour laisser tout ça derrière vous.

- J'oublierais JAMAIS Lucy ! tonna alors le garçon

- Non, bien sûr... Son regard et son sourire, ça restera gravé au fond de ton cœur. Mais au lieu d'en souffrir il faut que tu avances avec les bons moments passés et que tu les chérisses.

 

            Cillant alors, Hans ne répliqua pas. Fixant son professeur droit dans les yeux, son visage humide ne reflétait plus qu'une immense fatigue.

 

- ... Comment vous pouvez nous aider de toute façon... lâcha-t-il finalement

- En vous soutenant, en vous aidant à tout avouer aux autorités concernées. A vous amender...

 

            Ne répondant pas, Hans le fixa un long moment avant de finalement tourner la tête et gigoter un peu dans son lit, se mettant sur son flanc, dos à son professeur.

 

- Je suis fatigué... fit-il simplement

- Ok... répondit JB Rétablis toi vite et parle de tout ça à tes parents... Mais aussi avec tes amis, vous devez vous mettre d'accord une fois pour toute, je serais là quoi qu'il arrive.

 

            Il attendit mais Hans ne lui répondit pas. Tournant alors les talons, il sortit sans bruit. Un simple "merci" parvînt à ses oreilles alors qu'il refermait la porte derrière lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

 

______________

Hans a fait une grosse connerie Lucy...

Il est temps de mettre un terme à tout ça.

 

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 21:53

Nous revoici !

Exeptionnellement nous postons ce soir mais il faudra attendre dimanche prochain pour la suite ;D

Bonne lecture <3

__________________________

 

 

-XIV-

« To the next fight. »

 

 

            Le jour se lève et Jean-Baptiste s'éveille, un corps chaud lové contre le sien. Il mit quelques secondes à émerger, se passant une main sur la figure, un grognement sourd au fond de sa gorge.

            Après ces révélations, JB était resté dormir aux côtés de Xavier ayant enfin comprit l'ampleur du fardeau qui pesait sur les épaules du jeune homme. Mais bien évidement, tout cette histoire était loin d'être terminée. Au contraire, elle n'en était qu'à sa moitié et le plus important aller se jouer maintenant.

            Etant devenu le confident du blond, le jeune professeur avait ainsi toutes les cartes dans les mains. Mais restait à savoir quelle tactique emprunter pour mettre terme le plus judicieux possible à cette partie très mal commencée.

            Complètement plongé dans ses pensées, fixant le plafond de ses yeux océan, il était totalement insensible au temps qui passait. Il sursauta même lorsque le corps sur lui gigota, ayant aussi perdu toute sensibilité, tout concentré à ses pensées. Redressant alors un peu la tête, perdant instantanément le fil de ses idées qui de toutes façons ne le menait à rien, il pu voir deux grands yeux marron lui faire face.

            Menton posé entre les pectoraux de son professeur, Xavier regardait Jean-Baptiste sans ciller.

 

- ... Bonjour... fit lentement JB, se demandant pourquoi le blond lui lançait un tel regard à peine réveillé

- ... Jour. répondit Xavier, clignant enfin des yeux avant de se mettre à bâiller, le corps s'étirant de lui même toujours contre celui de son professeur

- ...Ça va, bien dormit...?

- Humhum... murmura le blond en guise de réponse

 

            Leur regard ancrés l'un dans l'autre, aucun des deux n'ajouta quoi que se soit. Un petit moment passa ainsi avant que le plus jeune ne ferme de nouveau les yeux, laissant son visage tomber de côté, joue contre le torse du brun. Cillant, JB soudainement totalement dépourvu.

            Depuis le temps, il avait cerné Xavier comme un jeune presque totalement dépourvu d'expressions faciales et quasiment d'émotion en général mais jusqu'ici, JB avait toujours à peu près comprit ou voulait en venir le jeune homme. Mais en cet instant précis, le brun ne comprenait absolument pas ce qui était en train de se passer. De ce fait, il n'osait pas bouger.

            Quand bien même, ses sentiments pour le jeune s'étaient renforcés après leur discussion et la nuit passée, il se sentait extrêmement mal à l'aise de l'avoir ainsi contre lui alors qu'ils étaient tous deux réveillés. Mais d'un autre côté, un lien qu'il sentait très fort était en train de se créer entre eux et s'il repoussait Xavier, il avait terriblement peur que tout se casse. Il devait saisir l'occasion et aller jusqu'au bout, pour aider Xavier mais aussi ses trois camarades.

            Lâchant un discret mais profond soupire, il se relaissa aller dans l'oreiller et referma les yeux, posant alors une main sur la tête blonde avant de re-vaquer à ses pensées.

            En quittant finalement l'appartement du jeune homme, JB se dit que finalement, il fallait laisser du temps au temps et qu'il fallait qu'il laisse Xavier venir à lui. Tout embarras avait disparu, il souhaitait simplement aider Xavier.

 

 

            Les cours reprirent sans grands changements à ceci près que le surnom de "marmotte du premier rang" n'avait plus lieu d'être.

            Arrivant à l'heure, parfois même en avance, Xavier restait éveillé et attentif aux cours du brun. Ils échangeaient même quelques regards, de très fins sourire mais aucun des deux n'allèrent vers l'autre pour autre chose que les cours dispensés par le brun. Ils ne reparlèrent pas de leur nuit, ni même de Lucy et Xavier ne fit plus aucune proposition à son professeur.

            Pourtant, malgré une nouvelle lueur dans les yeux du blond, JB avait l'impression que ça n'allait pas vraiment mieux. Il trouvait Xavier bien plus marqué, le joues plus creusées, les cernes plus épaisses. Il semblait perdre un peu plus de poids chaque jours et ça commençait à être inquiétant.

            N'osant pas aller vers le jeune homme, ne souhaitant surtout pas le brusquer alors qu'il savait pertinemment ce qui le mettait dans cet état, il se dit que le moment était venu d'agir. Mais avant d'aller en parler au directeur, il préféra aller à la source du problème présent.

            Un bon mois était passé depuis les révélations de Xavier.

            Un soir après les cours, alors que le conservatoire se vidait peu à peu, JB parcourait les couloirs, jetant un regard dans les pièces ouvertes à la recherche d'un technicien de surface. Mais ceux qu'il trouva en premier ne l'intéressait pas. Continuant de parcourir les salles, il réussit enfin à mettre la main sur le jeune à la chevelure pourpre.

            Le garçon en combinaison blanche était en train de passer la serpillère.

            Le visage soudainement crispé de colère à cette simple vue, JB entra précipitamment et Tom eut à peine le temps de se retourner que le brun le collait déjà contre un mur.

 

- Ne t'approche plus jamais de Xavier ! assena-t-il, le visage très proche de celui de Tom sans le lâcher

- Wo, lâchez-moi ! répondit Tom après un léger blanc de surprise avant de se mettre à gigoter

 

            Mais le brun ne sourcilla pas, frappant alors un coup sec son poing contre le mur.

 

- Toutes tes saloperies sont en train de le détruire ! Il s'est enfin confié à moi alors ne me fait pas l'affront de dire que tu n'es pas son dealer ! Il t'as nommé !

 

            JB vit alors l'expression batailleuse de Tom virer au blanc. Une légère déglutition se fit alors entendre mais le garçon sembla rapidement reprendre contenance.

 

- C'est lui qui vient me voir...! C'est pas mon problème, je suis pas sa mère ! Et vous non plus d'ailleurs !

- Je ne répondrais pas à tes provocations puériles Tom. Ne t'approche plus de lui ou je te jure que je te fais tomber... répondit JB d'une voix grave

- Et bah vous n'avez qu'à le lui dire à lui ça ! ne se laissa pas démonter Tom

 

            Le brun laissa un fin rire franchir le coin de ses lèvres.

 

- Et ça se croit malin en plus... siffla-t-il Si je viens te voir toi c'est bien parce que l'inverse est impossible ! Alors tu te démerde comme tu veux : tu l'ignore, tu lui dis que t'as plus rien, n'importe quoi mais tu ne lui vend plus RIEN ! T'as comprit ? Sinon c'est pas une blouse blanche que tu portera mais une orange ! Me suis-je bien fait comprendre...?

 

            Clignant, le jeune homme fixa un moment le brun. JB vit plusieurs expressions passer dans le regard brun avant qu'il ne se fige. Tom sembla comprendre enfin que le brun ne plaisantait pas.

 

- ... Tu as comprit oui ou non...? réitéra JB

 

            Clignant de nouveau, le jeune homme hôcha alors vivement la tête.

 

- Je ne parle pas le langage des signes... fit JB, sourcils froncés

- Ou-oui...! lâcha alors Tom

- Oui qui ?

- ... Mais j'connais pas votre nom...

 

            Cillant soudainement alors qu'il avait une expression bien figée sur son visage, Jean-Baptiste senti ses lèvres s'entrouvrir de béatitude.

            Il se sentait pour le moins très con...

 

- ... Jean-Baptiste Cailleux... grogna-t-il à moitié.

 

            Mais il sembla qu'il avait véritablement fait peur au jeune homme car ce dernier s'empressa de répéter "Oui Monsieur Cailleux !" en hochant de nouveau vivement la tête.

            Le grand brun le lâcha alors, faisant un pas en arrière.

 

- Bien... fit-il Je suis pas casse-couille comme gars, je cherche toujours la meilleure solution pour tout le monde mais j'te jure que si tu traites encore avec Xavier, je mettrais ma menace à exécution.

 

            Un dernier échange de regard puis le brun tourna les talons pour partir après l'avoir saluer d'un signe de tête.

            Une bonne chose de faite... Mais ça n'était pas pour autant qu'il allait fermer les yeux. Il devait garder Tom à l'œil, après tout, il n'était qu'un autre gamin à la ramasse qui manquait de chance et d'argent.

 

 

            De nouveaux jours passèrent et avec eux le sourire de Xavier. C'est en se rendant compte que ça que JB su que Tom avait respecté ses engagements.

            Xavier venait toujours en cours et restait attentif mais c'est une nouvelle fatigue que le brun lisait dans son regard. La fatigue de la douleur.

            A peine quelques jours étaient passé depuis sa discussion avec Tom et il voyait aujourd'hui les prémices d'un manque chez Xavier. Le teint plus blafard que d'ordinaire, ses doigts allant et venant aux coins de ses lèvres, de légers tremblements, des moments d'absence mais surtout de lutte pour ne pas se trahir.

            JB respecta donc le silence du jeune homme mais ça ne faisait que renforcer son inquiétude. Le lendemain, Xavier ne vînt pas en cours et JB se promit d'aller lui rendre visite le soir même. Et se fut plus rapidement que prévu alors qu'à la pause déjeuné, la voix nasillarde de la secrétaire passa un appel micro, priant le jeune professeur de se rendre au secrétariat où elle lui tendit un téléphone.

 

- Votre jeune frère au téléphone... fit-elle

 

            Mon jeune frère ? Lequel...? Et puis je leur ai pas donné le numéro du conservatoire ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! commença à s'affoler JB tout en prenant le combiné

 

- Allo oui....? fit-il d'une voix hésitante

- Jean-Baptiste... répondit une voix semblant sortir d'outre tombe

 

            Ça n'était absolument pas un de ses frères au téléphone mais c'était une nouvelle à cheval entre heureuse et mauvaise.

 

- ... Xavier.

- S'il vous plait...! J'ai besoin de vous... chevrotta la voix J'vais péter un câble...

- Ne bouge pas, j'arrive. répondit-il sans avoir le moindre besoin de réfléchir avant de raccrocher

 

            Tournant les talons, il lança à la secrétaire de faire passer l'info qu'il ne serait pas là cet après-midi et que ses cours étaient donc annulés. Sans prendre le temps d'écouter sa réponse, il fila à sa voiture sans même aller récupérer ses affaires à son casier.

            En moins de 10 minutes, il était devant la porte du petit studio du jeune homme. Il sonna et attendit ce qui lui paru des heures avant de voir apparaître un véritable fantôme à l'encadrement de la porte.

            Le teint cireux, les yeux cernés, rouges, le visage crispé dans un rictus de douleur, le corps tressautant.

 

- Jean-Baptiste... fit le fantôme d'une voix rauque et trahissant

- C'est bon je suis là. répondit JB, entrant en poussant la porte et saisissant immédiatement le jeune homme dans ses grands bras

 

            Le portant alors carrément, JB referma la porte d'un petit coup de pied et marcha en direction de la minuscule salle de bain tout en sentant les doigts de Xavier s'agripper à son tee-shirt. Ni une ni deux, il s'habilla entièrement le jeune homme et le colla sous l'eau tiède.

            Déjà, les tremblements s'amoindrir un peu et à mesure que le brun lavait doucement le corps en sueur, ce dernier se calmait. Les yeux noisettes ne le quittait pas tandis qu'il s'affairait. A peine 5 minutes après, il avait enroulé Xavier dans la plus grande et la plus épaisse des serviettes qu'il avait pu trouver et le portait de nouveau pour aller le coucher dans son lit.

            S'installant lui aussi sur l'étroit matelas, il prit tout contre lui le jeune homme dont les main cherchaient de nouveau à agripper son tee-shirt. Rabattant ensuite la couette sur eux il s'autorisa enfin quelques mots pour rassurer le blond.

 

- Shh, ça va aller, je suis là, je ne partirais pas... murmura-t-il contre la chevelure blonde Ne t'inquiète pas, c'est normal, ça va passer. Promis je ne te lâche pas tant que tu as mal, prend sur toi, ça va passer... ajouta-t-il, enlaçant un peu plus le jeune homme

 

            Les doigts se resserrèrent sur son tee-shirt et le visage blême se releva vers lui. Mais leur regards ne se croisèrent pas alors que Xavier avait fermé les yeux, ses lèvres cherchant celles de JB qui les lui offrit sans réfléchir un seul instant.

            C'était un baiser emplit de toute les émotions que Xavier ne laissait jamais transparaître. Jean-Baptiste en fut pour le moins ébranlé mais n'en laissa rien paraître, approfondissant même l'échange. Il ferma à son tour les yeux et laisse libre à Xavier le choix d'y mettre fin ou non.

            Mais la douleur ne laissa pas le choix au jeune homme qui, ressentant un pic fébrile au fond de lui s'écarta des lèvres du brun dans un grognement de douleur, le corps crispé. JB passa alors une main sur la nuque de Xavier, jusque dans ses cheveux et se mit à lui caresser le crâne du bout des doigts.

            Petit à petit, le jeune homme se décrispa et, se lovant plus encore contre le brun, son visage contre le torse chaud, il s'endormit étrangement assez rapidement, comme si la douleur l'avait totalement quitté. Le regardant, JB se mit à craindre son réveil.

            La douleur allait revenir, et après un moment de répit, elle semblerait certainement plus forte encore... Se sentant soudainement totalement démunit, le brun se plongea dans ses pensées pour trouver une solution ou tout du moins, un soulagement à la douleur du jeune homme. Ses yeux se posèrent alors sur la guitare du jeune homme et c'est avec un fin sourire que son idée lui vînt.

           

 

            Jean-Baptiste passa toute son après-midi et même la nuit entière aux côtés de Xavier.

         Entre douche à l'eau tiède, câlins et quelques baisers fiévreux, Jean-Baptiste eut l'impression d'avoir veiller une sorte de grand bébé. Au petit matin, il avait réussit à lui faire avaler un verre de lait et une petite tartine à la confiture mais ce fut tout ce que pu ingurgiter le jeune homme.

            Ce ne fut qu'à la deuxième tombée de nuit que Xavier sentit enfin la douleur quitter son corps. Emmitouflé dans sa couette, il s'était adossé dans l'angle du mur où était callé son lit et regardait face à lui son professeur qui avait emprunté sa guitare.

            Assit sur un tabouret, JB jouait depuis une dizaine de minutes, cherchant dans son vaste répertoire les chansons et musiques les plus aptes à plaire à Xavier mais surtout capable de l'emporter et de lui faire penser à autre chose. Un peu plus tôt dans l'après-midi, profitant d'une courte sieste du blond, il avait passé un rapide coup de téléphone à un ami mais attendait le bon moment pour en parler au jeune homme.

            Un vingtaine de minutes de plus et la voix de Xavier perça le chant de son professeur.

 

- J'ai faim... avait lâché le jeune homme, comme une pensée

 

            Arrêtant alors de jouer, JB lui sourit tout en se levant.

 

- Et bien, ça va mieux on dirait ! sourit-il Je vais te faire quelque chose de chaud... tout en s'afférant dans la kitchenette il continua de parler Ça te dirais de sortir ensuite...? J'aimerais t'emmener dans un endroit qui devrait te plaire... Tu pourra même prendre ta guitare. sourit-il

 

            Mais il n'obtint qu'un clignement de paupières en guise de réponse. Pourtant il ne s'en offusqua pas et continua sa tambouille avant de tendre une assiette fumante au jeune homme. S'asseyant à ses côtés, il le regarda manger sans dire un mot. Xavier prenait son temps et JB avait l'impression que son visage reprenait un peu plus de couleur à chaque bouchée.

            Une fois l'assiette vide, Xavier leva le regard vers son professeur.

 

- Où va-t-on...? demanda-t-il

- Dans le bar d'un ami, tu vas voir, ça va te plaire... répondit le brun dans un sourire

 

            Il fallut une demie-heure de plus à Xavier qui prenait une énième douche puis s'habillait avant que tous deux ne sortent enfin du studio puis de l'immeuble. JB avait prit soin d'appeler un taxi qu'ils attendirent 5 minutes de plus. Dans la voiture, Xavier s'était collé à lui, restant au milieu de la banquette, sa housse de guitare du côté libre dont il tenait le manche sur ses genoux.

            Arrivé à destination, ils furent immédiatement accueillit par le patron des lieux qui leur avait réservé une table.

 

- Xavier, je te présente Manu, le patron du Nostra Bella, Manu, voici Xavier.

- Enchanté ! fit Manu en tendant une main que Xavier serra dans un simple hochement de tête

 

            Après s'être installé et fait porté de l'eau, Manu resta quelques instants de plus avec eux.

 

- Quand Jean-Baptiste m'a téléphoné tout à l'heure, j'ai pensé que peut-être ça te ferait plaisir de monter quelques instants sur scène, à la pause du groupe...

- C'était pour ça ta guitare. ajouta JB dans un sourire

 

            Cillant, Xavier regarda tour à tour Manu puis JB pour enfin acquiescer. Manu reparti donc derrière son bar dans un sourire et Xavier se recolla contre JB le temps que son tour vienne, écoutant et regardant le groupe de jazz sur la petite scène.

            Jean-Baptiste ne le montra pas mais il était partagé entre malaise et bonheur ne sachant pas vraiment comment interpréter le geste de Xavier.

            Une demie-heure passa ainsi et enfin les musiciens proclamèrent leur pause. Et se fut sans attendre, sans même un seul mot que Xavier se détacha du brun, se levant pour aller directement s'installer sur le tabouret du chanteur qui venait à peine de quitter l'estrade.

            Tapotant dans le micro pour voir s'il était toujours branché, il sortit sa guitare de sa housse tout en attrapant un deuxième pied de micro qu'il régla à hauteur de la caisse de résonnance de son instrument. Manu était entre temps monté sur scène pour le présenter rapidement, ayant bien comprit que le jeune homme n'allait pas décrocher un mot si ce n'est sa chanson avant de lui laisser place.

            Quelques accord pour tester le retour micro et le son, Xavier releva enfin ses yeux noisettes et les planta dans le regard océan de Jean-Baptiste. D'assez surprenants accords raisonnèrent alors soudainement et sans préambules bien vite suivis de la belle et basse voix de Xavier.

            Cillant, JB ne reconnu pas immédiatement la chanson mais, captivé par le regard du jeune homme qui ne le lâchait pas, il senti des frissons prendre tout son corps alors qu'il comprenait exactement pourquoi le blond avait choisit cette chanson.

 

 

 


 

 

 

            " I never meant to do those things to you, and so I have to say before I go, that I just want you to know " Xavier se repentissait de ce qu'il pensait avoir fait à Lucy et voulait lui dire autre chose.

            "I've found a reason for me, to change who I use to be, a reason to start over new, and the reason is you. "

            "Et la raison c'est toi." Ici, il s'adressait à Jean-Baptiste.

            Complètement happé par la voix de Xavier, le brun ne revint sur terre que lorsque les gens se mirent à applaudir et que Xavier rangeait sa guitare. Le public en demandait une autre mais Xavier n'accéda pas à leur demande, sans même un seul mot, il revenait déjà vers le brun.

            Il but une gorgée d'eau et JB esquissa enfin un sourire alors qu'il était comme bloqué jusque là.

 

______________

Un lien se noue Lucy...

Je ne lui suis pas indifférent et ça fait du bien...

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 02:53

 - XIII-

« Some friends and expectations »

 

 

            Confortablement assit dans un large sofa, Jean-Baptiste avait un verre dans une main et le corps d’un petit garçon endormi dans l’autre bras. Il avait eut grand besoin d’aller voir une de ses plus fidèles amie, confidente et ex-amante suite à tout ce qui lui était arrivé dernièrement. Sandrine avait donc accueillit son ami avec joie tout comme son fils qui fut véritablement ravi de retrouver son « tonton nounours » comme il se plaisait à l’appeler. Cependant, le grand brun dut attendre que ce dernier soit endormit, même si c’était sur ses genoux, pour enfin vider son sac à Sandrine.

            Il avait tout repris depuis le début. De la demande de son ancien professeur de solfège à l’énorme secret qui habitait sa classe en passant par ses déboires avec le « trio infernal » et, finalement, sa révélation alors que, ayant couché avec Xavier sous une pulsion, il s’était finalement rendu compte qu’il était tombé amoureux fou de cet être aliéné.

 

- Quoi ?! T’as baisé avec un mineur ?! s’exclama la jeune femme

- Shhhh, tu vas réveiller Guillaume ! répondit d’un premier abord le brun Et puis Xavier n’est pas mineur, il a 21 ans.

- Quoi, t’as baisé avec un élève… ?! fit la jeune femme, plus bas, après avoir légèrement secoué la tête

- C’était pas du tout prémédité mais c’est vrai qu’à la réflexion, ça fait un bon moment qu’il me trotte dans la tête…

- … Quand même… ! Enfin Jean-Baptiste, tu te rends compte tout de même que tu vas à l’encontre d’un des principes fondamentaux d’un professeur… ?! Il ne faut pas toucher à un de ses élèves… !

- Oh hé… ! Moi qui ne voulais pas me confier à M&M’s pour éviter ça justement…

- M&M’s … ? coupa la jeune femme

- Ne change pas de sujet ! Mais c’est pire avec toi… ! Et puis, j’te signal que même si c’est plus ou moins tabou, ça a toujours existé et ça existera toujours !

- Non mais, outre ça, ton petit gars il est toxico… ! Tu ne pouvais pas faire pire non… ? ajouta-t-elle pour le moins ironique

- Oh ça va hein ! Qu’est-ce que j’y peux moi… ? Tu sais aussi bien que moi que l’amour, ça ne se contrôle pas !

- Ouais bin, c’est pas ton amour qui va le sortir de sa merde…

- Non mais tu crois quoi Sandrine… ? Je suis peut-être con mais je ne suis pas le dernier des imbéciles ! Je suis en train de me confier à toi justement parce que je sais parfaitement que je ne vais pas y arriver ainsi… !

- Tu veux une solution ? Je vais te la donner moi ! Y’a rien de plus simple… ! Tu le prends par la peau du cul et tu l’emmène en centre de désintoxe !

- Sandrine et ses solutions radicales… soupira le brun bien qu’il s’y attendait C’est plus simple à dire qu’à faire chérie. Il cilla, fixant son amie Si je fais ça, c’est fini, plus jamais il ne me fera confiance.

- Ah oui ? Moi je vois bien pire qu’une perte de confiance vois-tu… Il te dit qu’il fait gaffe, qu’il n’est pas aussi con qu’il en a l’air mais, laisse moi te dire une chose : il n’y a pas pire menteur qu’un drogué et toute cette histoire peut se terminer du jour au lendemain. Et là, mon petit Jean-Baptiste, tu n’auras plus que tes yeux pour pleurer…

 

            Clignant de nouveau, le grand brun fixa son amie en laissant planer un court silence.

 

- … J’en suis conscient… souffla-t-il, les yeux soudainement un peu vitreux … Mais tu sais y’a pas que cette histoire de drogue… Y’a tout l’univers de Lucy qui gravite autour et si j’envoie Xavier en centre, je ne pourrais jamais avoir le fin mot de l’histoire…

- Ah ouais tu préfères penser à ta poire qu’à la santé de ton élève ! coupa de nouveau la jeune femme

- Tsss, j’ai pas fini ! pesta un peu le brun En plus c’est totalement faux ! Au contraire ! Parce qu’il n’y a pas que Xavier dans l’histoire, il y a Hans, Alisson et Valentino… Et aussi ce crétin de gamin j’ai nommé Tom qui deal sous mon nez et que je n’arrive pas à empêcher de voir Xavier…

- Mais va voir la police bordel !

- Mais si je fais ça, c’est pareil que si j’emmenais Xavier en désintoxe !

 

            Cillant la jeune femme fixa longuement son ami qui s’était tue, la regardant aussi, avant de soupirer, les yeux baissés, secouant légèrement la tête. L’instant d’après, elle se levait et prenait son fils dans ses bras.

 

- Franchement, ça ne sert à rien de discuter avec toi. Je ne sais même pas pourquoi tu es venu me voir. Fit-elle d’un ton tranchant Tu restes campé sur tes positions. Sérieux, tu t’attendais à quoi, que je te dise amen… ? Sur ce coup, tu me déçois, vraiment… conclue-t-elle la voix légèrement voilée, comme peinée, avant de tourner les talons et emmener Guillaume dans sa chambre pour le coucher

 

            Se retrouvant seul dans le canapé, JB marqua un silence, ne répondant rien à son amie. Son verre toujours entre ses doigts, il le finit alors cul sec et s’essuya la bouche de son poignet avant de se laisser retomber dans le dossier, soupirant profondément, ramenant ses paumes de mains sur ses yeux.

            Elle avait raison… Et il le savait parfaitement. Mais, elle ne comprenait pas… C’était bien plus compliqué que ça… Lucy et son mystère était bien au dessus de tout et le jeune professeur se devait de le démêler, pour la santé mentale des quatre gamins, avant de faire quoi que se soit d’autre…

 

 

            Deux jours plus tard.

            Assit au large bureau de sa principale salle de classe, JB était en train de corriger des copies tout en mangeant son sandwich. C’était la pause de midi mais il était vraiment à la bourre. Le bruit d’une porte qui s’ouvre lui fait relever les yeux et il fronça légèrement les sourcils en voyant Xavier entrer et se diriger vers lui.

            Ils ne s’étaient pas revus depuis qu’ils avaient couché ensemble. JB avait lâchement fuit, bien qu’il ait laissé un mot au jeune homme, alors qu’il avait été totalement submergé par ses émotions et qu’il avait eut besoin de s’éloigner du blond pour y mettre un semblant d’ordre.

 

- Bonjour… fit assez bassement Xavier, s’arrêtant devant le bureau

- Bonjour. Répondit le brun … Tu as besoin de quelque chose… ?

- Juste parler.

- … C’est pas vraiment le moment là tu vois, je dois absolument corriger ces copies…

- Ah. D’accord… répondit Xavier bien qu’il ne bougea pas d’un pouce … Ce soir alors… ? reprit-il alors que JB avait remit le nez dans ses feuilles

- Ce soir … ? demanda-t-il, le sourcil arqué, regardant de nouveau le jeune homme

- Oui… Vous voulez bien venir chez moi… ?

 

            Clignant, Jean-Baptiste marqua un blanc, se demandant quelle était véritablement la demande du jeune homme.

 

- … Pour baiser… ? demanda-t-il tout bas

- J’sais pô… fit Xavier en haussant les épaules, ses mains dans ses poches

 

            Se redressant alors, le brun se frotta l’arrête du nez, plongé dans ses réflexions avant de reprendre la parole.

 

- Ecoute Xavier…

- Non mais j’ai vraiment besoin de vous parler… coupa le jeune homme, le regard un peu de biais, se frottant nerveusement le bras

- … Bon, très bien. Je te rejoins chez toi après les cours…

 

            Hochant alors la tête, les lèvres du jeune homme s’étirèrent dans un très fin sourire que JB vit tout de même. L’instant d’après, le garçon avait tourné les talons, repartant comme il était arrivé.

            Les grands yeux bleus fixèrent longuement la silhouette qui s’éloignait, restant ainsi un bon moment après qu’elle ait disparue derrière la porte avant que le jeune professeur ne secoue fortement la tête et ne se remette à ses copies.

            La fin de la journée arrivée, JB se rendit comme promis chez le blond, non sans être passé à la supérette du coin car il doutait fortement que le jeune homme ait de quoi manger… Après avoir passé le hall dont il connaissait le code d’accès, il monta à l’étage de Xavier et sonna à sa porte. Le blond ne tarda pas lui ouvrir, il semblait l’attendre depuis un moment déjà.

 

- C’est moi. Fit JB bien qu’il soit en face à face avec Xavier

 

            Se décalant, le jeune homme le laissa entrer et referma derrière lui. Le brun était déjà devant la kitchenette, sortant ce qu’il avait acheté de son sac plastique et rangeant ce qui avait besoin de rester au frais.

 

- J’ai bien réfléchit… fit le bond tout en s’approchant de son professeur Vous vous intéressez à Lucy c’est ça… ?

- A Lucy… répondit JB en se redressant et regardant Xavier Et à toi… Hans, Alisson et Valentino aussi. Sans oublier Tom. Compléta-t-il, cillant

- Hum… fit Xavier en baissant un peu les yeux, prenant son bras dans sa main … Alors je vais vous dire tout ce que je sais… ajouta-t-il en relevant ses yeux bruns vers son interlocuteur … Mais il faut que ça reste entre nous.

 

            Cillant, JB ne répondit pas. Il ne pouvait pas faire une telle promesse… Trop de choses étaient en compte… Mais, le jeune homme ne s’en fustigea pas, certainement en avait-il conscience lui aussi mais qu’il l’avait dit pour se rassurer lui-même.

            Bougeant alors, le blond alla s’installer sur son lit. Jean-Baptiste le suivit du regard avant de mettre de l’eau à chauffer et préparer du café. La nuit allait certainement être longue…

            Ainsi, Xavier se mit à parler, lui expliquant tout ce qu’il savait de la manière la plus simple possible en commençant par le tout début. En faite, tout était parti de trois fois rien et avait prit une ampleur désastreuse. Les jeunes d’aujourd’hui se compliquaient bien la vie, tout ça pour une simple histoire d’amour…

            Au début de leur scolarité au conservatoire, Xavier, Lucy, Hans, Alisson et Valentino s’étaient rapprochés alors que leurs différences par rapport au reste de leur classe les avaient liés d’amitié. Tous ressortaient du lot, à leur manière, et en réalité, leurs camarades de classe les jalousaient. Ainsi, ils étaient devenus très bon amis et ce quintette s’était diablement acoquiné alors que leur occupation favorite était d’emmerder leur monde… Essentiellement ceux qui les jalousaient. Mais tous à leurs différences qu’ils étaient ils avaient leurs propres secrets. Et ce fut celui de Lucy qui déclencha la débandade.

            Comme l’avait comprit JB, Lucy était lesbienne et avait finit par tomber amoureuse de sa camarade : Alisson. Lucy n’avait d’yeux que pour elle et, alors qu’elle faisait tout pour le cacher, Valentino avait finit par s’en apercevoir et en avait parlé à Alisson. Alisson quant à elle était irrémédiablement amoureuse de Valentino qui lui avait très clairement signifié qu’elle n’obtiendrait rien de lui plus que de l’amitié, ou à la rigueur, un plan cul… Mais alors, Alisson avait très méchamment repoussé Lucy.

            Ce rejet avait alors irrémédiablement cassé quelque chose dans ce groupe pourtant extrêmement soudé. Et alors qu’à ce moment là la pression des cours était très forte sur les épaules de tous les élèves, Lucy, qui avait toujours été particulièrement fragile à ce niveau, ayant toujours eu besoin d’être très entourée et soutenue avait littéralement craqué. C’est à partir de ce moment là qu’elle se mit à se droguer, après avoir rencontré Tom à une soirée, et qu’elle plongea.

            Mais ça n’était pas la seule inconnue à l’équation. Hans entra en piste à ce moment là alors qu’il révélait au groupe que pour sa part, il était amoureux de la jeune femme… Une dispute des plus violentes avait finie par totalement scinder le groupe alors qu’Hans s’en était prit à Alisson, n’ayant pas du tout accepté l’horrible manière dont elle avait rejeté Lucy. Certes, il était dégouté d’apprendre que Lucy était homosexuelle mais ses sentiments n’en demeuraient pas moins toujours vivace et il avait ainsi voulu soutenir Lucy.

            Ainsi, tout dialogue fut rompu entre Hans et le duo Alisson-Valentino. A ce moment là, Lucy ne faisait déjà plus partie du groupe et Xavier l’avait suivie. Ce dernier avait toujours été plus proche de Lucy que des trois autres alors qu’après la révélation de cette dernière leur lien s’était renforcé puisqu’ils partageaient le même secret. Xavier, et ce encore aujourd’hui, n’assumait absolument pas son homosexualité. Et ainsi, au lieu de se soutenir mutuellement, il plongea avec elle alors que ce qu’il s’était passé dans le groupe lui avait fait autant de mal. Ayant prit le rejet d’Alisson pour de l’homophobie pure et dure, le blond s’était dit que même si ses amis les plus proches le rejetaient alors il était tout aussi bas que Lucy. Il goûta lui aussi à la drogue et y trouva un bien plus grand réconfort que ce qu’il aurait pu imaginer.

            Et la spirale infernale se mit en branle alors qu’Alisson et Valentino s’étaient trouvé un nouveau bouc émissaire en la personne de Lucy. Xavier pour sa part, fut prit à partie par Hans qui s’était mit à profondément jalouser la relation qu’il avait avec celle qu’il aimait encore. Pourtant, Hans avait été le premier à réagir et avait fait absolument tout ce qu’il pouvait pour faire remonter la pente à Lucy. Mais, le mal était déjà fait et la jeune femme sombra totalement.

            Elle fit une overdose suicidaire à la rentrée des classes de leur troisième année et à ce jour, elle est toujours dans le coma sans grande chance d’en sortir un jour.

            Et Xavier se retrouvait ainsi seul, avec son secret et ses regrets. Lorsque son amie avait fait son overdose, il avait d’un seul coup prit conscience qu’il n’avait rien fait. Prit dans ses propres réminiscences, il ne s’était pour ainsi dire plus du tout occupé de Lucy. Alors que tout était parti de son problème à elle, il avait été le pire ami qu’il soit au monde, plongeant avec elle en ne pensant qu’à sa gueule. Et il en avait méchamment pris conscience. Et il avait continué.

            Il aurait pu, tout arrêter… Il aurait pu en parler, se rendre en centre de désintoxication de son propre chef… Mais il ne l’avait pas fait. Parce que dans son esprit malade, il s’était dit qu’il devait payer. Payer pour tout le mal qu’il avait fait à Lucy.

            Depuis ce jour, Lucy était donc toujours à l’hôpital, Hans en voulait à la terre entière, Alisson et Valentino se muraient dans leur secret et Xavier perdait totalement pied.

           

______________

J’ai tout dit Lucy.

Tout.

Tout peut se terminer demain, j’ai juste envie d’être dans ses bras…

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 12:00

-XII-

« Voices and body »

 

- Ah, alleeez… !

 

            Un corps blanc, déjà en sueur. Les fessiers arqueboutés en arrière, ostensiblement présentés. Deux mains qui paraissent brune sur cette peau si blanche, en écartant les lunes.

 

- V-vite… !

 

            Une verge qui s’avance alors, longue, dure, encapuchonnée de latex. Son extrémité presse contre l’intimité rosée, suintante, qui palpite d’impatience. Une main blanche surgit soudainement et choppe un des poignets bruns.

 

- Ne me faites plus attendre… raisonnait la voix grave, emprunte de désir

 

            Deux paires d’yeux se sondent alors, deux grands yeux océans et deux autres dont les indescriptibles prunelles semblent être en train de fondre comme neige au soleil, une immense flamme y semblant brûler.

 

- A-allez… s’impatientait la voix

 

            Un battement de cils, l’autre homme s’exécute enfin sous les suppliques du garçon. Sa verge pénètre l’anneau de chair et le corps blanc se crispe sous un rauque soupire. Douleur et plaisir s’emmêlaient sur le visage devenu rouge, les yeux cachés derrière les paupières crispées.  L’homme à la peau brune arrête d’avancer sous cette vision qu’il n’a pas du tout l’habitude de voir. Mais le garçon qui tient toujours son poignet se met à tirer dessus.

 

- N-non, a-allez… ! S-s’il vous plaît…

 

            Une nouvelle supplique, les yeux océans clignent de nouveau et l’homme recommence à s’enfoncer entre les fesses blanches dont l’intimité se crispe totalement autour de lui. Sincèrement, ça n’est pas du tout agréable mais le garçon sous lui semble réellement en avoir besoin. De cette douleur, de cet empressement, une impatience telle, comme une nécessité, pour sa survie. Ou au contraire, pour se sentir vivant.

            A peine cinq minutes qu’ils étaient sur le lit. Xavier n’avait pas attendu plus longtemps, se déshabillant, arrachant presque ses vêtements, s’étant mit à sucer la verge de son professeur avec expertise et empressement. Il ne l’avait lâchée que lorsqu’il était sûr qu’elle était à sa parfaite apogée. Et Jean-Baptiste n’avait pu que réagir, bien que sous le choc d’une pareille prestation, son sexe s’était dressé dans une réaction naturelle mais bien aussi, un certain désir pour cet être chétif, presque maladif, qui lui exposait son corps nu, blanc, en demande de se savoir en vie.

            Et c’était cette lueur là, cette supplique demande de se sentir vivant qui brillait tout au fond des yeux de Xavier, à quatre pattes sur le lit, le cul levé, cuisses écartées, accueillant en lui sans presque aucune préparation la verge dure et épaisse de son professeur. Jean-Baptiste ne pouvait lâcher ce regard là. Et il frémit lorsqu’il entendit un soupire mêlant douleur et plaisir sortir de la bouche grande ouverte de Xavier qui avait la tête tournée vers lui, le regardant aussi.

           

- A-allez, bougez… ! recommençait à supplier la voix si belle, si grave

 

            Le brun obtempéra donc et saisissant les hanches blanches il se mit à onduler.

 

- N-non, p-pas comme ça… ! A-allez, p-plus fort !

 

            Mais l’intimité autour de lui était vraiment trop serrée, ça n’était pas facile, c’était inhabituel et légèrement douloureux pour lui qui d’ordinaire n’aimait pas ce genre d’échange. Mais un lien trop fort s’était créer à l’instant même où ils étaient tombés sur le lit alors, dans un frisson crispé, Jean-Baptiste donna un puissant coup de rein qui fit se cambrer encore plus le corps sous lui, la voix toujours aussi belle, toujours aussi rauque s’échappant en un cri où se mélangeait douleur, plaisir mais aussi quelques part, de la surprise.

            C’était pourtant ce que voulait Xavier, son corps frémissant de plus belle, ses poings se crispant sur les draps, enfouissant son visage dans l’oreiller, levant encore plus son cul.

            Alors, ne pouvant qu’obéir, le brun amorça ses coups de rein, pilonnant ce corps totalement offert, totalement soumis qui voulait le sentir profondément en lui. Jean-Baptiste ne savait même pas si le plaisir qu’il lui offrait découlait de la douleur ou juste de sa présence entre ses cuisses. Il ne touchait même pas le point sensible, c’était quasiment impossible dans cette position… Mais bien vite ses questions s’envolèrent alors que le plaisir montait aussi en lui. Xavier n’était plus que gémissements.

            C’était un coït brutal, un échange sauvage et pourtant, il étai emplit de sentiments. Quelque chose de bien plus fort que de l’amour, c’était indescriptible pour Jean-Baptiste qui n’aurait jamais pensé en arriver là, et certainement pas avec un élève, certainement pas, avec Xavier…

            Deux corps en sueur, en étrange mais parfaite harmonie. Le brun finit par se pencher sur le dos blanc sous lui et ses mains glissèrent sur le torse, l’une d’elle remontant à la gorge. D’un puissant coup de rein, frémissant sous un cri s’échappant de la gorge de son partenaire, Jean-Baptiste fit se redresser Xavier contre lui. Ses dents choppant l’oreille qui lui faisait face, il se mit à la mordiller, sa main enserrant légèrement la gorge blanche, faisant s’érailler les bruits qui en sortaient, il donna un coup de rein encore plus fort et sentit Xavier se cambrer contre lui, le faisant légèrement partir en arrière.

            Et c’est dans cette position, ses grands bras entourant le corps si chaud, si blanc, que les deux hommes jouirent à l’unisson, dans un cri rauque qui fit sans doute trembler tout l’immeuble. La si belle voix de Xavier, hurlant son plaisir, les yeux embués des larmes de sa douleur.

           

           

            Deux semaines plus tôt, après son échange quelques peu déstabilisant avec le trio infernal, Jean-Baptiste était allé voir Xavier dès le lendemain matin, pour l’interroger. Mais le blond, dont les yeux fatigués trahissaient son état n’avait rien voulu dire, avouant seulement qu’en effet, Hans, Valentino et Alisson avaient eu un rôle prépondérant dans ce qui était arrivé à Lucy. Mais JB n’avait rien pu lui faire dire de plus.

            Le brun, passablement retourné par toute cette histoire avait finit par voir rouge. Et puisqu’il voulait rester fidèle à ses principes et se débrouiller seul, alors qu’Hans, bien trop apeuré par la quasi menace de Valentino ne lui dirait rien de plus, JB avait décidé de se concentrer sur Xavier. Et c’est ainsi que le soir même, il avait débarqué à sa résidence étudiante et l’avait choppé avant qu’il ne puisse partir à ses soirées de débauche.

            Le blond ne s’était bien entendu pas laissé faire mais Jean-Baptiste avait décidé de jouer le tout pour le tout, en ayant vraiment assez de toute cette histoire et avait usé de la force pour le faire remonter chez lui et s’y enfermer avec lui.

            Le premier soir, Xavier n’avait rien dit et JB avait passé sa soirée à le forcer à manger après lui avoir retiré son matos et planqué sa came dans ses poches. Il était hors de question qu’il se drogue et le brun préférait essuyer une crise de manque, quitte à l’amener à l’hôpital plutôt qu’il se drogue sous ses yeux.

            Mais le blond, quelque part habitué à ne pas avoir sa dose tous les jours avait résisté. Mais il n’avait pas mangé non plus. Il était resté silencieux, recroquevillé sur son lit contre le coin de la pièce. Jean-Baptiste ne s’était pas laissé démonter mais, lorsque le garçon avait finit par s’endormir, il l’avait emmitouflé dans sa couette et s’était quant à lui allongé au sol dans le duvet qu’il avait apporté, ayant de toute façon prévu de passer sa nuit chez Xavier.

            Et ce petit jeu avait duré deux semaines entières. Jean-Baptiste ayant quasiment élu domicile chez Xavier, y apportant même ses copies et son boulot pour ses cours. Le jeune homme quant à lui avait finit par ouvrir la bouche, mais ça n’était pas vraiment pour dire ce que voulait entendre JB. Partagé entre des crises de manque heureusement plus de rage que de réel besoin d’avoir sa dose, Xavier avait su aussi se montrer obéissant et quelque part doux. Mais Jean-Baptiste n’avait rien d’un surhomme et se fit avoir plusieurs fois alors que le jeune homme prétextait aller aux toilettes où il sniffait une dose qu’il avait du avoir pendant la journée, étant certainement aller voir Tom.

            C’était un jeu passablement dangereux auquel jouait Jean-Baptiste mais au fond de lui, il savait que ça serait salvateur. Et lorsque le fantôme de Lucy revînt hanter Xavier au beau milieu d’une nuit, Jean-Baptiste comprit que ça allait être beaucoup plus compliqué que ce qu’il pensait.

            Finalement, même s’il répugnait à se l’avouer, Marc avait raison. Jean-Baptiste sera bien obligé à un moment ou un autre de confier Xavier à plus compétant que lui.

            Quelque part, ça lui faisait étrangement mal de l’avouer car il pensait vraiment être en mesure d’aider Xavier et résoudre cette histoire à lui tout seul. Mais les proportions étaient bien plus grandes que ce à quoi il s’attendait et à mesure que les choses s’éclaircissaient, Jean-Baptiste savait parfaitement qu’il ne contrôlait absolument plus rien…

            Et un soir, se fut la goutte d’eau de trop pour le jeune homme qui craqua, déversant une folle rage, exultant toutes ses émotions à la gueule de son professeur que plus rien n’étonnait véritablement.

 

- Mais vous ne comprenez rien ! Ça sert à rien ce que vous faite ! Vous planquez ma came mais moi j’en ai besoin et je trouve toujours le moyen d’en avoir ! Vous ne faites qu’aggraver la situation ! Rien ne m’en empêchera ! Dès que je peux je prends ma dose et vous ne pouvez rien y faire ! Ça fait deux semaines que vous m’empêchez de sortir mais ça ne sert à rien ! Et moi, je suis encore plus mal ! Il faut que je sorte ! J’ai l’impression de mourir ! Mais je dois vivre ! Pour payer ma dette ! Vous prenez pour un putain de camé mais vous savez même pas pourquoi exactement ! Je sais ce que je fais, je ne me ferais pas avoir comme Lucy ! Je dois payer pour elle ! Laissez-moi sortir ! J’étouffe !

 

            Et alors que Xavier se dirigeait vers la sortie, JB l’avait rattrapé par derrière, ses puissant bras entourant son frêle corps. Un frisson d’étonnement avait jaillit de Xavier, faisant aussi frémit le brun. Mais Xavier se débattait, des larmes de rage ruisselant sur ses joues diaphanes, continuant d’exalter sa colère.

            Jean-Baptiste comprit alors quelques peu soudainement l’incommensurable tristesse mais aussi infinie colère qui habitaient constamment le jeune homme. Et dans une tentative d’apaisement, il l’avait fait se retourner face à lui, le pressant contre son torse, caressant sa tignasse blonde, le cœur battant sous la foule d’émotions qui le prenait soudainement à la gorge. Xavier gigotait toujours, dans une vaine tentation d’échappatoire mais Jean-Baptiste le tenait fermement et finalement le garçon avait arrêté de bouger, pleurant toujours, sanglotant comme un enfant contre le torse chaud.

            Quelques minutes passèrent ainsi, les poings de Xavier s’étant crispés sur le tee-shirt de son professeur, ses sanglots s’amenuisant bien que ses larmes coulaient toujours. Le brun avait finit par s’asseoir par terre, enlaçant toujours plus le gamin, les yeux fermés, en proie à d’indescriptibles émotions qui le transcendaient. Le garçon releva alors la tête et JB le sentant rouvrit les yeux pour le regarder. Une sorte d’éclair passa dans leurs regards et le jeune homme s’était redressé pour sceller leurs lèvres dans un implorant baiser. Une décharge électrique passa dans le corps de JB alors que Xavier fermait les yeux, passant ses bras autour de son cou et approfondissant le baiser dans une demande empressée que le brun avait du mal à comprendre.

            L’instant d’après ils étaient sur le lit et JB ne pouvait qu’obéir aux désirs du jeune homme alors que son cœur battait la chamade dans un sentiment qu’il n’aurait jamais cru ressentir.

            C’était indéniablement de l’amour, une sensation complètement folle qui envahissait Jean-Baptiste qui comprit alors son insensée envie d’être le seul et l’unique à sortir Xavier de cette incommensurable vie alors qu’il savait tout au fond de lui qu’il n’y arriverait jamais.

            Cet amour, aussi grand qu’aliéné ne pourra jamais aider Xavier à décrocher de la coke et encore moins à faire le deuil de Lucy.

 

______________

Je l’ai fait Lucy… Je l’ai fait… !

Jamais avant lui ça n’avait été ainsi…

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 09:43

- XI –

« Nightmarish eternal triangle »

 

            Un lourd et dense silence raisonnait étrangement dans le grand amphithéâtre.

            Appuyé contre le bureau sur l’estrade, Jean-Baptiste avait les pieds et les bras croisés. Ses grands yeux aux sourcils froncés fixaient tour à tour les trois jeunes personnes qui lui faisaient face.

 

- Et bien alors, allez-y, je vous écoute… raisonna sa voix grave

- Ouais bin c’est vous qui voulez nous parler, on a rien à vous dire  d’abord ! tonna la voix d’Hans du tac-o-tac

- Ah oui… ? répondit JB en focalisant son regard sur le décoloré

 

            On ne pouvait pas vraiment dire que notre grand brun avait passé une bonne journée, toute sa semaine avait été un véritable à dire vrai…

            Au début, il n’avait pas très bien comprit.

            La veille de son tête à tête avec le trio infernal, alors qu’il était dos aux élèves, écrivant des trucs au tableau tout en faisant son cours, il s’était retrouvé tout seul une fois retourné. Trois paires d’yeux brillants le fixaient seuls dans les gradins. Sans compter la marmotte endormie au premier rang…

 

- Et bien, ils sont passés les autres… ? avait fait JB plutôt étonné

- Aucune idée m’sieu. Répondit Hans dans un haussement d’épaules

- Vous voyez bien qu’ils sont partis… renchérissait Valentino, lisant ostensiblement son journal

- Ce cours est rasoir… concluait Alisson, une lime à ongle entre les doigts

 

            Totalement hébété, JB n’avait su que répondre puis avait finalement reprit et terminé son cours, passablement perplexe et contrarié. Mais c’est là qu’il avait enfin comprit le nœud du problème alors que d’autres choses de ce genre s’étaient passé durant sa semaine.

            Des dizaines de sonneries de téléphone qui avaient retenti à la chaine lors d’un cours, des élèves qui n’arrêtaient pas de changer de place faisant raisonner tout l’amphy, le tableau tout gribouillé au début du cours et d’autres bruits intempestifs… Voilà le genre de choses plutôt déstabilisantes pour notre jeune professeur qui avaient pu se produire durant la semaine avec les élèves de sa classe principale. Et il avait enfin comprit, alors que le trio étaient toujours là mais que tous les autres élèves étaient parti, qu’ils lui cherchaient des noises…

            Alors le lendemain, il les avaient convoqués à la fin du cours après une dernière provocation de leur cru.

          Il se trouvait donc à présent face à Hans, Alisson et Valentino qui dardaient vers lui des yeux parfaitement innocents pour qui ne les connaît pas comme JB les connaît.

            En cet instant il fixait Hans droit dans les yeux après qu’il lui ait répondu.

 

- … Vous croyez sincèrement que je n’ai pas comprit votre petit jeu à tous les trois… ? fit-il, son regard allant de nouveau des uns aux autres … Mais allez y ! Continuez donc de me prendre pour un con, rira bien qui rira le dernier !

 

            Jean-Baptiste étaient en train de passablement commencer à s’énerver. Mais il devait garder la tête froide, parce que ces trois là avaient un sérieux problème et qu’ils se trompaient totalement sur la route à suivre.

            Les trois jeune gens restèrent parfaitement silencieux à le regarder mais il ne se laissa pas démonter pour autant.

 

- Non mais, sérieusement, vous croyez quoi… ? Moi je n’ai strictement rien à cacher, alors que vous, vous portez un putain de secret que vous vous obstinez à garder alors que vous feriez mieux de tout raconter avant d’avoir de sérieux problème… Vous puez le mensonge et l’hypocrisie, ça va finir par se retourner contre vous… Moi je ne suis pas là pour jouer le flic méchant mais plus vous vous obstinerez à jouer avec moi, plus la tendance s’inversera et je préfère vous prévenir que vous risquez de tomber de très haut et que la chute fera très mal… Je ne suis pas la bonne poire que je prétends être.

 

            Non vraiment, JB en avait gros sur la patate et il était temps de mettre les choses au clair avec ces trois là.

 

- J’ai très bien vu que ça vous avez fait énormément de bien l’hommage rendu à Lucy même si vous vous obstinez à le cacher. Alors oui en effet, ma petite Alisson, je suis ami avec monsieur Comont, c’était mon professeur de solfège quand j’étais gosse mais il ne m’a jamais rien dit sur Lucy, j’ai tout découvert petit à petit par moi-même. Seulement, le puzzle est plus complexe que ce que j’avais pu imaginer et vu comment vous vous comportez j’ai bien comprit qu’il me restait encore beaucoup de choses à découvrir… Une fois pour toute, j’aimerais mettre les choses au clair… Je ne suis pas votre ennemi ! Je n’ai aucune envie de devenir votre nouveau bourreau mais il est certain que je n’ai pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds encore longtemps… En tout cas Hans, tu me déçois totalement. Te confier à moi, me dire toutes ces choses et puis retourner ta veste du jour au lendemain… Finalement tu n’as absolument aucune personnalité malgré tout ce que tu prétends montrer. Te faire influencer de la sorte et le pire, par les deux personnes que tu semblais pourtant haïr le plus au monde c’est vraiment un manque d’amour propre…

 

            Un fin rire parvînt alors à ses oreilles et il tourna la tête vers Alisson.

 

- Je te défends de rire Alisson, surtout que tu ne vaux pas mieux qu’Hans. Tu es tout aussi influençable que lui alors que je sais très bien que le chef d’investigation c’est Valentino. Ses yeux bleus se posèrent sur le brun Alors t’es contant, t’as bien réussit ton coup… ? Le berger et ses brebis…

- Non mais laissez tomber monsieur. Raisonna soudainement une cinquième voix

 

            Tous levèrent alors les yeux vers le haut de l’amphy dont la porte venait de claquer. Xavier s’y tenait, un papier à la main qu’il venait de ramasser au sol. Il les fixait tous les quatre de ses grand yeux et les toisaient avec condescendance.

 

- Se sont des idiots, ils ne savent que pourrir la vie des gens. Hein, vous êtes super doués dans ce domaine… Bande d’homophobes attardés !

 

            Et sans attendre de réponse, il fit volte face et la porte claque de nouveau.

 

- Non c’est pas vrai ! tonna soudainement la voix comme affolée d’Hans

- Ta gueule. Clama Valentino comme on tire au pistolet

- Qu’est-ce que c’est encore que ses histoires… ? demanda JB encore plus déboussolé Xavier est devenu votre bouc émissaire parce qu’il est homosexuel… ?

 

            Une fois encore, toutes les convictions de JB partaient en fumée. Il était pourtant persuadé que le trio victimisaient Xavier car il était la personne la plus proche de Lucy.

 

- Non monsieur, c’est pas ça du… !

 

            Mais Hans ne pu finir sa phrase, Alisson s’étant précipitée sur lui pour lui mettre la main devant la bouche.

            Descendant rapidement de l’estrade, JB prit le poignet de la jeune femme et le repoussa doucement lui jetant un regard des plus noirs avant de se focaliser sur Hans.

 

- Oui vas, dis moi, je t’écoute Hans…

- Moi je respecte les choix de Xavier et Lucy !  fit Hans, le regard étrangement apeuré, certainement en rapport avec Valentino et Alisson

 

            Et là gros blanc dans l’esprit de Jean-Baptiste qui découvrait encore quelque chose.

 

- Attendez là, tu veux dire que Lucy était aussi homosexuelle… ?! fit-il, ne cachant pas du tout sa surprise

- Arrêtez là ! J’en ai marre ! tonna Hans, semblant soudainement éclater Arrêtez de vous prendre pour un flic ! Et puis quoi, vous préférez croire un camé ?!

- Mais tu va la fermer oui… raisonna la voix de Valentino dans un grave murmure T’es mort si ton père apprend, ne dis plus rien et à ce type, c’est un prof, il va tout faire pour te descendre et tu le sais !

 

            Et là-dessus, Valentino choppa Hans au col et lui fit faire volte face, commençant à marcher vers les escaliers des gradins, Alisson sur les talons.

 

- HO ! gronda la voix de JB Vous croyez aller où comme ça ?! J’en ai pas fini avec vous !

- Non mais c’est bon monsieur, arrêtez les frais, vous perdez votre temps. Fit Alisson avant que tous les trois ne disparaissent derrière la porte laissant JB totalement interdit seul au milieu de l’amphithéâtre    

 

______________

Lucy, les gens comme nous seront-ils toujours rejeté de la sorte… ?

Qu’avons-nous fait… 

 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 12:51

-X-

« Hold on…Fight ! »

 

 

            Pas mal sonné par tout ce que lui avait raconté Hans, une impression d’étoffement du mystère et non d’élucidation, le grand brun décida d’aller s’aérer l’esprit et rejoignit un bar dès sa sortie du conservatoire.

            Un verre d’alcool plutôt fort entre les doigts, il ruminait ses pensées et essayait d’y mettre de l’ordre sans trop d’efficacité… Le temps s’écoula étrangement vite et JB, arpès un rapide passage chez lui pour manger un bout et se changer, retourna dans le club où il avait vu Xavier se faire un rail… Inconsciemment peut-être, mais le jeune professeur n’avait de toute façon pas la tête à penser à autre chose qu’à ses élèves. La vérité c’est qu’il ne faisait aucun effort pour les chasser de son esprit. Se callant donc au bar, il salua son ami barman toujours à son poste et s’excusa pour la dernière fois.

 

- Tu comprends, il était sonné, par ma faute, je ne pouvais pas le laisser en plan… lui expliqua-t-il à voix basse

 

            Son ami avait approuvé et le brun pu enfin se détendre un peu. Allant se dégourdir les jambes dans un coin de la piste, il regarda autour de lui et c’est là qu’il vit alors une chevelure pourpre qu’il reconnu immédiatement. Fronçant tout d’abord les sourcils, il observa le jeune homme qui était indéniablement en train de vendre sa came, échangeant des paroles à l’oreille d’un autre garçon et lui collant un truc discretos dans la poche.

            Décidément, sa journée n’était pas encore finie…

            Cogitant quelques instants, il se mit ensuite à jouer des coudes et choppa le garçon par le bras, le tirant plus loin.

 

- Hey… ! raisonna la voix surprise de Tom Mais lâche moi bordel !

 

            Mais JB ne l’écouta pas et continua de le tirer fermement jusqu’à un coin de la salle, le plaquant brutalement contre un mur.

 

- Dis donc, c’est pas bientôt fini tes conneries ?!

- De quoi vous parlez ?! répondit le garçon du tac-o-tac

 

            Jean-Baptiste émit un petit rire avant de fourrer sa main dans la poche intérieure de la veste du garçon, en ressortant un grand sachet transparent contenant d’autres petits plein de poudre blanche. Mais Tom réagit avant que JB n’ai véritablement pu le foutre sous le nez.

 

- Laissez ça ! cria-t-il presque, reprenant son sachet et repoussant le brun Je ne vous en ai pas proposé à ce que je sache, laissez moi faire mon taf, je vous laisse bien faire le votre !

- Oui bin justement, je suis en train de le faire en ce moment même… ! ne se laissa pas démonter JB en se rapprochant du garçon Que tu deales en boite c’est ton problème, après tout, je ne suis pas flic et j’ai pas l’intention d’aller les voir, mais je refuse que tu fasse ton petit commerce dans l’enceinte du conservatoire. Ne t’approche plus jamais de mes élèves, t’as comprit ?! ajouta-t-il de sa grosse voix

 

            Mais le garçon, loin de baisser les yeux fixa encore plus intensément le brun et croisa ses bras sur son torse avant de ricaner faiblement.

 

- Vous vous prenez pour un messie c’est ça ? siffla-t-il entre ses dents

- Non pas du tout, je fais ce qu’il me semble juste de faire. Et ce que je sais c’est que Xavier est en train de se détruire à cause de toi… !

- Tsss… ricana de nouveau Tom Il se détruit tout seul, c’est lui qui est venu vers moi, je ne lui cours pas après, sauf quand il me doit de la thune… répliqua-t-il

- Et bien justement, éloigne toi complètement de lui, ne lui vend plus rien.

- Ah ça non, désolé, je ne peux pas… Ca serait me demander d’arrêter de faire mon taffe…

- Et t’appelle ça un boulot toi ?! s’exclama JB Détruire la vie des autres ?! Putain, c’est joyeux ! T’as pas honte sérieux ?!

- Et vous alors, c’est un travail peut-être que de s’occuper d’une bande de petits bourges qui n’en ont rien à foutre de vous et sur qui vous n’avez absolument aucune autorité ?!

- Mais moi mon travail est honnête, et contrairement à toi, j’aide ces gamins à sortir la tête de l’eau !

- Juste pour info… reprit calmement Tom, regardant narquoisement le brun Les personnes qui se droguent le font pour se libérer et aller mieux… Je vous accorde que ce n’est pas la meilleure façon mais au lieu de venir m’emmerder, vous feriez mieux d’essayer de soigner leur stupidité !

 

            Un éclair passant dans ses grands yeux océan, Jean-Baptiste serra soudainement son poing et alla s’abattre contre le mur, tout près du visage de Tom.

 

-Youuuu… siffla le jeune homme On perd de sa superbe Monsieur le professeur… ? dit-il encore plus narquoisement

- Je t’emmerde Tom. Répondit JB, se foutant bien d’être en train de perdre la face Ne t’approche plus de Xavier et ne me fait surtout pas répéter !

 

            Mais cela ne fit qu’accentuer le rire du jeune homme qui posa alors son regard derrière le brun.

 

- Bin tiens, en parlant du loup, voilà la putain qui arrive…

 

            Se retournant alors, Jean-Baptiste vit Xavier en train de se déhancher sur la piste, le regard passablement vide et les mouvements comme hors temps. Déjà totalement défoncé… Mais JB tiqua surtout à l’appellation donnée par Tom et se retourna donc vers lui.

 

- Comment ça la putain… ?

- Bah à votre avis, comment il fait pour payer ses doses… ? C’est pas « papa chéri » qui lui file la thune… Quoique, y’en a toute de même un peu, vu ce qu’il bouffe… répondit sarcastiquement Tom

 

            Clignant des yeux, JB ne s’attendait pas du tout à ça. Pourtant, il aurait du y penser… Mais ça ne lui avait même pas effleuré l’esprit…

            Souriant toujours, Tom en profita pour se glisser hors du mur que JB avait fait autour de lui et glisse ses mains dans ses poches.

 

- Je vous souhaite une bonne fin de soirée, professeur… Et je me répète, je n’approche jamais Xavier, c’est lui qui vient me voir…

 

            Et d’une lueur sournoise dans le regard, il s’inclina en avant, la tête levée pour fixer le brun qui avait toujours le regard surprit et se mit à reculer sur quelques pas avant de se redresser et tourner les talons, disparaissant dans la foule.

            Complètement sonné, JB accusait un coup qu’il n’avait pas du tout prévu de recevoir. Ses pensées étaient de nouveau en ébullition et son regard se posa sur le blond totalement en transe, dansant seul au milieu des gens.

            Restant encore plusieurs minutes à ruminer, il ne se mit en mouvement que lorsqu’il vit Xavier quitter la piste pour aller se laisser tomber sur une banquette, semblant soudainement out. S’installant sur la banquette face au blond, il le fixa intensément. La réaction de Xavier ne se fit pas attendre alors qu’il redressait la tête, posant son regard noisette sur son professeur.

 

- Encore vous… marmonna-t-il

- Et oui, encore moi… répondit doucement JB … Tu vas bien ?

- Super, et vous ? répondit le blond du tac-o-tac

 

            Réponse toute faite, bien sûr… Pensa JB.

 

- Ça peut aller… fit-il en clignant des yeux … Comment va Lucy… ? ajouta-t-il après une hésitation, ne sachant pas trop comment aborder le sujet après l’après midi fantomatique qu’ils avaient passé en trio ectoplasmique

- … Je ne l’ai pas revue… répondit alors étrangement doucement Xavier en haussant les épaules Vous êtes gentil, mais laissez moi tranquille. Ajouta-t-il l’instant d’après avant de se relever et fendre la foule pour retourner danser

 

            Le brun observa un long moment le garçon, jusqu’à ce qu’il parte en vérité… Regardant le petit manège du blond, qi valsait de mec en mec, leur faisant certainement toujours la même proposition à l’oreille tout en leur caressant l’entre jambe avait finit par trouver preneur et était parti avec lui.

            Soupirant, JB s’était vivement frotté le visage et était aller saluer son ami au bar avant d’à son tour rentrer chez lui.

 

            Le lendemain matin, JB eut quelques difficulté à se lever mais après une douche bien chaude et trois café corsé, il avait pu tenir sa première heure de cours sans heurte. Heureusement que ce jour là il commençait par son autre classe… Voir les visages terne de ses principaux élèves aurait finit par l’achever de si bon matin… Déjà qu’il n’avait absolument pas l’esprit tranquille après ses dernières découvertes, il n’avait franchement pas envie de cogiter encore plus.

            A la fin des deux heures de cours, JB rangea ses affaires et sorti après ses élèves. Se dirigeant d’un bon pas vers la salle des professeurs, il fut stoppé dans son élan par des voix qu’il connaissait bien et dont le ton employé n’annonçait rien de bon. Soupirant, il se dirigea donc vers Hans et Alisson qui étaient en train de s’engueuler à l’autre coin du couloir. Mais lorsqu’il fut assez proche pour comprendre exactement ce que se disaient les jeunes gens, il se stoppa et se plaqua alors discrètement  dans l’angle du couloir.

            Tendant l’oreille, il écouta leurs paroles.

 

- Putain Hans ! T’avais pas à tout lui balancer !

- Mais toi ferme ta gueule pétasse ! Tu sais absolument pas ce que j’ai dit exactement ! Tout ce que tu sais c’est qu’on a discuté !

- Oh mais je sais parfaitement ce que tu lui a dis ! T’es encore aller pleurer, comme tu sais si bien le faire, ta pauvre petite Lucy !

- Et alors, qu’est-ce que ça peut bien te foutre ! J’te signale que tout est de ta faute ! C’est à cause de toi tout ça !

- Ça suffit Hans, c’est toi qui comprends rien ! Si tu commence à faire confiance à ce type on va tous se retrouver dans la merde ! C’est pas parce que il a une autre dégaine et que oui, j’admets qu’il a l’air d’être un type bien qu’il faut tout lui balancer ! Putain Hans, c’est un prof ! Qu’est-ce qu’il t’est passé par la tête ?! Et puis j’te signale que pour arriver en cours d’année comme ça, pour un type de son genre justement, c’est qu’il est ami avec le dirlo ! Y’a anguille sous roche là, fais pas le con Hans !

- Va te faire foutre Alisson ! Tant mieux pour toi si t’arrive à vivre avec ça mais moi j’commence à en avoir ma claque !

 

            Et tout qu’il était à son espionnage, JB n’avait absolument pas remarqué le jeune homme qui se tenait à ses côtés.

 

- C’est pas bien d’écouter les conversassions des autres monsieur… raisonna la voix de Valentino, faisant sursauter le grand brun

 

            Tournant alors la tête vers la garçon, Jean-Baptiste afficha un visage surprit. Mais Valentino lui adressa un sourire avant de se diriger vers Hans et Alisson.

 

- Hey, fermez là un tous les deux, le punk vous écoute… leur dit-il

 

            Les deux jeunes gens levèrent alors leurs yeux vers leur professeur et c’est dans un regard presque assassin que Hans tourna vivement les talons, s’éloignant d’Alisson et Valentino à grands pas. La jeune femme quant à elle, posa un regard de dédain sur le brun avant de prendre Valentino par le bras et s’éloigner à son tour.

            Clignant, Jean-Baptiste eu soudainement l’impression de se retrouver comme un con avec de nouvelles questions en tête et un sentiment de totale impuissance…

 

            Mais dans quelle merde je me suis encore fourré putain ! ne put-il s’empêcher de penser avant de se remettre en marche, allant se griller une clope pour essayer de faire passer la colère qui était en train de monter en lui.

 

______________

 

Rien ne me soulage Lucy…

Ça tourne tout le temps dans ma tête.

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 13:21

-IX-

« Last blurs »

 

            Assit autour de la grande table en plein milieu de la salle à manger de ses amis, JB ruminait ses aventures. Sa drôle d’épopée avec Xavier l’avait particulièrement chamboulé et pas mal retourné l’esprit. Comme si toutes ses acquisitions venaient d’être remises en questions. En faite, il avait l’impression de comprendre pourquoi le jeune homme se droguait sans pour autant pouvoir l’expliquer correctement.

            Il avait bien entendu tout raconté à Manu et Marc, le secret à propos de Lucy tout comme ce qu’il avait apprit des autres gamins de sa classe avec l’hommage scénique et surtout son étrange entrevue avec Xavier et son fantôme.

            La réaction du plus vieux ne s’était pas fait longtemps attendre.

 

- T’es pas sérieux Jean-Baptiste là ? Avait réagit Marc presque au quart de tour Tu es face à un directeur qui est laxiste, je dirais même carrément en délit de non assistance à personne en danger et toi, tu fais rien de plus ? Mais il faut que tu en parles à ses parents ! renchérissait Marc, affichant une mine grave

 

 

            Fixant tout d’abord le brun, JB se tourna vers son compagnon.

 

- Il faut le calmer là ton mec Manu… siffla-t-il entre ses dents, plutôt atteint par les paroles de Marc

- Quoi ? Parce que maintenant la vérité n’est pas recevable ?

- Daddy, pourquoi papa il énervé… ? se fit entendre soudainement la fluette voix de Camille qui était apparue à côté de Manu, lui tirant la manche alors que le repas était finit et qu’elle était censée jouer au salon

 

            Les trois hommes se retournèrent donc vers la fillette et le blond la prit par les épaules. Ça lui faisait toujours chaud au cœur que la petite fille l’appelle comme ça. C’était devenu habituel depuis quelques années maintenant mais pour Manu, c’était surtout plus qu’une promesse, une reconnaissance de Camille comme faisant parti entièrement de sa vie. Mattéo n’avait quant à lui pas du tout prit cette habitude et l’appelait par son prénom mais il était plus vieux et de toute façon, leur relation était tout aussi proche.

            Regardant son père, la fillette avait enfourné son pouce dans sa bouche et la fatigue commençait à se lire sur son visage. Regardant à son tour son compagnon, Manu voulut prendre la parole mais JB la lui coupa.

 

- Attends, t’as bon dos de dire ça ! Toi qui te soule la gueule tout les soirs au whisky devant tes gosses !

 

            Manu, tombant des nues réagit tout de même rapidement, plaquant ses mains sur les oreilles de Camille alors que Marc se levait d’un bloc, faisant racler la chaise au sol, jetant un regard des plus noirs à Jean-Baptiste.

 

- Et toi tu ne manque pas d’air de remettre des choses terminées depuis des années sur le tapis surtout que tu es très bien placé pour savoir que c’est totalement faux ! Arrête de te chercher des excuses Jean-Baptiste et assume tes conneries ! Parce que oui, t’es en train de faire une grosse connerie ! T’as beau en avoir le prénom, tu n’es pas un saint ! Ne crois pas que tu vas seul réussir à le sortir de là ! Tu n’as absolument aucune autorité sur ce gamin d’après ce que j’ai pu comprendre alors arrête de rêver et redescend sur terre !

 

            Un autre bruit de chaise qui racle se fit entendre et Manu se leva à sont tour, emportant la fillette dans ses bras.

 

- Stop, on se calme. Leur dit-il d’une voix légèrement courroucée mais sans crier. Je vais coucher la petite… ajouta-t-il avant de leur jeter un regard noir et tourner les talons pour monter à l’étage

 

            Sur sa route, il croisa Mattéo qui était à l’encadrement de la porte et entendit très clairement le soupire qu’il poussa.

 

- Toi aussi tu montes. Lui-dit il, Mattéo levant les yeux vers lui Tu n’es pas obligé de te coucher tout de suite mais tu n’as pas à écouter ça. Ajouta-t-il avant de le prendre par l’épaule

 

            Le jeune garçon, lança un regard condescendant à son père et à celui que sa petite sœur appelait « tonton » avant de suivre le blond et disparaître avec lui et sa sœur dans l’escalier. Marc et JB se retrouvant seul, le plus vieux se rassit et but une gorgée d’eau. L’autre ne l’avait pas quitté des yeux.

            Se regardant en chien de faïence jusqu’à ce que Manu revienne, le blond lança un nouveau sujet de conversation et la soirée reprit dans la bonne humeur. Malheureusement, ou au contraire heureusement, ce genre d’altercation entre les deux bruns n’étaient absolument par rares. Marc trouvait toujours quelques choses à redire sur Jean-Baptiste, le grand rêveur et JB quant à lui, trouvait Marc parfois vraiment trop coincé. Mais, au final, les deux hommes avaient une relation de confiance, bien qu’atypique vu ce qu’il avait pu se produire par le passé, mais leur franc parlé et leur manque de tact synchrone leur permettait très étrangement de garder cette relation au beau fixe. Parce que justement, ils ne se voilaient jamais la face.

            Manu était bien souvent le médiateur mais ses interventions ne duraient jamais très longtemps, faisant presque immédiatement revenir le calme. Le fait qu’il ne prenait jamais partie y était sûrement pour beaucoup et c’était tant mieux.

            La soirée se finit donc dans la bonne humeur et JB rentra chez lui après une accolade avec ses deux amis.

 

 

- Hans ! rugissait la grosse voix de JB à travers tout l’amphithéâtre Cette fois, je ne laisse pas passer, tu auras beau te plaindre, tu n’as aucune excuse ! Collé deux heures et ce soir même ! Le proviseur enverra une lettre à ton père !

 

            Le regard plus noir que jamais, Jean-Baptiste était campé sur ses deux jambe en plein milieu de l’estrade, les poings serrés sur ses hanches et fixait le jeune homme. Vraiment, là, c’était la goutte d’eau de trop… La semaine avait pourtant si bien commencée…

            Depuis leur étrange entrevue et leur dialogue aux allures fantomatiques, Xavier s’était quelque peu réveillé. Même s’il n’intervenait pas, n’écrivait rien de ce que pouvait raconter JB, il ne le lâchait à présent plus du regard, semblant très attentif à ce qu’il pouvait raconter. Ça avait même fait sourire JB, repensant à ce que lui avait dit Marc quelques jours avant.

            Bref, il y avait du progrès et le brun en était bien content. Mais en ce jour, alors qu’Hans s’était soudainement levé, téléphone en main, alors que la seconde d’avant, sa sonnerie rugissait dans toute la salle, le brun avait bien évidemment immédiatement reprit le garçon qui tranquillement avait commencé à se diriger vers la sortie, parlant fort et sans gène à son interlocuteur. Mais le jeune homme avait renvoyé balader JB d’un signe de la main, « cause toujours, tu m’intéresses » et avait poursuivit sa route. La voix du grand brun avait tonné une première fois, sommant à Hans de s’arrêter. C’était la première fois que JB parlait sur ce ton, sa grosse voix tonnant à travers toute la salle, faisant se lever absolument tous les regards vers lui.

            Le chevelu s’était donc arrêté net et comme ses camarades, s’était mis à regarder son professeur d’un air presque interdit. A croire qu’il tombait des nues, comme s’il pensait avoir l’immunité totale alors qu’il avait toujours titillé son professeur sans jamais être véritablement récriminé. Mais il fallait bien qu’il se rende maintenant à l’évidence que Jean-Baptiste n’avait rien d’une bonne poire. Au contraire, il s’était montré très patient et très pédagogue avec ce gamin pourri gâté qui commençait même à l’énerver par sa simple présence.

            Ayant quitté l’estrade, Jean-Baptiste s’était mit à gravir les marches de l’amphy alors qu’Hans restait interdit tout en haut. On pouvait entendre à demi-mot les paroles de son interlocuteur. Arrivé à son niveau, JB lui avait prit son portable et l’avait éteint.

 

- Confisqué jusqu’à nouvel ordre. Avait-il dit d’une voix toujours aussi froide, rangeant l’objet dans sa poche Et ne me dis pas que je n’ai pas le droit de faire ça alors que tu sais parfaitement que si. Maintenant retourne à ta place.

 

            Regardant encore quelques instants son professeur, Hans finit par cligner des yeux et commencer à redescendre les marches, fourrant ses mains dans ses poches. Mais une paroles siffla soudainement à l’oreille de JB.

            Sentant la colère monter en lui, le grand brun avait rattrapé son élève, saisit par le bras et fait brusquement se retourner.

 

- Hans ! Cette fois, je ne laisse pas passer, tu auras beau te plaindre, tu n’as aucune excuse ! Collé deux heures et ce soir même ! Le proviseur enverra une lettre à ton père !

 

            Une rumeur s’éleva alors dans la salle alors que les élèves s’étaient mit à chuchoter. JB entendu très distinctement l’élève le plus proche d’eux dire à son voisin « putain, t’as entendu ? Han l’a traité de connard… ! »

            Fixant toujours le jeune homme d’un regard d’acier, il le poussa un peu, le forçant à reprendre sa route et, lui tenant toujours le bras comme à un gamin qui a fait une bêtise et qu’on veut isoler, le fit se rasseoir à sa place. Lui jetant un dernier regard noir, il retourna à la sienne et reprit son cours, non sans surveiller Hans du coin de l’œil. Mais le jeune homme n’ajouta rien, se contentant de fixer son professeur, le regard plus dédaigneux que jamais. Lorsque sonna la fin du cours, et la fin de la journée, Hans ne bougea pas de son siège, attendant certainement que JB lui parle ou vienne à lui.

            Rangeant tranquillement ses affaires, JB mit sa sacoche à l’épaule et, regardant enfin le jeune homme alors qu’il n’y avait plus qu’eux dans la salle, il monta à sa hauteur et posa son cul sur la tablette en dessous de celle du jeune homme.

 

- J’peux savoir ce qu’il se passe dans ton petit crâne d’œuf Hans… ? fit JB sans préambule, fixant son élève

 

            Le regard courroucé d’Hans se mut soudainement en surprise.

 

- Tu dois vraiment être malheureux dans ta vie pour être aussi infecte avec tous le monde… ajouta-t-il d’une voix parfaitement neutre, sondant le regard gris clair d’Hans Tout dans ton attitude, même ton look déjanté par rapport aux BCBG de cette classe est signe de rejet total. Et ne me dis pas le contraire. Je t’ai très bien cerné Hans, malgré le fait que j’ai encore beaucoup de question à ton sujet mais j’aimerais que tu comprennes une bonne fois pour toute que je ne suis pas ton ennemi… Sérieusement, parlons d’égal à égal, oublies quelques minutes que je suis ton professeur et expliques moi ton problème.

- Quoi, vous vous prenez pour un psychologue scolaire… ? répondit Hans, croisant ses bras sur sa poitrine, le regardant de nouveau avec froideur

- Non, pour le saint baptiseur, comme un autre élève me l’a si bien fait remarqué… fit JB du tac-o-tac, ne se laissant pas démonter le moins du monde, le fixant toujours aussi impartialement C’est quoi ton problème au juste… ? J’aimerais vraiment savoir comme ça se fait que tu es aussi con alors que t’es un gamin intelligent, plein de ressources et avec un avenir prometteur… Ton regard de dédain sur tout le monde, ton attitude d’emmerdeur et plus encore, ta vive et constante bataille avec Alisson et Valentino… Vous étiez amis avant, n’est-ce pas… ? Qu’est-ce qu’il c’est passé… ? ajouta-t-il plus doucement

- … Rien qui ne vous regarde… répondit Hans, baissant un peu les yeux

- Arrêtes, tu ne me la fait pas à moi. Explique, raconte, ne fait pas l’enfant, je suis certain que d’une ça va te soulager, mais qu’en vérité, tu n’attends que ça… Je ne suis pas l’enfoiré, ni le connard, que tu penses que je suis. Je sais garder un secret…

 

            Battement de cils, Hans le regarde à nouveau.

 

- Mais putain, vous me faite chier ! hurla soudainement le garçon Donnez moi ce que j’ai a faire, qu’on en finisse avec cette colle !

- Ton travail est de me parler Hans. Répondit calmement JB sans ciller Et crois moi, tu va parler. Sinon je te colle tous les soirs jusqu’à ce que tu crache le morceau. Je le ferais. Ajouta-t-il le fixant toujours

 

            Cillant de nouveau, Hans se redressa un peu contre son dossier, un semblant de rictus sur les lèvres.

 

- … Vous ne pouvez pas comprendre… murmura-t-il

- Peut-être… Ou peut-être que non. Répondit le brun En tout cas, je peux tout entendre. Et crois-moi, après l’histoire de Lucy, je suis préparé à tout et n’importe quoi.

 

            Et là, ce fut comme si un fantôme était passé entre eux mais que seul Hans avait vu. Un voile s’était matérialisé quelques secondes dans le regard du jeune homme. JB arque alors un sourcil, se redressant un peu.

 

- … Ne me dis pas que c’est en rapport avec elle… ? là, il tombait vraiment des nues

 

            Hans renifla alors très distinctement, tournant le regard sur le côté.

 

- Qu’est-ce que ça peut vous foutre… murmura-t-il

- Mieux te comprendre et t’épauler. Parce que si c’est ce qui lui est arrivé qui te met dans pareils états, excuse moi de me prendre pour un saint, mais je pense sincèrement être le seul, mais aussi le mieux placé pour t’aider à le dépasser…

- … Lucy n’était rien… Pas pour la classe en tout cas… continua-t-il de murmurer, le regard toujours de côté … Mais pour moi… il déglutit … Elle était tout…

 

            Clignant enfin des yeux, JB rajusta ses bras contre son torse.

 

- Vas y, continue… lui intima-t-il doucement

- … J’étais le seul… reprit-il après une pause … A pouvoir l’aider et la comprendre… renifle Mais cet enculé de Xavier à tout foutu en l’air… Mais, Alisson et Valentino, c’était les pires…

 

            Le jeune homme marque une nouvelle pause et son regard gris revînt finalement sur son professeur qui y lu alors une profonde tristesse mais aussi, et surtout, une colère sans nom.

 

- Un bien joli duo de salopards si vous voulez tout savoir. Reprit-il, son regard dédaigneux de retour Et Alisson… Tout ça, c’est à cause d’elle… Lucy, elle n’était que la victime, alors qu’avant ça, elle était pure, elle était vraie, entière… Elle était tout ce que je voulais, tout ce que j’espérais… Bien que j’ai toujours su que je ne l’aurais jamais, je m’en satisfaisais, parce qu’elle rayonnait et que ça me rendait heureux… Parce que j’étais à ses côtés, parce que j’étais son ami et que ça me suffisait… Mais Lucy, elle n’était pas comme nous. Elle n’était pas aussi forte que nous… Pourtant, c’était la meilleure. La plus talentueuse. Une des meilleures élève de ce bahut et ce depuis qu’il a été fondé. Mais tout ça, toute cette pression, elle ne nous en parlait jamais… Et cette petite tapette… le ton recommença soudainement à monter à mesure qu’Hans se redressait sur son banc Cet enculé de Xavier, il l’a suivit ! Il l’a suivit et elle a encore plus plongé ! Avec ses problèmes à deux balles ! Pas capable d’assumer qu’il n’est qu’un petit pédé qui aime se faire mettre ! Fils à papa, ayant déjà un contrat de fin d’étude, il a cru que ses petits soucis étaient au dessus de ceux de Lucy !

 

            Totalement interdit face aux paroles du jeune homme, Jean-Baptiste affichait une mine effarée mais aussi peinée à l’écoute d’Hans. En définitive, ça semblait presque pire, et à la fois beaucoup plus simple que ce qu’il s’était imaginé…

            Repensant alors à la chanson qu’Hans avait interprétée en hommage à Lucy, il ne fut finalement pas si étonné que ça de comprendre qu’il avait visé juste. Cette chanson, ces paroles, ont été spécialement écrite pour la jeune fille. Elle n’était que le reflet des sentiments d’Hans… Les performances d’Alisson et Valentino lui revinrent aussi  à l’esprit et, sans étonnement non plus, de nouvelles questions le traversèrent. Le secret ne faisait que s’étoffer de plus en plus.

 

______________

 

Je ne comprends plus rien Lucy…

Tout est de ma faute.

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 16:03

- VIII –

« Gosts of the past »

 

            Et une nouvelle semaine commença et avec elle son lot d’emmerde en tout genre et broutilles insipides voir puériles dont le trio infernal était l’investigateur.  Ça avait d’ailleurs tiré un sourire à JB lorsque sans réfléchir il avait regroupé Alisson, Valentino et Hans de cette manière. En tous les cas, ils ne s’en prenaient plus à Xavier et puis, de toute façon, le garçon n’était pas venu en cours. Mais c’était devenu habituel qu’il loupe certaines heures et comme de toute façon, il ne faisait que dormir, Jean-Baptiste avait finit par s’en moquer.

            De lundi on passa rapidement à mercredi et en checkant sa liste d’appel, le brun se rendit une fois de plus compte que Xavier n’était toujours pas là. Que le blond loupe un jour, voir deux arrivait, mais trois ça commençait à faire beaucoup et le jeune prof se souvint alors dans quel état il avait trouvé le garçon le samedi soir. Tiquant, il se dit que finalement, Xavier avait peut-être eu un souci.

            Assit sur une banquette de la salle des profs, un gobelet de café à la main, JB ruminait sa soirée du samedi et tout ce qu’il avait dit au blond. Tout ce que lui avait aussi dit le blond. C’est une sensation très désagréable, comme si on lui tordait les boyaux qui le fit se relever avec l’idée soudaine d’aller trouver la seule personne qui semblait capable de lui dire où il pouvait trouver Xavier. Arpentant donc rapidement les couloirs, il fonça droit sur la personne qu’il cherchait, la choppant par le col et l’entrainant dans un autre couloir.

 

- Hey, non mais ça va pas ?! pesta fortement Tom qui d’abord surprit était en train de remettre le col de sa combinaison blanche Qu’est-ce qui vous arrive le punk ?! demanda-t-il agressivement, lançant un regard noir à JB

- Ah bin ça y est, on montre sa vraie facette de roquet prêt à mordre… ? répondit JB en roulant un peu des yeux C’est pas la peine d’essayer de jouer à ça avec moi, j’ai pas l’intention de rentrer dans ton petit jeu. J’veux juste savoir si tu as croisé Xavier depuis le début de la semaine et si tu sais où il est en ce moment.

- Tssss, siffla Tom mais j’en ai rien à foutre de Xavier… ! Je m’appelle pas Huggy les bons tuyaux… !

- … Je vois que tu connais tes classiques… fit le brun étrangement pas vraiment déçut, s’attendant inconsciemment à ce genre de réponse

- J’vois que vous aussi ! répondit Tom Ça nous fait un point commun mais voyez vous, j’en ai rien à battre et si vous le permettez j’aimerais retourner bosser !

- Ah ouais ? Et c’est qui tes autres clients ici, histoire que je sache ? lâcha JB du tac-o-tac, croisant ses bras sur sa poitrine

 

            Mais le garçon ne lui répondit pas, lui ayant déjà tourné le dos, son balai brosse à la main.

            Lâchant un grognement, JB fit à son tour volte face et sorti du bâtiment pour se fumer une clope. Le reste de la journée passa mais en vérité, le grand brun s’inquiétait de plus en plus alors qu’il ne pouvait plus se sortir le jeune blond de la tête. Rentré chez lui, il se concentra sur les copies du dernier devoir d’histoire de la musique et arriva à oublier Xavier durant quelques heures. Mais le lendemain, le garçon lui revînt en tête et pestant alors contre lui-même, Jean-Baptiste décida d’aller fouiller au secrétariat et regarder le dossier du garçon histoire de voir au moins où il habitait.

            Après avoir négocié un certain tant avec les secrétaires, Jean-Baptiste finit par avoir accès au dossier et nota l’adresse de Xavier. Le jeune homme habitait un appartement étudiant dans une résidence du campus universitaire et mine de rien, c’était assez loin du conservatoire qui était aux abords du centre ville. Sur un coup de tête, il décida alors de s’y rendre et quitta le bâtiment dès son dernier cours achevé.

            Profitant qu’un étudiant sorte de la résidence, il y pénétra et slaloma un certain temps dans les couloirs labyrinthiques avant de trouver la porte de l’appartement de Xavier. Soupirant fortement, comme pour se donner du courage, s’attendant bien évidemment à ce que le garçon le renvoie chier, il toqua. Plusieurs secondes passèrent mais il n’obtint aucune réponse. Retoquant, il appela cette fois le garçon et colla son oreille à la porte.

            Un bruit de fond, presque inaudible lui parvînt et il eut l’impression que quelqu’un parlait. Clignant des yeux, il appuya sur la poignée et la porte s’ouvrit sans forcer et sans bruit.

            Là, il vit le blond assit au sol contre son lit, au milieu d’un tas de déchets en tout genre. Une odeur de renfermé sauta à la gorge de JB qui fronça le nez. Xavier ne bougea même pas, semblant n’avoir rien entendu et sa voix grave et basse raisonnait dans la petite pièce dont JB ne voyait pas l’intégralité.

            C’était une pièce toute en longueur avec un mini vestibule étroit et continuait un peu sur la gauche, vers où était tourné le garçon. Sur la gauche de JB il y avait un mur, sans doute la salle de bain et Xavier, la tête levée vers le mur que JB ne voyait pas, semblait parler à quelqu’un. Arquant un sourcil, le grand brun entra et referma doucement la porte. Le garçon ne bougea pas plus et JB comprit qu’il n’était pas du tout dans son état normal.

            S’avançant donc, il tourna la tête dans la même direction que Xavier et ne vit que le mur blanc. Clignant des yeux, il regarda à nouveau le garçon qui dans son monologue faisait des pauses, comme si quelqu’un lui répondait. Le regardant mieux, il s’aperçut qu’en effet, Xavier avait les pupilles extrêmement dilatées et que son corps avachit semblait plus mou que de la pâte à modeler.

            Restant un bon moment à le regarder, il essaya de comprendre ce qu’il baragouinait mais il avait beau comprendre les phrases, il n’en voyait absolument pas le sens. Le fait est qu’il ne savait pas du tout à qui s’adressait Xavier. Bougeant enfin, il attrapa un tabouret et alla s’installer dans la périphérie du regard de Xavier, adossé au mur face à lui mais pas directement là où le blond avait posé ses yeux.

            Et là, le discours marmonné changea de sujet et les oreilles de JB tiquèrent alors que le garçon s’était mit à parler de lui.

 

- Tu sais, je t’ai déjà parlé de mon professeur… Oui, celui-là. Et bien samedi, je l’ai croisé au bar. Il m’a vu sniffer… Non, il le savait déjà, je crois même qu’il sait que c’est Tom… Arrête, je peux pas lui dire ça. De toute façon il ne peut rien pour moi… Hein ? Il est pédé… ? Oui je l’ai vu en boite gay, mais ça ne veut rien dire… Lui demander ? Mais pourquoi faire ? … Arrête, c’est mon prof… Non, tais-toi Lucy !

 

            Et JB comprit enfin à qui s’adressait Xavier, après avoir rit tout doucement dans un fin rictus lorsque le jeune homme avait tilté, si on peut le dire ainsi, qu’il était homosexuel ou qu’en tout cas, il appréciait aussi la compagnie des garçons.

 

- Non Lucy, arrête ! Fais pas ça, il va… Tu comprend pas Lucy, j’ai pas besoin de lui, j’ai besoin de personne… continuait de marmonner Xavier, laissant des blancs comme si Lucy lui répondait … Oui, je sais qu’il est là… Il écoute oui, de toute façon il est toujours là quand il ne faut pas…

 

            Et le regard brun du jeune homme se posa alors dans celui océan du brun. Clignant des yeux, JB ne sut tout bonnement pas quoi dire et encore moins faire. Mais Xavier reprit la parole.

 

- Lucy aimerait savoir si vous êtes pédé… demanda-t-il sans quitter les yeux de JB

- Heu… Tu parles à un fantôme là ou quoi… ? ne pu-t-il que répondre

- Bah non, à Lucy… Elle vient me voir de temps en temps… le regard brun se repose un instant sur le mur puis revient sur JB Elle me dit de vous dire qu’elle est toujours avec moi quand j’en ai besoin… Oui Lucy, il sait que tu as fait une overdose… ajouta-t-il en jetant un nouveau regard sur le mur C’est un vrai fouineur ce type… Hein monsieur ?

 

            Déglutissant, Jean-Baptiste se sentit étrangement mal à l’aise mais en même temps, il savait qu’il pouvait rester.

 

- … Je ne veux que t’aider tu sais Xavier… finit-il par dire

- Oui je sais, mais moi je n’ai pas besoin de vous… Tais-toi Lucy… !

- … Qu’est-ce qu’elle t’a dis… ? demanda le brun en entrant finalement dans l’étrange délire du garçon

- … Elle a dit que je devrais accepter mais moi j’en ai pas envie… De toute façon, tout est ma faute alors ça sert à rien…

- … Qu’est-ce qui est de ta faute… ? JB arqua un sourcil, se disant qu’il allait peut-être enfin savoir le fin mot de l’histoire

- Bah que Lucy a fait une overdose… ! Je croyais que vous saviez déjà tout…

- Et bien non, j’ai encore beaucoup de questions sans réponses tu sais…

- … Lucy me dit que je peux vous faire confiance. Répondit le garçon après un temps d’arrêt

- Elle a raison… fit JB tout en en lançant un regard au mur

- Oui mais vous ne pouvez rien pour moi…

- Et qu’en sais-tu ? Si tu n’essaye pas tu ne sauras pas…

- Et alors quoi… ? Vous allez me foutre en centre de désintox’ et vous aurez fait votre BA de l’année… ? Jean-Baptiste, patron des apôtres… fit Xavier dans un fin rire

- … Tu me l’as déjà dit ça… répondit JB tout bas

- Ouais bin c’est vrai… Non Lucy arrête d’insister je ne veux pas… ! ajouta-t-il en lançant un regard noir au mur blanc

- … Tu sais, reprit JB d’un ton calme quand on est entouré des bonnes personnes, on peut s’en sortir sans aller en centre de désintox’…

- Ah oui, parce que c’est ce qui vous est arrivé à vous ? pesta presque le jeune homme en regardant de nouveau le burn

- Non mais j’ai une amie psychologue qui avait fait un stage avec des toxicos…

- C’était qu’un stage, qu’est-ce qu’elle en sait… Psy ou pas, elle est incapable de comprendre ce que je peux vivre et ressentir.

- Peut-être pas mais en attendant je ne suis pas là pour t’enfermer dans un centre, ni te juger. Moi je veux juste te faire reprendre pied, te remonter à la surface et te redonner goût à la vie…

- Ouais, c’est ça…

- … Moi j’crois que tu as juste perdu confiance en toi Xavier. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé entre toi et Lucy mais je ne pense pas que ça soit de ta faute, pas totalement du reste. Si elle se droguait, ça n’était pas à cause de toi, ça je le sais parfaitement.

- Oui mais je n’ai rien fait pour l’arrêter ! tonna soudainement la voix du jeune homme Au contraire ! J’me suis mis à me droguer avec elle ! Parce que moi aussi j’ai mes problèmes ! Vous savez pas ce que c’est que d’être issu d’une famille de nouveau riche et de se faire rejeter par ceux qui sont censés vous aimer le plus et jusqu’à la fin juste parce que vous êtes pédé ! Vous vous avez passé le cap mais moi, j’assume toujours pas d’aimer coucher avec des mecs ! Sauf que c’est la seule chose qui peut m’aider quand j’ai plus de came ! Et puis, c’est pas vous qu’on jalouse à tous les coins de couloir parce que j’ai été repéré par un producteur et que j’ai déjà un contrat pour la sortie du conservatoire ! La seule personne à en avoir un comme moi, c’est Valentino ! Mais il me déteste ! Pourtant c’était le seul à pouvoir me comprendre ! Et même ce connard d’Hans ! Vous savez pas, vous savez pas tout ce qu’il a fait à Lucy ! Et moi j’ai rien dit ! J’ai rien fait ! J’ai pas pu l’en empêcher ! J’ai r-rien pu f-faire… !

 

            La grave voix de Xavier était en train de s’étrangler dans une sorte de sanglot alors que son visage rougit n’exprimait que de la colère. Jean-Baptiste se sentit soudainement tout petit sous ce regard noir mais un frisson lui parcourut le corps lorsqu’une unique larme de rage dégringola sur la joue du garçon.

            Clignant des yeux, JB pensa soudainement qu’une nouvelle énigme venait de lui être révélée. Mais l’instant qui suivit, il se leva d’un bond et alla s’agenouiller face au garçon, l’enlaçant par pur instinct. Et Xavier ne le repoussa même pas.

 

- Mais moi, Lucy, c’était mon amie ! continuait-il de dire, la voix tremblante On faisait tout en-ensemble ! Elle était la seule qui me comprenait ! J-J’étais le seul qui la comprenait ! Vous n’avez aucune idée de ce qu-qu’on a traversé… ! V-Vous pouvez pas vous pointer la b-bouche en cœur en croyant arriver à m’aider… !

- Sssssh, c’est bon, calme-toi… tenta JB en l’enlaçant doucement

- Nn-non ! Vous avez pas le droit ! se débattit très légèrement le blond J-J’ai pas le droit de vous laisser faire… ! conclu-t-il dans un sanglot étranglé alors qu’il posait son front sur l’épaule du brun et que ses mains agrippaient fortement la veste en cuir de son professeur

 

            Se mettant alors à caresser la tête blonde, Jean-Baptiste frémit légèrement alors que, dans les mots du jeune homme, il y avait comme un semblant d’auto-punition alors qu’il avait l’impression que le jeune homme refusait de l’aide, non pas parce qu’il n’en voulait pas mais parce qu’il pensait ne pas y avoir droit. Parce qu’il se sentait totalement responsable de ce qui était arrivé à Lucy et qu’il devait donc payer le prix de sa peine.

            Le serrant un peu plus contre lui, Jean-Baptiste lui fit relever la tête et plongea son regard dans le sien.

 

- Arrête de dire ça Xavier, tout le monde à droit au pardon et je suis persuadé que Lucy t’as pardonné. Elle ne serait pas là avec toi dans le cas contraire non… ? lui dit-il d’une voix calme

- M-Mais je le sais ça… répondit la garçon en reniflant, ne cillant pas, apparemment pas gêner le moins du monde de plonger son regard dans celui de son professeur Je le s-sais, elle me le dit t-tout le temps mais moi, je ne suis pas d’accord… M-Moi j’ai perdu ma seule amie et je me retrouve tout s-seul… C-C’est de ma faute alors je reste t-tout seul… A-arrête Lucy ! Arrête, t-tais-toi, je ne veux pas t’entendre ! ajouta-t-il en se planquant un peu plus contre Jean-Baptiste

 

            Et le silence emplit la pièce alors que le brun ne savait que répondre à cela. Il se contenta donc de continuer à caresser les cheveux du garçon qui ne semblait pas prêt de le repousser. Petit à petit le fin corps se mit à trembler et JB se redressa donc, s’écartant un peu du garçon pour le regarder, se demandant s’il n’était pas en train de faire une crise.

            Mais Xavier releva la tête sans qu’il n’eu besoin de le lui demander et plongea son regard dans le sien.

 

- Et voilà, elle est p-partie, vous l’avez fait f-fuir… souffla-t-il dans un murmure rauque Elle n’est pas fâchée mais je s-suis de nouveau t-tout seul, même si elle a dit que non, que vous êtes là m-mais moi j’ai pas envie… continua-t-il alors que ses mains s’agrippaient de nouveau avec force au cuir du brun M-même si je sais que je peux vous faire confiance, j-j’ai pas envie… J’ai pas envie…

 

            Et de nouveau, la belle voix grave s’étrangla dans un sanglot, bien qu’aucune autre larme ne vînt et Xavier enfouit de nouveau son visage contre Jean-Baptiste. Le brun cligna des yeux et l’enlaça un peu plus, posa son menton dans la chevelure blonde.

 

- Sssssh, pour le moment, il faut que tu te repose, on en reparlera plus tard… fit-il doucement, s’étant mis à lui caresser le dos pour l’apaiser

 

            Et finalement, Xavier arrêta de trembler, ses mains se décrispèrent dans le dos de JB et bientôt, le souffle calme du sommeil franchit ses lèvres.

            Restant plusieurs minutes de plus ainsi, Jean-Baptiste finit par se relever, emportant Xavier avec lui afin de le coucher dans son lit. Allant se rasseoir sur le tabouret, il fixa un long moment le beau visage endormit avant de se bouger, rangeant rapidement la pièce, en tout cas jetant les déchets puis il sortit, sac poubelle en main mais ne remonta qu’une petite demie-heure plus tard.

            Posant un sac plastique avec de quoi manger sur la table de chevet de Xavier qui n’avait pas bougé, dormant toujours d’un sommeil calme, il lui note son numéro sur un bout de papier qui trainait et reparti après un dernier regard.

            Ce ne fut que lorsqu’il fut chez lui, callé dans son canapé, une bière à la main, que toutes ses pensées s’agitèrent et il passa une bonne partie de la nuit à les remettre dans un semblant d’ordre.

            Beaucoup de non-dit continuaient de planer au dessus de lui.

 

______________

Il a du me prendre pour un fou Lucy…

Arrête de dire que je peux avoir confiance en lui, il va me faire enfermer !

Tais-toi, tais-toi Lucy, reste avec moi, c’est tout ce dont j’ai besoin…

 

 

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